Une mauvaise nouvelle

2 minutes de lecture

  - Qui c'est?

  - L'avocat de la famille Schmitt, chuchota l'une des deux commères.

  A travers le vitrail embrumé de saletés, les mégères s'adonnaient à épier notre hôte. L'une d'elles tenait l'un des brancards de la brouette pour se donner de l'équilibre, tandis que l'autre, suant à grosses gouttes, portait peu fièrement, un sac remplit de terre sur le dos.

  Inconfortablement installé sur un tabouret en osier, le jeune homme attendait Sir Schmitt dans son bureau.

  Sir Schmitt était un homme politique réputé dans la contrée. Il avait fait grand bien à la populace depuis son installation. Il avait fait le choix de cette propriété pour la seule raison qu'elle surplombait l'océan et Il adorait nager. Ce grand et bel homme à la quarantaine bien tassée, était parti à la rencontre des vagues depuis une heure déjà.

 L'avocat qui cru entendre un bruit provenant de la fenêtre, se leva et fit quelques pas avant de se prendre les pieds dans le tapis en jonc de mer et de manquer de s'étaler de tout son corps à terre. Il jura.

 La porte s'ouvrit brutalement. Sir Schmitt était là. Presque nu et dégoulinant.

 - Sir Schmitt …heu… bonjour. Souhaiteriez-vous que je patiente davantage afin que vous puissiez vous vêtir plus aisément.

 - Bonjour Maitre. Arrêtons les manières s'il vous plait. Un homme reste un homme. Qu'il soit en costume de mariage ou nu. Venez-en au fait, mon ami. Pourquoi avez-vous fait accourir mon major d'homme pour me solliciter, me privant ainsi d'un moment de détente fort agréable.

 - Une grande urgence Sir.

 - Composez mon ami, composez…

 - Lord Walter a menacé de fermer sa mine.

-  Sous quel prétexte?

 - Vous n'offrez rien aux personnes de sa condition. Bien pire, vous les estropiez d'après lui. Il dit à qui veut l'entendre, que seul le bas peuple vous importe. Sir, s'il ferme la mine de Winecraft, l' hiver avenir sera désastreux pour ces gens. Il emploie la moitié des hommes du village.

 Sir Schmitt attrapa un linge propre qui avait été déposé sur le canapé en cuir. Il se drapa avec, alla s'installer derrière son pupitre. Il prit ensuite sa plus belle plume, près de son totem fétiche qu'une amie française lui avait rapporté d'un de ses voyages en Afrique du Sud, et la trempa dans l'encre noire de son encrier jaune canard.

 Après quelques instants, il tendit la lettre à l'avocat.

- Voilà qui sera réglé dans l'heure si vous la porter à Lord Walter dès à présent. La dette qu'il me doit est effacée. Voilà qui le calmera pour quelques saisons. Et n'oubliez pas James…

- Que je n'oublies pas quoi Monsieur?

- De revenir ensuite.

- Avez-vous encore besoin de mes services Monsieur?

- Aimez-vous l'océan James?

- Assurément Monsieur.

- Alors je vous apprendrai.

- Qu'avez-vous à m'apprendre Monsieur.

- Une nouvelle distraction qui nous vient directement des Amériques.

- Hum. Et à quoi ressemble cette distraction Monsieur?

- Le but est de glisser sur les vagues avec une planche de bois.

- Oh. Cela me parait presque inconvenant Monsieur. Et comment cela se nomme t'il?

- Du surf, mon cher ami, du surf.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Maïleen Champset ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0