#42

2 minutes de lecture
  • Hey ! Tu fais l'US Open avec nous ? Je rempile avec Feliciano !
  • Ça commence dans quinze jours ?
  • Ouaip ! Premier match le 31 Août !

 Marc me sourit avec un enthousiasme candide.

  • Non, non. Je ne peux pas, non.
  • Allez, Oscar !
  • Je suis de mariage deux jours avant...
  • Et bien, le timing est parfait ! Tu vas au mariage, tu fais la fête, puis tu remballes ton costard et HOP, dans l'avion, t'es à New York avec nous !

 Beaucoup trop d'enthousiasme, même.

  • Non mais tu te rends compte ? Ça veut dire que je ne peux pas faire la prépa avec vous... et je vais encore me taper six heures de décalage un lendemain de fête. Franchement, c'est pas tentant.
  • Allez, Oscar ! L'US Open quoi ! On va tenter le doublé Roland-Open, on a nos chances !
  • Mais, Marc... qu'est-ce que tu me fais, là ? Tu ne peux pas décider sur des coups de têtes de si je te suis ou pas. Ça n'a pas de sens ! Il te faut une équipe fixe, pas des gens triés sur le volet ! Tu serais plus à l'aise avec un kiné officiel et permanent.
  • T'as raison. Tu deviens mon kiné à temps plein ?
  • Quoi ?!

 Je le fixe, stupéfait. Il hoche la tête. Il est très sérieux, le bougre.

  • Euh... écoute, j'en sais rien...
  • Allez, dis oui ! Et viens ! On fonctionne bien, toi et moi.
  • Mais... ça veut dire te suivre partout, à l'année, sur les cinq continents !
  • Bah, oui !
  • Mais, merde, Marc, j'ai une vie aussi !
  • Waouh, quelle vie ? T'as ni femme ni gosse qui t'attendent à la maison, à ce que je sache ?
  • … Non, mais... Alors quoi, être célibataire ça veut dire que je peux tout accepter ? Que je suis à la botte de tout le monde ? C'est pas possible, ça, Marc.
  • C'est une opportunité de fou, tu le sais, Oscar.
  • Oui, oui. C'est aussi une grosse décision, avec de grosses conséquences. J'ai besoin d'y réfléchir, j'peux pas te dire oui là, dans un avion au milieu de l'Atlantique.
  • Bah écoute, parles-en avec ta femme imaginaire, et redis-moi !

 Je soupire. Un point est vrai : c'est le meilleur moment pour accepter un poste pareille. Mon choix n'engagerait absolument que moi – un peu Andreas et Alix bien sûr, mais c'est un moindre mal, car l'organisation en resterait gérable.

 Je n'arrive pas à dormir du reste du voyage. Je rumine sa proposition. Dans le fond, je n'ai pas beaucoup de raisons de refuser.

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