Ciselages
Je suis atrabilaire ! Mon piètre hurlement
S'élance en fanfare et toute ma colère
S'éclate sur les murs et brise vos tympans
Je vous fais manger terre, j'insulte tous les pères
En démon j'investis la fureur d'Ordalie
Je déchaîne ma rage, j'engrange une livrée
D'insultes délètères, dans un rot délivrées
Sur vos têtes de débiles, vos cynocéphalies
J'étiole vos formes
Balayerais vos normes
Je réduirais vos masques à l'aspect de faïences
En frêles apparences
Casse
Luiseur de dimanche, je hais
Je crie, j'effraie, je fuis, je sers la mort
Je serre plus fort le coeur dans ma main, qui palpite
Encore
Mes âges s'allongent sur le lit du fleuve
J'écoute la pluie
Elle tombe sous la paupière des étoiles
Le coeur bat au rythme des cils qui tombent
Plus haut, le saule agite sa toile d'araignée
Je tombe.
N'y a-t-il pas plus haut paraître
Que la nuit d'une tombe ?
Le coeur s'agite et fond entre les songes
D'une supernova
Je tombe dans la trombe
Des flammes qui regardent le sang s'échapper
Je tombe dans la boue sans eau
Une molle colère dans une foule langueur
Crisse dans le sable vert
Je tombe sur vos formes et j'étiole vos normes
Les nornes m'indiffèrent
Les runes se taisent
Elles tombent
Luisent
Sourdes sans coeur
Coeur sans main mais aux yeux divers
Des yeux fureteurs qui voient les songes des arbres-murmures, sans lesquels le temps serait en course plus rapide que la lumière, et je vois leurs distorsions et leurs torves idées qui coulent le long des aulmes qui luisent encore sous la voûte des arches, des champignons géants qui enlassent la pierre, ville perdue au milieu du temps et des âges.
Le coeur est mort. Il luit encore mais s'éteint vers la blancheur éclatante.
Nacre statufiée
Je finis par tomber sur le hurlement
C'est le mien, c'est le vent
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