Chapitre 8 Rencontre

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 Il se retourna. La personne se tenait debout et immobile. Anselme n'osait bouger, autant gêné par la présence de quelqu'un alors qu'il croyait être seul que surpris par le spectacle qui s'offrait à lui.

  Cet étranger silencieux et tout aussi immobile que lui se tenait étrangement droit. Il portait pour tout vêtement un immense drap de couleur vive qui était plié de manière savante et qui lui laissait les bras découverts.

 Ce qui frappa en premier Anselme, ce fut sa couleur de peau. La pièce était dans une semi-obscurité, cependant, il lui semblait que l'individu en face de arborait une peau violet clair ! Violet clair ! Anselme dissimula sa surprise et seul un sourire lui échappa. L'individu lui rendit son sourire.

 Ses intentions n'étaient peut-être pas mauvaises, se dit Anselme, comme pour se rassurer. L'individu était assez grand, il devait toiser le mètre quatre-vingt-cinq. Ses traits étaient harmonieux et il se dégageait de sa personne comme un charisme puissant. Il portait des cheveux noir nuit, mi-longs et tout ébouriffés. De larges sourcils surmontaient des yeux dans lesquels perçait une rare détermination. Sa bouche était pleine, son nez aquilin. Des pommettes saillantes et un menton un peu prononcé : le visage semblait traduire une volonté certaine.

 Le corps était solidement charpenté, mais les os un peu trop saillants semblaient traduire que l'individu ne mangeait pas tous les jours à sa faim. Une fine ceinture ceignait son vêtement à la taille dans une espèce de cuir. A cette ceinture, était accrochée une bourse, en cuir elle aussi.     

 Anselme se demandait ce qu'elle pouvait bien contenir. Un pantalon bouffant achevait l'accoutrement de l'individu dont les pieds étaient entièrement nus.

 Anselme hésitait à rompre le silence le premier. Outre qu'il ne savait pas quoi dire, il lui semblait naturel que le premier mot vienne de l'hôte qui l'accueillait. Mais ce dernier restait tout aussi silencieux qu'Anselme. Que faire ? L'hôte adoptait une attitude assez étrange. Immobile, souriant quand Anselme souriait, il demeurait absolument muet et se contentait de regarder Anselme fixement dans les yeux.

 Anselme se décida et tendit la main droite à l'individu en bredouillant un « Bonjour, monsieur. ». Celui-ci tendit spontanément la main gauche et au moment où les deux mains allaient se toucher, Anselme heurta la paroi dure et froide de ce qu'il compris n'être qu'un simple miroir. De stupeur, il fit un bon en arrière, voulut se précipiter vers la porte quand celle-ci s'entrouvrit...

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