Chapitre 33

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Fayre ouvrit les yeux. La voix glaciale qui ressemblait tant à la sienne résonna dans son esprit.

Elle avait ressenti le besoin de tendre la main à ce qui lui avait parlé le jour où elle s'était perdue dans les couloirs labyrinthiques du temple. Cela lui avait dit qu'elle pouvait prendre "sa place", mais qu'est-ce que cela signifiait ? Et maintenant, sentant cette voix sombre et troublante plus claire que jamais, Fayre avait reçu une réponse qui ne lui laissait que plus de questions.

Je suis... le Fléau...

La princesse soutenait le corps inerte de Yuga dans ses bras alors qu'elle s'agenouillait à côté de lui sur le sol. Son regard froid et vide était fixé sur Fayre. Fayre était sûre que son expression était tout aussi vide et distante, se demandant si la princesse savait qu'elle était celle qui la maintenait en place lorsque Twinrova lui avait infligé un lavage de cerveau. Fayre perdit tout sens de soi et du temps alors qu'elle fixait ce regard cramoisi sans âme, jusqu'à ce que...

Comme Fayre le craignait, Twinrova se matérialisa au milieu d'eux. Plus rien ne la retenait maintenant que la barrière magique de Yuga avait disparu.

La sorcière de feu et de glace se tourna vers Hilda, bouillonnant de rage :

— Fille stupide et sans valeur ! C'est toi qui étais censée tomber sous ses coups ! Pourquoi n'as-tu pas pu jouer ton rôle depuis le début ? Qu'est-ce qui se passe entre vous deux ? Même lui n'a pas pu jouer son rôle parce que tu l'as as tout gâché ! Vous êtes tous les deux des ratés amers ! Quel gâchis ! Au moins, j'ai du réconfort en sachant que tu ne seras plus jamais entière. Même si tu vis assez longtemps pour être une vieille reine, tu devras vivre avec ça le reste de ta vie.

Hilda hurla par-dessus le discours de Twinrova. C'était probablement la pire malédiction de la langue lorulienne, et Fayre vécut une pure catharsis avec la princesse. Hilda poussa un autre cri primal qui se transforma en un rugissement tandis qu'elle levait la main dans les airs et libérait une vague d'énergie magique sombre qui déchira Twinrova, clairement destinée à l'annihiler de la manière la plus dévastatrice et la plus rapide possible. L'atmosphère autour de la sorcière ondulait, mais elle n'avait été forcée de reculer que d'un seul pas.

Twinrova reprit pied.

— C'est tout ? Quelle fille pathétique... dit-elle froidement.

Hilda poussa un gémissement frustré et enfonça son visage dans les plis de la cape de Yuga.

— Tous ces siècles de planification… gaspillés ! se lamenta Twinrova. Quel dommage que ma magie noire soit inefficace lorsqu'elle est utilisée sur la variable la plus importante : Sa Grâce… Bon, peu importe… Il existe d'autres moyens. Au moment où Sa Grâce renaîtra dans ce monde – peu importe le temps que cela prendra – nous serons là. Et nous veillerons à ce que votre future incarnation ne soit rien pour lui.

— Sa Grâce ? Hilda renifla, surprise. Elle leva de nouveau les yeux vers Twinrova, espérant peut-être brièvement que Yuga pourrait être ressuscité.

Mais elle savait que ses espoirs étaient vains.

Twinrova ne lui prêta aucune attention et continua sa diatribe déchaînée.

— Et nous ne ferons pas la même erreur la prochaine fois…

Twinrova posa son regard réprobateur sur Fayre.

— Fayre... Tu paieras le prix ultime pour ce que tu as fait ! Ne pense même pas à te réincarner dans ma tribu. Que Sa Grâce choisisse une femme appropriée pour être sa mère ! N’importe quelle femme ! Mais pas toi !

Fayre ne dit rien, elle leva simplement le menton d'un air provocateur. Ses lèvres étaient serrées et ses yeux se remplirent de larmes de rage.

Lavio tira son épée, fit un pas en avant, venant à la défense d'Hilda et de Fayre.

— Il n'y aura pas de prochaine fois. Le cycle de réincarnation de Yuga est terminé. Il a subi une blessure mortelle et le Roi Démon a été révélé. Votre complot s'est effectivement retourné contre vous. Vous ne pouviez pas imaginer que Yuga préférerait mourir plutôt que de faire du mal à Hilda. C'est vous seule qui êtes responsable de sa disparition. Pas la princesse ni cette femme. Le sang de Yuga est sur vos mains.

— Non, je refuse de croire ça ! Comme si cette vile déesse, Lorelle, permettrait à son précieux Roi Démon de cesser de se réincarner.

— J'ai peur que ce soit vrai… dit Hilda. C'est Lorelle… ou plutôt, c'est moi... qui ai maudit le Roi Démon pour qu'il se réincarne encore et encore en mortel en guise de punition divine pour son orgueil. Mais Lorelle avait un motif secret : elle voulait vivre d'innombrables vies mortelles avec lui. Mais… je ne sais pas ce qui va se passer maintenant… J'étais si confuse et pleine de haine… J'ai peur que même cette partie de moi-même – Lorelle – l'ait abandonné.

— Non ! Non ! Si Sa Grâce ne peut pas revenir, je plogerait Lorule dans les ténèbres moi-même ! hurla Twinrova.

Le héros reprit la parole.

— Je ne le permettrai pas. Tu as déjà gâché deux vies. Qu'est-ce qui t'a fait penser que tu pouvais interférer avec-

Lavio fut assommé lorsqu'il reçut un coup de poing au visage avec suffisamment de force pour l'envoyer rouler sur le sol de pierre, l'Épée de Légende claquant à quelques mètres de lui.

— Lavio ! hurla Hilda.

— Ne me fais pas la morale, espèce de salaud irritant ! hurla Twinrova. Je ne suis pas aussi stupide que tu sembles le croire. Tu n'as jamais fait confiance à Sa Grâce. N'essaie pas de prétendre que tu n'as pas secrètement rêvé qu'il montrerait ses vraies couleurs pour que tu puisses avoir la confiance et l'admiration de la Princesse pour toi tout seul.

Twinrova s'approcha du héros tombé et lui tendit la main, attirant la Raison à elle. La Triforce se souleva du dos de la main de Lavio et s'éleva dans les airs pour que Twinrova puisse la réclamer. Avant que Lavio ne puisse se dégager, Twinrova lui frappa la tête avec son pied, le maintenant au sol.

Puis Twinrova se tourna vers Hilda, souriant cruellement.

— Oh, princesse… Tu ne mérites pas une fin heureuse. Je pense qu'au fond, même ton héros serait d'accord.

Twinrova écrasa la semelle de sa sandale contre sa tempe. Les traits de Lavio se déformèrent en une grimace.

Le capitaine s'apprêtait à se rapprocher de Twinrova, mais la sorcière lui lança un regard caustique.

— Fais encore un pas et tu verras ce qui va se passer, siffla-t-elle.

Le capitaine resta en retrait, son expression inhabituellement sombre.

Twinrova s'adressa de nouveau à Hilda :

— Admets que tu es une fille stupide et je le laisserai vivre.

La tristesse transparaissait dans l'expression jusque-là vide d'Hilda. À quoi bon la fierté dans un moment pareil ? Elle savait qu'elle et Yuga ne pourraient plus jamais être ensemble.

— Je l'avoue. Je suis une honte… Même aux yeux d'un héros , dit Hilda.

— Hilda, non… Ce n’est pas vrai , dit Lavio, malgré la douleur.

Twinrova, apparemment satisfaite, libéra le héros, mais pas avant de lui avoir envoyé un coup de pied dans les côtes. Lavio laissa échapper un halètement aigu. en un instant, le capitaine était à ses côtés, aidant le garçon à se relever. Lavio essaya de se débarrasser de la douleur lancinante dans sa tempe. Il reprit l'épée, posant un regard déterminé sur Twinrova, qui avait reporté son attention sur la forme sans vie de Yuga qui gisait sur les genoux d'Hilda.

— Tues triste, Princesse ? Tu n'as pas le droit… À cause de toi, je ne pourrai jamais connaître la gloire du monde parfait du Roi Démon. Même si la Triforce de l'Espoir semble être hors de ma portée, je peux toujours avoir la Beauté. Le morceau de la Triforce de Sa Grâce m'appartient désormais de droit ! Donne-le-moi !

— Ne le touche pas ! Éloigne-toi de nous ! siffla Hilda, invoquant une barrière magique autour d'elle et de Yuga.

Twinrova enfonça sa main dans la barrière, la brisant sans difficulté. Elle saisit une poignée de cheveux d'Hilda et la tira vers le haut, loin de Yuga. Dans son autre main se trouvait un balai dont le fagot était fait de glace, qu'elle approcha dangereusement du visage d'Hilda. Twinrova gloussa impitoyablement, anticipant sa victoire. L'air glacial qui émanait du balai menaçait d'engourdir la princesse Hilda jusqu'aux os et de la geler dans une mort lente et torturée. Hilda était sur le point de se résigner à ce terrible sort lorsqu'elle entendit Twinrova pousser un cri soudain.

La sorcière se débattit et laissa tomber Hilda, qui s'écrasa au sol, indemne. Twinrova tendit la main derrière elle pour attraper l'Épée de Légende, qui s'était plantée dans son dos. Twinrova ricana, et Lavio commença à reculer.

— Oh non… marmonna le héros dans sa barbe.

D'un mouvement rapide, Twinrova renvoya l'épée vers la tête de son propriétaire. Lavio réussit à l'esquiver de justesse, la manquant de quelques centimètres. Puis il aida Hilda à se relever et la tira en sécurité, son cœur battant toujours fort. Hilda se débattit :

— Ne la laisse pas s'approcher de lui !

Twinrova tendit la main pour réclamer la Beauté, mais rien ne se passa. Et puis Twinrova remarqua qu'il n'y avait aucune trace de celle-ci sur le dos de la main de Yuga.

— Où est-elle ? souffla Twinrova, que sa blessure mettait au supplice.

Le capitaine leva la main avec une certaine hésitation, montrant la relique dorée.

— Maintenant, je suis le plus beau de tous !

Lavio émit un faible rire.

— Capitaine, je n'arrive pas à y croire !

— Et moi non plus… Je suppose que les déesses ont jugé bon de me la confier à moi plutôt qu'à Yuga.

— C'est donc pour cela que tu as été si silencieux tout ce temps ! Un affront funeste à Sa Grâce !

Twinrova envoya un pilier de flammes dans sa direction. Il esquiva rapidement la flamme, sentant une chaleur intense à ses côtés. Ensuite, Twinrova tenta de le geler alors qu'il se rapprochait d'elle, l'épée à la main. Cette fois, le capitaine leva rapidement son bouclier pour bloquer l'explosion de glace. Le bouclier se figea à l'impact, le forçant à le laisser tomber juste avant que sa main ne soit prise dans l'iceberg. Twinrova soupira et envoya un autre torrent de flammes sur le capitaine - celui-ci trop large pour qu'il puisse l'esquiver. Il se figea de terreur. Juste à ce moment-là, il sentit une main sur son épaule. Il se tourna pour voir la femme, Fayre, s'interposer entre lui et Twinrova, levant sa main pour invoquer une barrière protectrice. La flamme entra en collision avec la magie de Fayre, la faisant ricocher dans la direction opposée, frappant Twinrova. Twinrova poussa un cri d'agonie mais se rétablit rapidement. Elle fit disparaître ses balais et se précipita sur Fayre, l'attrapant par la gorge, la tenant d'une seule main.

— Pourquoi traînes-tu encore ici, vieille catin ? Je n'ai plus besoin de toi.

L'emprise de Twinrova se resserra.

— Maintenant, succombe, et brûle jusqu'à l'âme !

Fayre ferma les yeux, se préparant à la douce délivrance de la mort. Ses lèvre se courbèrent en un léger sourire plein de rancune.

Je ne suis plus sous leur coupe...

En un instant, Fayre s'enflamma. Le feu dévora sa gorge, où Twinrova la tenait en place, et se propageant dans tout son corps. Pourtant, son sourire ne vacilla pas.

Le capitaine, Lavio et Hilda regardèrent avec horreur cette pauvre femme s'immoler sous leurs yeux. Sa peau pâle commença à bouillonner et à onduler, devenant noircie et carbonisée.

— Déesses, ayez pitié ! s'exclama le capitaine, perdant toute résolution.

Twinrova haussa les épaules, laissant tomber ce qui restait de Fayre – une carcasse de femme brûlée. Fayre atterrit à côté de Yuga. Elle était à peine consciente et dans une agonie inimaginable alors qu'elle posait son regard sur son fils, qui semblait beau même dans la mort. Cela lui rappelait l'époque où elle le regardait dormir quand il était petit.

Fayre est assise dans une calèche en route pour Misery Mire. Les rues pavées de la ville cèdent la place à une route de campagne poussiéreuse. Elle pose sa main sur la petite bosse de son ventre et sourit. Ses sœurs seront heureuses de la revoir après ces longs mois d'absence.

Cela semblait lointain pour Fayre, mais elle pouvait entendre Twinrova et Hilda se disputer à nouveau.

— Dis à ton capitaine de me remettre la Triforce de la Beauté, ou je vais à nouveau faire tomber la malédiction sur toi, sauf que cette fois, il n'y aura aucun espoir de revenir, pas même dans tes vies futures ! Tu n'auras que de la haine et du mépris pour Sa Grâce, peu importe le nombre de vies que tu vivras !

— Je ne cesserai jamais de l'aimer, même si je péris et deviens une ombre ! cria Hilda, prête à combattre Twinrova elle-même, bâton en main.

Ce furent les derniers mots que Fayre entendit alors que ses yeux devenaient lentement vitreux. La rancoeur commença à se former dans ces yeux et à se répandre dans tout son corps, la régénérant. Des miasmes rouges se répandirent, tourbillonnant autour d'elle alors qu'elle s'élevait dans les airs, attirant l'attention de Twinrova et de la princesse.

Lorsque les pieds de la femme spectrale touchèrent à nouveau le sol, ses yeux se fixèrent sur ceux de Twinrova et ses lèvres se courbèrent en un sourire caustique. L'être qui avait été Fayre tendit la main vers Twinrova, l'attirant et sapant son pouvoir.

La grande sorcière de feu et de glace poussa un cri de rage avant qu'une intense explosion de lumière ne la consume, et les jumelles minuscules se retrouvèrent à la place de Twinrova, hébétées. — Q-qu'es-tu devenue ? N'es-tu pas Fayre ? demanda Koume.

— Aie pitié de nous. Nous ne sommes que des serviteurs de Sa Grâce ! implora Kotake.

Je suis le Fléau à la place du Roi Démon, dit l'être sombre.

Puis la voix de Fayre refit surface.

— L'amour m'a fait...

La voix du Fléau se superposa à celle de Fayre.

La haine m'a fait... continua la voix froide et sombre.

Le Roi Démon m'a choisi comme réceptacle pour que sa forme mortelle renaisse dans cette vie. Bien que nous ayons partagé un corps pendant une courte période seulement, le Roi Démon a laissé une empreinte permanente sur moi qui m'a permis de transcender cette forme dans la mort. Il est réconfortant de savoir qu'une partie de mon fils a été plus proche que je ne le pensais depuis le début, dormant dans mes cellules même des décennies après sa naissance. Dans la mort, je peux voir que toutes les mères partagent un lien similaire avec leurs enfants... Quelque chose que vous ne vivrez ni ne comprendrez jamais, vieilles sorcières dégoûtantes. Vous m'avez fait subir tellement de choses... Plus que je ne pouvais supporter... Je croyais que j'étais impuissante et sans importance. Je peux voir maintenant que votre impact sur l'histoire de Lorule ne sera qu'un grain de poussière en comparaison du mien.

— Ma sœur… Nous avons… trahi… le Roi Démon... dit Kotake, comme en transe.

— En effet. Nous avons échoué… acquiesça Koume, sans colère dans la voix, complètement livrée à l’horreur et au désespoir. S’il te plaît, pardonne-nous, Fayre… Permets-nous de te servir…

Le Fléau Fayre émit un rire cruel et tendit la main pour prendre le reste du pouvoir des jumelles. Lentement, il devint évident que Kotake et Koume se désintégraient, leur existence étant purement et simplement effacée. Une puissante force invisible flottait dans l'air entre les jumelles et le Fléau Fayre Fayre. Le sang et la matière organique devinrent magiques et coulèrent dans l'air, absorbés par le Fléau.

Le Fléau rit : — Je peux sentir leur pouvoir en moi. Dommage que ce ne soit pas grand-chose...

Et puis elle tourna son attention vers la Princesse, qui était revenue aux côtés de Yuga au moment où la elle avait tourné sa colère contre Twinrova. Les yeux d'Hilda s'écarquillèrent de peur. Sentant son malaise, Fayre parla de sa propre voix.

— Je ne te ferai aucun mal. Je souhaite seulement être près de mon fils une dernière fois. Grâce à mon lien avec lui, il pourra revivre.

Hilda cligna des yeux, sans voix. Elle se leva et recula de quelques pas, ses yeux ne quittant jamais le Fléau ou Yuga.

L'être qui avait été Fayre s'agenouilla à côté de la forme de Yuga, plaçant une main spectrale sur son front. Lénergie coula à en lui à travers elle. Les dommages causés à son esprit furent réparés. Les os brisés furent réparés. Son cœur se remit à battre. La femme spectrale semblait visiblement affaiblie par cet exploit alors qu'elle s'éloignait en titubant.

Hilda porta ses mains à sa bouche, puis elle retourna aux côtés de Yuga. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait à nouveau. Elle le serra dans ses bras alors qu'il commençait à bouger. Du coin de l'œil, elle remarqua une lueur dorée et expira doucement lorsqu'elle réalisa que c'était son morceau de la Triforce qui se manifestait à nouveau sur elle. Au même moment, la Triforce réapparut sur le dos de la main de Yuga.

— Hé, où est passée ma Beauté ? dit le capitaine, même si Hilda devinait au ton de sa voix qu'il connaissait la réponse.

Hilda regarda Lavio pour le voir examiner également le dos de sa main, semblant soulagée, mais regardant le Fléau avec appréhension, prête à retirer l'épée maîtresse de son fourreau à tout moment si l'être représentait une menace.

— Je ne m'intéresse pas à ta Triforce, Héros de Lorule. Je m'attends seulement à voir mes descendants sur le trône. Tu n'interviendras pas, n'est-ce pas, Héros de Lorule ? Le garçon resta silencieux pendant un long moment, un regard incrédule sur le visage. — Je vois… Tu as anticipé ce résultat en les voyant se rapprocher. Tu as parcouru un long chemin… Tu as même fini par accepter ce que tu ne pouvais pas accepter à l'origine. Pourtant, tu ne peux pas croire que c'est tout ce que je désire. En échange, j'assurerai la paix à Lorule - la liberté de ne pas avoir peur de ta responsabilité en tant que héros.

Lavio resta silencieux, bouleversé.

Le Fléau Fayre sourit.

— Alors ceci sera notre accord pour les 10 000 prochaines années. Une promesse entre le Roi Démon et le Héros.

Les yeux émeraude de Lavio étaient empreints d'une certaine lourdeur. Tout cela dépassait tellement sa propre imagination, et même les vies futures qu'il pouvait imaginer.

— 10 000 ans ?

— Dans 10 000 ans, les dernières traces de mes souvenirs auront complètement disparu. Seul le fléau restera. J'ai aimé si intensément que j'ai tout donné, même ma vie, et suis devenue le mal lui-même. Et je n'ai aucun regret.

Le Fléau Fayre regarda la princesse qui essayait de réveiller Yuga. Une unique larme glissa sur la joue de la femme spectrale.

— Princesse… Prends soin de lui… Mon fils… Le Fléau poussa un cri déchirant, presque un hurlement, et disparut en un clin d'œil. Son départ rapide fit trembler les murs du château.

Le grondement réveilla Yuga, qui ouvrit les yeux et sourit à Hilda.

— Votre Grâce… ?

Hilda expira et lui sourit en retour. Il essuya les larmes qui coulaient sur ses joues et ils s'embrassèrent en silence pendant un long moment.

— Je savais que les déesses renouvelleraient leur ordre de restriction contre lui et qu'il ne resterait pas mort, marmonna le capitaine à Lavio.

Au début, Lavio ne dit rien, se contentant de regarder le capitaine d'un air vide.

— Je n'arrive pas à croire que c'est fini... Pour un temps, en tout cas... dit finalement Lavio. La détermination d'une mère peut être une chose effrayante... Surtout quand elle est la mère du Roi Démon. Quel soulagement qu'un être si puissant ne veuille que la paix pour son fils et la princesse. Et donc, je les laisserai aussi vivre en paix.

Un sourire triste éclaira son visage.

— Je ne peux que prier pour que les déesses aient pitié de l'esprit de Fayre et qu'elle trouve le repos. Un jour...

"""N.d.T : en VO, le Fléau Fayre porte le nom de Calamity Fayre, comme Calamity Ganon est devenu le Fléau Ganon dans la traduction de BotW. J'ai choisi de le traduire comme ça pour faire écho à Breath of the Wild, mais les deux histoires ne sont pas liées entre elles. Aussi, c'est le Fléau Fayre, mais Elle. """

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