Saulac Pleufleur
Devant le banc, un lac. Lisse comme la peau d'une larme, le saule y trempait ses pieds et ses cheveux. Une barque dormait là, au bord de la plage, s'enfonçant dans le sable trop occupé à se battre contre le soleil pour se plaindre du bois qui crissait leurs corps séparés depuis si longtemps.
Qu'est-ce que l'image que les autres ont sur les autres ? Une sorte de reflet timide, mais sans arrière-pensées. Le problème n'était pas si compliqué au début : quand tu t'enflammais, une autre personne pleuvait sur toi.
Tout brûle, maintenant.
Cendres qui ont le goût du bois flotté, mais sans la saveur subtile des sons crépitants des brasiers. Le cri strident des chansons du vent qui ne soufflait plus. Les souvenirs étaient laissés derrière, et c'était simplement comme ça. Maintenant, ils foisonnent, alimentent le feu qui consume les petites choses.
C'était quoi déjà, les petites choses ? Ni réelles, parce qu'elle étaient trop claires. Ni imaginaires, parce que rien que d'y penser, on s'échappait trop loin du feu.
Je n'aime pas le feu.
Le feu est fou pour certains, pour d'autres il est farceur. D'autres peuvent vous dire que le feu, c'est juste rien d'autre qu'un dévoreur invonlontaire.
Ils ont tous raison.
Mais ce qu'on oublie, c'est que le feu n'est feu que parce qu'on le voit comme tel. La flamme d'avant n'était pas flamme, juste brûlant instant carbonisant les distances et le temps. Incandescence infinie, qui s'est juste dispersée par le sang de l'accusé.
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