Chapitre 3 : Rita - L'étreinte

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Elle me sortait cela tandis que mon cerveau était en train de réfléchir à la partie la plus délicate : comment la ramener chez moi ?

L'implacable démesure de mes désirs brûlants éclatait au grand jour. Entre nos mots et nos rires, nos silences étaient chargés d’électricité sensorielle. Ma peau mate, gorgée du soleil de l’été, vibrait du feu de mes envies. Et ça se ressentait. Nous poursuivions notre promenade, puis Rita s’arrêta soudain, fouillant son sac et me fit comprendre que sa voiture est là.

— Viens, je t’emmène. Dit-elle.
— Où ça ?

Ses yeux se teintaient de malice et d’émotion. Je n’aurai pas ma réponse. Au lieu de cela, elle conduisait tout en me posant de nouvelles questions sur ce que j’écrivais.

—J’écris selon mes humeurs. Mais mon travail me prend pas mal de temps en ce moment et je n’ai pas le temps de réfléchir si je dois faire de la prose ou de la poésie.

—Quelle est ton humeur en ce moment ? »

Redoutable la diablesse. Je n’avais rien à cacher.

—Plutôt d’humeur coquine.

Cette franchise lui plaisait. Je ne me démontais pas.

—Mes copines n’arrêtent pas de me dire que les femmes aiment ce genre de littérature.

Elle acquiesça.

—Il faudra que je lise un jour ce que tu écris, Monsieur Alessandro…

Après dix minutes de trajet, nous nous arrêtâmes devant un immeuble plutôt huppé de l’Upper East Side. Pas besoin d’une folle imagination pour deviner la suite. J’aimais cette femme qui assumait ses instincts et ses envies.

Et moi, dans tout cela, j'étais le voyageur imprudent ou l'impudent aventurier, le ventre en vrac, la tête en feu, je laissais libre cours à mes pulsions de mâle. Elle ouvrit la porte et m’invita à m’installer confortablement dans le patio. Le décor était très cosy. On s’y sentait bien. Elle se dirigea vers une petite cave à vin, en sortit une bouteille et prit deux verres au passage.

—Sers-nous, je vais me mettre à l’aise !

Elle revint quelques minutes plus tard, le regard malicieux et la tenue affolante. Diable ! Qu’elle était belle.

—Le clair de lune ne nous réussit pas trop mal.

Elle prit une lampée, puis posa son verre délicatement. La féline se révéla à l’approche de ma bouche. Sous son souffle palpitant, le désir me malmenait terriblement. Je l’embrassai doucement alors que ses doigts agiles sillonnaient ma chevelure. Puis fougueusement, de sa nuque à ses lèvres empourprées d’émotion.

—Il faut avoir quelques onces de séduction pour avoir une femme comme moi dans ses bras.

Sa confiance dépassait la mienne. Néanmoins, je ne pouvais que me féliciter d’avoir su capter son attention. Et dans l’immédiat, elle avait toute la mienne. Quelques divines morsures la rendirent plus animale. Elle miaulait et cambrait l’échine dans cet instant flottant de dérive érotique. Sous mes doigts enfiévrés, sa peau se révélait plus douce encore et vibrante de sensations. Elle aimait cette virile capacité à la rendre exquise. Car elle l’était.

N’y tenant plus je m’attaquai à ses rondeurs intimes. Ses seins fripons animaient de plus belle mes intentions. Et sous mes baisers furieux, le désir pointait plus encore. Mes mains éperdues s’égarèrent sur sa chute de reins. Elle détournait ma sagesse et bousculait mes perversions. Je sentais entre ses cuisses sa fièvre amoureuse.

J'accordai le rythme de mon cœur à son souffle. Son sourire sur le bord des lèvres valida mes méfaits et m’encouragea à plus d’audace. Au fur et à mesure de mon aisance légère à la désorienter, je l'effeuillai.

J'y décelais la pudeur impudique d'une envie folle de baiser, d'un désir ultime d’étreinte déchirée. Je la levai d’un coup et la collai contre le mur. Le discours de mes doigts de velours entrait dans ses cuisses, créant une danse ondulante qui l’électrisa depuis sa nuque à sa croupe endiablée. Je goûtai sensuellement au nectar enivrant de ses poisons amoureux. Nos yeux se tutoyaient, et dans ma fougue primale, j’intensifiai nos jeux coquins.

Elle se libéra de mon étau, s’agenouilla et de ses lèvres pulpeuses, saisit mon mât brûlant et lui prodigua une caresse vertigineuse qui décupla ma force. Elle se ravissait de mes gémissements, la suppliant de continuer. Mes mains l’ébouriffaient. J’y perdais mon latin et je devenais démon face à cette langue habile qui chauffait le tison. Son horizon était celui d'un corps viril contre lequel le sien se frottait doucement, de lèvres charnues et mobiles qui exploraient lentement chaque centimètre de mon membre.

Nos corps étaient affamés d’une union charnelle. Écartelée par mes envies, elle ouvrit ses cuisses comme une invitation à la prendre toute entière. Le ventre torturé par mes va-et-vient, elle ondulait. Je la capturai et mes puissants assauts firent naître en elle le délicieux écho de notre féroce attraction.

Nos corps en sueur perlaient nos intimes efforts. À cet instant, qu’importe, nous transgressions les codes et les lois. Nous maltraitions nos chairs et torturions nos courbes. Elle réclamait plus encore, à corps et à cris. Ses fesses étaient un aimant qui attirait irrésistiblement mes envies les plus furieuses. Je la retournai. Cette croupe, à ravir, avait eu raison de moi. Mes doigts adhéraient à ses formes généreuses et parcouraient le sillon jusqu’à son puits d’amour. Cette descente lubrique lui fit perdre la raison. Elle aimait mes caresses audacieuses de ce fripon rayon.

Et derrière ses paupières, le vert au bord de ses yeux se teinta d’abandon. Et me supplia de la faire tanguer sous ma houle. Elle bascula ses reins et s’empala. Son rythme langoureux imprimait la cadence à nos souffles appauvris par la débauche. Dans mes envies de possession, je cognai plus fort. Et, de ma raideur insolente, corrompue par ce cul divin, elle réclamait plus encore.

Puis, elle se libéra de mes oppressions, se retourna et se jeta sur moi, me plaquant sur le lit. Sauvage, racée, cruelle dans ses pouvoirs de séduction, elle me bloqua les poignets et s’installa sur moi, me chevauchant lentement. La torture était délicieuse, exquise. Ses mains vagabondaient sur mon torse moite. Entre griffures et morsures, elle dévorait mes lèvres. Je n’avais plus aucune riposte.

Dans un élan ultime, je parvins toutefois à me redresser. Et dans notre emboîtement érotique, je lui embrassai les seins. Elle bascula la tête en arrière, ses mains triturant mes cheveux. Elle était si belle, si désirable, si sexuelle. Sous le désordre perpétré par notre envie de s’aimer, nous dégustions l’instant. Je sentis le feu de ses entrailles qui réclamaient la délivrance. Elle accéléra le mouvement de son bassin et me décocha son sourire le plus beau.

Et tandis qu’elle gémissait de plus en plus vite, elle libéra nos forces vitales d’un dernier coup de reins. Dans le plus grand vacarme, nous partagions notre plaisir, et nous écroulions sur les draps froissés sous le poids de notre jouissance.

Nos corps ressentaient encore les derniers spasmes avant de relâcher l’intensité. Dans une étreinte de douceur, elle me remercia d’une main cajolant ma joue et d’un tendre baiser. Elle avait cette façon particulière de me faire comprendre qu’elle m’avait appartenu ce soir. Je pensais plutôt lui avoir appartenu. Elle prit mon pouce dans sa bouche qu’elle suça. Alors que mon cœur retrouvait un rythme plus serein, mes pensées s'envolaient dans une bulle de paix et de sérénité.

Je la regardai, elle me sourit. Nos pensées étaient en phase à cet instant. Nous avions eu la même envie ravageuse de nos creux, de nos pleins, de nos reins, de lubricité et d’un semblant d’amour, de battements de cœur, de chair de poule, de gémissements, de souffles rauques.
Et, si le reste de la nuit était à nous, je partirai aux aurores tel un chat, afin de ne pas créer le désordre dans nos cœurs et rester sur cette éphémère attraction qui aura su illuminer un soir d'été.

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