Chapitre 7 : Rachel - Et maintenant ?

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Deux semaines s’écoulèrent sans nouvelles de Rachel. Je n’avais donné aucun signe de vie. Notre dernière entrevue, pour le moins déroutante, tant son discours, m’avaient laissé un goût de je-ne-sais-quoi. J’avais peut-être surestimé mes chances de conquête. Je m’étais vu trop beau. En plus d’avoir eu un peu mal au cœur, j’avais mal à la tête.

Aujourd’hui fut un réveil en douceur. J’avais passé les derniers jours chez moi me soigner. Je me sentais bien mieux. Mes forces vitales étaient revenues. Tant mieux ! Je ne supportais plus cette apathie, ce temps de perdu.

À travers les stores, le soleil quadrillait la pièce. Il doit faire beau. Ça donne envie de profiter. New-York est une ville bruyante, mais par chance, nous vivions dans un quartier plutôt calme éloigné des tumultes des quartiers populaires dont le bruit m’aurait agacé à longueur de temps. Ici, tout était douceur de vivre. Les moments de silence, de calme et de volupté convenaient mieux à ma santé et à ma manière de vivre. Même le chat se sentait bien. Car oui, nous avions depuis peu un chat. Un majestueux félin, imposant de puissance et de douceur qu’Allan avait recueilli.

Alors que je sortais du lit, Kal-El se précipita vers moi. Je le pris dans mes bras pour un rapide câlin. Ses coups de tête approuvaient mes gestes. Mais c’est à manger qu’il voulait. Une fois servi, il ira se dorer au soleil.

Moi c’est un café qu’il me fallait. Sur la terrasse de préférence. La température était agréable. Ça chauffait joliment la peau et le soleil commençait son travail de remonte moral de manière efficace. Alors que je savourais ce petit instant matinal, le portable vibra. Un message de Rachel.

—Comment vas-tu ?
—Mieux…
—Mieux ?
—Oui, j’ai été souffrant ces derniers jours…
—Ah OK… Tu m’offres un café, je suis dans le coin ?

Je pris le temps de soupeser la situation.

—Pourquoi pas ?

Ces derniers jours, à être alité, m’avaient privé de toute connexion et j’avais besoin de retrouver rapidement le contact humain.

—Laisse-moi le temps d’enfiler un pantalon.

Cinq minutes plus tard, la sonnette retentit. Perdu dans mes pensées, j’ouvris la porte et Rachel se plantait là sur le perron, un sourire aux lèvres. Ses yeux brillaient. Toujours aussi canon. Alors que je l’invitais à franchir le seuil de la porte, elle lâcha un baiser furtif sur le coin des lèvres. Mince alors.

Mes yeux s’attardaient sur sa silhouette. Maudit leitmotiv. Quel corps ! Avec ce soleil qui rechargeait mes batteries, je ne mis pas longtemps à avoir des idées troubles.

—Toujours aussi charmant chez toi… Lâcha-t-elle en promenant ses doigts fins sur les meubles.

Je ne répondis pas. Avant notre dernière entrevue, tout se passait plutôt bien. De fous rires en anecdotes, nous avions retrouvé une complicité étonnante. Sans attaches particulières, nous aimions notre manière de vivre intensément les petites choses de la vie. On s’était revus, chacun préservant sa vie intime, et nous aimions nos conversations par SMS. Parfois, on s’était provoqués à se chauffer mutuellement. Un petit jeu de séduction qui nous émoustilla et nous mena apparemment à nulle part au vu de notre dernier rendez-vous. Parfois, elle était agaçante d’insolence et ça me mettait dans tous mes états.

—Tu ne m’avais pas dit que tu enfilais un pantalon ? Souligna-t-elle malicieusement.

Bon sang !! Elle avait débarqué comme une flèche, et je n’avais même pas eu le temps de m’habiller. Un simple boxer en guise de tenue. Loin d’être gênée, elle me fit remarquer que j’avais un corps sublime. Une flatterie, c’est toujours doux à l’oreille. Elle s’approcha et saisit le café que je lui tendais.

—Que me vaut cette visite ? Rétorquai-je.
—Tu devrais te réjouir de ma visite.

Un coup. Un seul, bien placé. Évidemment que je l'étais. Mon cerveau se mit en ébullition. Je devais imaginer une parade, des réparties imparables et rester concentré. Alors que je m’allumai une cigarette, elle me rejoignit sur le rebord de la fenêtre. Sa main passa sur mon épaule. Délicatement. Avec un petit sourire faussement mutin, elle me racontait qu’elle s’était évadée quelques jours au soleil avec sa meilleure copine.

Me narguant un peu plus, elle afficha son bronzage. Non contente d’être déjà sublime, ce teint hâlé lui allait à merveille. Mes yeux, eux, s’attardèrent plutôt sur ses deux joyaux parfaitement maintenus. Malgré ma discrétion, elle m’avait pris en délit de voyeurisme. Feignant l’ignorance, elle se pencha sur le rebord. La garce ! Après le côté pile, le côté face. Son cul de soie était une obsession. Et mes envies obsédantes auraient raison de moi.

D’un air stoïque, je me dirigeai vers la chambre et enfilai un pantalon. C’était certes plus décent, même si je le trouvais inutile dans la situation présente. Rhabillé, elle me déshabilla du regard et exhala un… "Humm ! Dommage ! ". Dommage quoi ?! Elle veut me retourner le cerveau avec ses allusions.

Alors qu’elle se dandinait dans l’appartement, je m’employai à expédier deux ou trois affaires courantes. J’écoutais ses banalités distraitement. Elle s’approcha de moi et je sentis son souffle sur ma nuque. J'étais foutu. Tout ce que j’avais évité pendant quinze jours était réapparu.

Prestement, je pivotai et me retrouvai face à mon démon. Pas le temps de réfléchir. Je la saisis par la taille et l’embrassai. Doucement. Son corps se tendit en approbation de ce baiser. Je la voulais depuis longtemps. Je ne voulais pas de ces retrouvailles, mais je les aimais déjà. J'allais enfin pouvoir laisser libre cours à mes désirs enchevêtrés dans ma routine et qui ne demandaient qu’à être libérés telle une horde de chevaux sauvages.

Entre deux baisers, je la regardai. Les reflets du soleil se nichaient dans les creux longeant les chemins de son anatomie. Ni timide, ni naïve et si féline, elle se balançait devant moi le sourire provocateur et réclamait encore, de griffures en morsures. Dans le cou ou le creux de son épaule. Soupirs langoureux et chauds.

Elle me repoussa vers le canapé. Plus je la regardais, plus je sentais le désir frémir peu à peu sous ma chair à force de contemplation. En pareil instant, je me disais qu'elle est trop belle pour moi. Ou, elle était trop belle tout court. Idée que je chassai vite, car en l’instant même, c’est moi qu’elle voulait. Et c’était réciproque.

Sa large mèche de cheveux balayait furtivement mon visage et moi, je restai assis, prostré, les yeux rivés vers l'entrejambe parfumé de la belle à la chair incandescente et endiablée. D'un doigt, elle m'attira vers elle. Je me levai, la démarche lente mais rassurante, et me dirigeai sans ambages vers Rachel.

Ses rondeurs, ses courbes généreuses, ouvraient mon cruel appétit assoiffé de désir. Mes mains capturèrent ses seins généreux à travers le tissu de son chemisier. Ils étaient fermes. Ils étaient beaux. Ils étaient lourds. Quelques vêtements faisaient encore obstacle à notre étreinte. Qu’importe, ils voleraient dans la pièce rapidement.

Elle m’en-cravata le cou et fit un pas en arrière pour actionner la cadence de notre solide balancier en équilibre. Les oscillations et les mouvements de nos corps emboîtaient avec tumulte le plaisir de nos chairs. Nous étions deux gourmands et elle ressentit de plus en plus mon envie de la dominer.

Je voulais la connaître par cœur pour ne rien manquer d'elle. Ses yeux m’envahissaient d’une langueur insoupçonnée. Une cascade de sensations exaltait d'excitation ma peau qui se teintait de frissons immaculés jusqu'aux insoupçonnables extrémités des recoins de mon corps.

Ces minutes m’étaient si savoureuses alors que nous en étions aux prémisses. Je profitais de son plaisir par-dessus tout. Et, dans cet abandon divin, elle me murmurait quelques mots pour me dire qu'elle aimait ce que je lui donnais.

Ses mains délicates devinrent des griffes acérées. Elle savait que je n’attendais que de libérer la bête emprisonnée dans son tissu. Mais elle en jouait, et pianotait de ses doigts la toile tendue. Puis elle se fit plus douce. La caresse se fit plus lente, mais appuyée. Ses yeux plongèrent dans les miens à la recherche d’indices de contentement. Puis, elle me décocha un sourire, satisfaite de constater que ses caresses me rendaient fou. Et dur. Sa langue s’aventura au coin de mes lèvres, provocante, si proche et si loin. Elle se jouait de moi avec délectation continuant à faire monter la pression.

Sa main glissa finalement sous la toile du pantalon. Elle captura enfin la sentinelle, calquant ses caresses au rythme d’un baiser passionné. Ce n’était plus de la tension, mais un bonheur indicible, un relâchement sans fin qui annonçait la plus belle des suites. Elle avait pris le contrôle des opérations et n’était pas prête de lâcher prise

Les yeux injectés de perversité, elle me fixa puis embrassa mon tendrement mon corps et amorça sa descente inexorable vers l’objet de sa convoitise. Telle une exploratrice, elle voyageait vers les recoins de mon buste, jouant avec les muscles et provoquant chatouilles et spasmes. Elle saisit finalement le mat de sa bouche pulpeuse, l’enroulant d’une langue que je devinais experte.

Elle alternait la cadence et j’avais l’impression de me fondre en elle. Je tutoyais le divin. Et elle aimait ça. C’était une manière de me posséder. Mon armure charnelle voguait de sensations en sensations.

Elle se redressa finalement et se mit soudain à exercer une danse toute en sensualité, ses doigts s’affairant à déboutonner le chemisier. Elle se retourna lentement, glissant la fermeture de sa jupe, libérant ses pleines lunes. Pour plus d’allants, elle prenait toutes les poses. Suggestives. Provocantes. Sourire aux lèvres, elle me torturait. Délicieusement.

Je n’avais pas besoin de lui dire de s'allonger ou de tourner, elle suivait les mouvements érotiques que je lui offrais. Et quand ses éclats émeraude plongèrent dans mes noirs reflets, je sus qu’elle me suppliait de la prendre. Dans notre embrasement, nos sueurs se mélangeaient. Le mat glissait à merveille dans sa conque. Elle serrait et desserrait, procurant des sensations inouïes. Elle était brûlante. J’étais sa fièvre.

Les yeux plein de fureur, je redoublais d’ardeur en va-et-vient puissants, puis ralentissais pour qu’elle sente mieux ma présence entre ses cuisses. Elle frôlait l’extase. Dans notre cadence amoureuse, elle me chuchotait des mots de satisfaction, de supplices.

Mes mains oscillaient sur ses formes cuivrées. Je ne voulais pas qu’elle m’oublie. Je voulais lui laisser mes empreintes digitales sur sa peau réceptive, comme une signature éternelle de ce moment. Dans ce moment de bref répit, elles l’effleurèrent, à la recherche d’un émoi et prêtes à déclencher un séisme.

J’étais un voyageur des sens. Elle s’en rendait maintenant compte. Les secondes devenaient des minutes. Elle ne supportait plus l’attente. Et, dans notre luxure secrètement rêvée, elle s’offrait encore plus.

N’y tenant plus, elle s’empala et entreprit de dicter la cadence. Souple, elle s’accrocha à mon cou telle une liane, puis dansa sur moi, réveillant lentement mon volcan intime. Elle allait me foudroyer. Ses coups de reins, aussi puissants soient-ils pour une personne aussi gracieuse, m’excitaient au plus haut point. Elle faisait ce qu’elle voulait de moi. C’était sa revanche lubrique en réponse à tout ce que j’avais déclenché en elle.

Nos respirations s’accordaient. Souffles courts. Soupirs intenses. Gémissements. J’essayais de me contrôler à coups de petites morsures. Elle, à coups de griffures. Puis elle nous acheva.

Nos corps s'emplirent d'une immense plénitude. Nous nous étions donné le plaisir comme les dieux offrent la paix. Et, au fond, nous savions que nous ne devions plus nous quitter.

Rachel se recula en se rattachant les cheveux naturellement.

—Et maintenant ? Demanda-t-elle.

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