Pour qui le pire ?
Aurais-je pu la revoir, juste le temps d’un instant
Ta poésie du noir, ta facétie du temps
Aurais-je cru un mirage, derrière tes yeux factices
Sur ce rivage de rage, tu ravages les supplices
Tu t’emmurais dans le cycle de tes erreurs passées
Toujours en premier article du meurtre ressassé
Ces mensonges, ces visages, ces regards de travers
Transporteront les orages pour ta bouche d’hiver
Qui des deux était mort sur la plaine carrelée ?
Lequel d’entre eux avait tort quand on lui avait hurlé :
« Cette dette de sang sera payée en mémoires
Aujourd’hui et maintenant, je t’effacerais de l’histoire »
Quand j’ai sorti le couteau, tu te défilais autant
Que si j’avais fait le beau de mon rire biseautant
Casser mon monde, tu l’as fait, mais t’as préféré partir
Mais pour nos liens défaits, tu m’avais laissé pourrir
Tu m’accuses de ces mots sauf que tu n’as rien à dire
Quand tu m’enlaçais de maux et toujours pour me maudire
Passé le fleuve du désir, tu caressais le parcours
De bien quitter le navire et t’en enfuir pour toujours
Qui des deux était mort sur la plaine carrelée ?
Lequel d’entre eux avait tort quand on lui avait hurlé :
« Cette dette de sang sera payée en mémoires
Aujourd’hui et maintenant, je t’effacerais de l’histoire »
Ton nom est une fureur qui déchire mes entrailles
Je préfère envier la peur que de te voir en bataille
Sitôt qu’on ronge nos freins, on se mord jusqu’au sang
Et c’est qu’au petit matin qu’on revient sur nos moments
Ton nom à toi est rassis, comme un drap tout fripé
Je préfère crever ici que de t’y voir allongé
Sitôt qu’on s’use et qu’on s’aime, on finit en lambeaux
Et c’est qu’au soir qu’on sème le grain de nos tombeaux
Qui des deux était mort sur la plaine carrelée ?
Lequel d’entre eux avait tort quand on lui avait hurlé :
« Cette dette de sang sera payée en mémoires
Aujourd’hui et maintenant, je t’effacerais de l’histoire »
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Même prosodie et mélodie que "Le pire de nous deux" de Alice et moi
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