"Lame contre lame, âme contre âme" (Partie II)

3 minutes de lecture

Peregrinus se reposait au sol, récupérant son souffle. Il espérait semer ses poursuivants dans l’épaisse forêt, pour ainsi continuer sa route vers Synir, la capitale du pays d’Itran. L’attaque l’avait surpris, même s’il n’en était pas à son premier essai, et maintenant sans monture, le voyage jusqu’à la cité serait bien plus long. Il avait d’importantes nouvelles à transmettre à Drenven, et l'expédition qu'il avait tant espéré vers le nouveau continent pourrait se concrétiser. Malheureusement, avant d’envisager de telles choses, il devait fuir de ce guet-apens.

Son dos lui était encore douloureux à la suite de sa chute de cheval. En tombant, une de ses côtes avaient cassées, et elle le lançait à chaque mouvement. Il remonta alors sa tête en haut en buisson afin de repérer un mouvement ennemi, et à sa grande surprise, il s'aperçut qu'un des hommes se dirigeait vers lui, un fauchon à la main.

"C'est une cible facile, je ne les pensais pas aussi faible. Enfin, si je le tue, le deuxième fuira à coup sûr. Il faudra être rapide en revanche, pour ne pas se prendre de carreau d'arbalète. Bientôt, je serai de retour à Denancourt", pensa Peregrinus.

L'homme au masque de fer se leva à son tour, dégainant son épée en allant à la rencontre de l'homme. La lame de son épée, d'une couleur noir mat, était presque indiscernable au milieu de l'obscurité – tout comme ses gants et son plastron -. Face à lui, l’unique ennemi ne possédait que de pauvre vêtement en tissus et une vieille lame rouillée, dont le cuir de la poigné partait en lambeau. Le mercenaire avait une bonne carrure, mais son physique lourd et musclé s'adaptait bien mieux au métier de bûcheron que de chasseur de prime. Malgré tout, le fauchon était une arme qui lui correspondait bien, compte tenu de la largeur de ses bras.

Une fois arrivé à deux mètres l'un de l'autre, tous deux s’échangèrent un regard. Peregrinus dégageait une sensation de calme glacial, paré à tuer tout homme se dressant sur son chemin, tandis que Ten semblait en proie à la peur, même si la détermination submergeait cette dernière. Alors, Peregrinus s'exclama :

-Tu es un bon coureur. Mais, pour ce qui est des lames, je t'éventrerais en moins d'une seconde. Rengaine ça et laisse-moi paix, tu le peux encore.

-Autant mourir. Tu paieras pour Ayle, connard ! hurla Ten avant de passer à l'attaque.

Peregrinus para facilement son coup horizontal, puis, il fit pivoter sa lame dans un vif arc de cercle au-dessus de sa propre tête, avant de coulisser jusqu'au torse du mercenaire en fendant l’air. Au prochain battement de cœur, le mercenaire finirait éventrer. Mais, à quelques centimètres de la mort de son ennemi, le tintement d'une deuxième lame retentit, stoppant Peregrinus dans son élan mortel.

De la pénombre, sortit un autre homme. Il avait le crâne chauve, une longue barbe noire et sa peau basané trahissait ses origines. L'espace d'un instant, leurs yeux se croisèrent. Tous deux virent le guerrier qui sommeillait en eux, même si l'homme au masque de fer devina vite qu'il avait affaire à un arbalétrier d'élite, avant d’être un épéiste. Toutefois, l’homme semblait manier avec aisance son épée à une main, même si l'issue du combat était déjà scellé.

Peregrinus passa à l'attaque face à Anbert, qui s’apprêta à parer, avant de discerner, tardivement, la feinte qui se préparait. En moins d’une seconde, l'homme au masque de fer, d'un coup de main sur le pommeau, pivota sa lame en pleine élan afin d'attaquer par surprise le flanc gauche, à la place du flanc droit. La lame de l'épée d’Anbert étant trop courte pour parer, Peregrinus toucha le torse dans une gerbe de sang. Anbert émit alors un grognement avant de tomber au sol.

Peregrinus se retourna avec vivacité, prêt à asséner le coup de grâce à deuxième homme, mais celui-ci avait disparu. Il se pencha donc de nouveau au côté du blessé grave.

-Ton ami à lâchement fui. Veux-tu que je t'achève ? demanda-t-il dans une voix métallique.

Anbert se torda de douleur, la respiration forte. Son visage grimaçait, mais il répondit tout de même.

-Non ... je ... il reviendra m'aider.

-Si tu le dis. Tu pourrais effectivement survivre. Enfin, ce n’est plus mon problème. Tu diras à ton employeur, ou plutôt au gouvernement qui t'as employé, que le voleur d'âme cours toujours, et que tôt ou tard, sa lame reviendra sur leurs terres s'il s'obstine à l'éliminer, souffla-t-il d'un ton glacial et neutre.

L'homme au visage d'acier rengaina sa lame couverte de sang dans son fourreau, avant de repartir dans l’obscurité de la forêt, d'un pas calme.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire The tenders Hound ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0