Le pouvoir de l'amour
Je suis née en 1917 à Leidenstadt. En plein chaos... les champs, les maisons, les villes détruits par les combats sans pitié. La guerre finit par s'arrêter et je grandis... Dans la reconstruction d'après-guerre. Mon père est mort sur le champ de bataille. Ma mère a trimée comme une damnée pour que nous ne manquions de rien mes soeurs et moi.
En 1936, je suis à Berlin. Les jeux olympiques battent leur plein. Un certain Hitler est arrivé au pouvoir. J'ai été engagée pour faire le ménage dans les coulisses du stade olympique. Je viens de nettoyer le sol d'un couloir et tout d'un coup, un bruit de chute et des jurons parviennent jusqu'à mon oreille. Je me précipite et découvre un petit monsieur doté d'une petite moustache tombé par terre. Il est très en colère. Nos regards se croisent et je crois qu'à ce moment précis, nous avons reçu un coup de foudre. Instantanément, il se radoucit. Je lui donne la main pour l'aider à se relever. Le contact de nos deux peaux est magique... Nous sommes comme hypnotisés et notre histoire ensemble est lancée. Nous ne nous sommes plus jamais quittés.
Il m'a dit rapidement sa véritable identité et les projets qu'il avait pour l'Allemagne. Il voulait créer un parti "National Socialiste", il voulait conquérir le monde, exterminé les Juifs, les gitans, les arabes, enfin tous les peuples qui n'appartenait pas à la race "supérieure". Je n'adhérais pas à ces idéologies évidemment, mais je l'aimais. Il était doux, tendre, attentionné, fou amoureux de moi... Jamais personne n'avait pris soin de moi comme lui le faisait.
Alors, j'entrepris de lui faire un lavage de cerveau. Je ne pouvais concevoir que l'homme de ma vie devienne un véritable monstre. Je devins son assistante personnelle. J'organisais tout dans sa vie professionnelle. Les réunions, les voyages à l'étranger, les entretiens avec d'autres chefs d'État. Je parvins à l'empêcher d'envahir la Pologne en 1939 en mettant en avant le fait que j'avais d'anciens aïeux polonais et qu'il devait bien admettre que ça ne m'empêchait pas d'être parfaite... Je réussis petit à petit à atténuer la haine qu' il avait pour les autres peuples à force de charme et de persuasion. Il ne pouvait rien me refuser. Je l'ai persuadé que d'être le chef du pouvoir en Allemagne était grandement suffisant pour son ambition personnelle et notre bonheur. Et je ne voulais pas que nos enfants soient orphelins comme je l'avais été. Alors, il mit sa haine raciale de côté pour moi. Sa plus grande peur étant de me perdre. Il se consacra à faire prospérer l'Allemagne, pas toujours de la meilleure des façons, mais sans génocide, ni extermination. J'étais toujours à l'affût d'une nouvelle idée "farfelue" et je veillais au grain. En 1945, il s'est retiré du pouvoir intentionnellement, conscient qu'il n'arriverait jamais à ses fins.
Nous avons ensuite passé une vie paisible à élever nos enfants et vivre notre amour à l'abri des regards.
Je ne sais comment l'Histoire aurait évolué si nous ne nous étions pas rencontrés. Sans doute vaut-il mieux ne pas le savoir...
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