Pour rien
Le trou dans la poitrine venait de s'élargir et le ver rongeait mon ventre de toute émotion positive. Je coulais, il n'y avait rien. Il n'y a jamais rien eu d'autre que mon orgueil mal placé, ma feignantise d'homme fade et mon incroyable proportion à ignorer le talent que je recelais malgré tout. Et pour tout ça je me haïssais au point de me créer au delà de moi-même quelque chose qui n'avait rien de semblable, une réunion joyeuse des pourrissements et autres meurtrissures. L'amusement me gagnait : je n'étais plus que "personne", rien d'autre que le rien et je m'en gaussais. Oh, je riais tellement de savoir que ce que j'avais moqué tout ce temps n'était que la plus grande partie de moi. Il est douloureux de se reconnaître, encore plus de constater qu'il n'y a pas vraiment de différence avec le pire dont nous pouvons être capables. Dans les recoins cachés il se trouve un ormeau qui dissimule une ombre plus vicieuse que la mort. Elle vous attrape par la peau du cou et vous ouvre l'aine de sa griffe en papier de verre, répand vos espoirs sur le sol en vulgaires poupées de chiffon
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