« Il faut donc l’imaginer avec les yeux insouciants de l’enfance. Pour y parvenir, pour comprendre ce que ressent véritablement l’écrivain dans ce passage… Ici, en Tenrabee, notre culture s’est construite avec ce genre d’idéal. Les ténèbres propices à la peur et aux jugements rapides sont refoulées par le doute. N’oubliez pas que Le Refuge fut fondé par le fils de Charlinero. Lisez maintenant ce texte fondateur sur la feuille polycopiée devant vous : »

Tu pourras me juger

Ouvre les yeux

Retire ton armure de mépris

Abaisse ton amère épée d’hypocrisie

Enlève tes lunettes de l’indifférence et du rejet

Défais tes lacets trop serrés de la frustration rageuse

Déchire ta chemise des préjugés et des représentations simplistes

Souris sans crainte

Enroule la douce écharpe de l’apaisement et de l’amour spontané

Coiffe-toi de la belle couronne de l’insouciance réfléchie

Chausse-toi des souvenirs agréables du passé

Ressens la vie précieuse et colorée

Et enfile ton âme d’enfant

Alors enfin

Tu pourras me juger

  — Instructeur Mangelrat ? J’ai une question à vous poser.

  — Oui, Ambre. Je t’écoute.

  — La structure globale est symétrique. Est-ce que l'auteur, Charlinero, l’a intentionnellement voulue ?

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