« Je voulais te dire adieu, toi qui m’a vue, toi qui m’a tenue la main de mes premiers aux derniers pas. Je voulais que tu saches que, même si je mets un terme à mes jours, je te remercie de m’avoir donné le courage de vivre jusque là. Je te remercie de m’avoir donné ta force mentale et ta force physique. Je sais que tu n’as pas eu la vie que tu espérais par ma faute mais maintenant tu seras libre. Je fais un pas de plus dans le vide mais cette fois sans chercher à me rattraper. Cette fois je me laisse tomber brutalement. Je laisse mon corps tomber sur l’asphalte encore humide des douces nuits d’Automne. Je voulais te dire adieu, toi mon ombre. C’est en faisant ce dernier choix que je te libère de mon étreinte. C’est en faisant ce dernier choix que tu deviendras la lumière de mon être et plus la petite ombre torturée. Tu m’as toujours suivie dans mes choix bien que moi je ne l’ai jamais fait. Tu ne m’as jamais abandonnée alors que moi je n’ai jamais été présente. Toi mon deuxième moi je suis désolée. Désolée de ne pas avoir été à la hauteur de tes espérances. Désolée de n’être que Kira et rien de plus. Désolée d'être moi.

Désolée mille fois.

Je voulais, en écrivant cette dernière lettre, dire adieu à moi-même. C’est pour cela que je t’écris chère Kira. C’est pour cela que je t’écris comme j’écrirais à mon enfant ou à ma mère. Parce que je veux que tu saches que même si tu mets fin à tes jours aujourd’hui les gens qui t’aiment autour de toi ne cesseront jamais. Ils seront toujours en train de pleurer ta mort, toujours en train de se lamenter et de se dire qu’ils auraient dû voir que tout allait mal.

Oui, Vous auriez dû voir. Vous auriez dû vous rendre compte qu’il n’y avait plus d’espoirs pour moi et puis même avant que mon destin ne soit scellé, vous auriez dû voir que je partais en vrille. Comment avez vous fait pour faire comme si j’étais un fantôme ? Je ne suis pas l’ombre de quelqu’un je suis formée, comme vous tous, d’eau, d’os, de chair et sang. Vous dites m’aimer mais quelqu’un qui aime va-t-il se moquer de lui dans son dos ? Ce n’est ni de l’amitié ni de l’affection envers moi que vous aviez mais de l’indifférence et du dégoût. Un dégoût incontrôlable qui vous brulait la langue pour je ne sais quelle raison. Bref. Je voulais dire adieu à ce monde sordide et putride qui m’a tant ébranlée et tant détruite.

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