Choix 9
Je n’ai plus la force, ni la volonté de résister. Celui qui m’enserre contracte les bras de manière à faire sortir l’eau de mes poumons. Je crache plusieurs fois, la gorge me brûle. Je pleure. Je n’en peux plus. Je suis à bout.
Mon sauveur se penche légèrement en avant, toujours collé à moi. Il pose sa tête sur mon épaule et commence à chanter une vieille comptine pour enfant. Je la connais, ma mère me chantait la même pour m’endormir. Mon souffle ralentit, lentement, je me calme. Je comprends que je dois la vie à une femme. Elle a toujours les bras serrés autour de moi, j’attrape l’une de ses mains que je serre fort.
Non ! Petite pensée, ne t’éloigne pas de moi !
La voix de l’homme rugit dans ma tête. Il veut que je la tue, que je retourne dans l’eau. Si la femme l’entend, elle n’en laisse rien paraître. Je cligne plusieurs fois des yeux pour être sûre, nous dérivons vers une faible lueur, là-bas, au bout du tunnel. J’arrive à mieux distinguer les formes. Ma sauveuse a les cheveux aussi noirs que les miens. Ils s’entremêlent jusqu’à former un fouillis inséparable. Les siens aussi sont trempés, elle tremble, nue, la peau parcourue par la chair de poule et pourtant fumante. Je frémis, n’ose même pas imaginer ce qu’elle a enduré dans ces couloirs de pierre.
Sales garces ! Vous ne devez pas partir ! Pas partir !
La voix n’a plus rien d’amicale. Elle répète en boucle ses ordres, mais je n’écouterai plus. J’ai rejoint le chant de la femme. Ensemble, nous quittons cet enfer.
Je l’espère de tout cœur.
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Les garces se sont échappées.
Tss.
Ce n’est… pas grave.
Il me reste tellement de pensées, de toutes petites pensées, à attraper.
Commençons.
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