Ce que j'aime chez moi ce sont d'abord mes yeux. Ces deux points bleus sur mon visage si pâle, tels deux oasis dans un désert. Ils sont comme deux fenêtres donnant sur ce que je suis. On

ne voit jamais tout, juste un bout de ce paysage qui ne m'est toujours pas entièrement connu.

Ces yeux, aussi bleus qu'une mer calme, peuvent devenir si orageux. On me dit souvent que lorsque je fais un regard noir, je pétrifie les gens.

Ce que j'aime chez moi c'est cette capacité à me détacher du monde, m'envoler dans mes rêves quand je le veux, m'effacer de la surface de la terre. Imaginer, rêver comme bon me semble.

C'est mon empathie, quand je lis, quand je vis. Cette force qui me prend et me transpose dans d'autres corps, cette force qui me fait passer du rire aux pleurs, des pleurs aux rires.

J'ai longtemps prêté attention aux avis, aux commentaires des autres. Mais je suis passée outre, oubliant ce qu'ils pouvaient penser de moi.

C'est cette force de caractère, qui, par-dessus tout, me plait. Plus encore que ces yeux dignes de Méduse, plus encore que ma rêverie, mon empathie. Cette force de caractère, c'est mon arme, mon totem, ma signature. Sans elle, je ne serais rien de ce que je suis aujourd'hui. Car c'est grâce à elle que j'ai appris à m'aimer, à m'aimer entièrement. Avec mes défauts, mes qualités, car on en a tous. Cette force de caractère qui m'a appris à m'accepter tel que je suis. Ce caractère qui me fait aimer tout ce qu'un jour j'ai détesté.