Sereal killer
Synopsis : Encore une fois, un cadavre est découvert dans une poubelle. Les Inspecteurs Luna et Fraust entament la traque du meurtrier. Il s'agit du travail d'un tueur en série qui sévit depuis de nombreuses années, ou plutôt... d'une tueuse en série.
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–S'il vous plaît, ne me tuez pas. Laissez-moi partir. Je vous promets de garder le silence. Pitié. Ma femme et mon enfant me cherchent depuis deux mois, j'en suis sûr.
Je le fixe, son visage trempé de sang exprimant désespoir, nu et attaché devant moi. Je ris bruyamment, éprouvant un plaisir indescriptible, similaire à un enfant recevant un gâteau au chocolat ou à quelqu'un remportant la loterie, voire à une femme apprenant qu'elle attend enfin un bébé. C'est ainsi ! Assise, je ne détourne pas mon regard de son visage, tenant fermement mon scalpel.
–Qu'est-ce que vous me voulez, bon sang ! Dites quelque chose ! Qu'est-ce que je vous ai fait ? Laissez-moi partir.
Un sourire se dessine sur mon visage. Quel crétin, ce vieux pervers ! Ils se ressemblent tous d'ailleurs, avec le même visage prêt à faire du mal aux petites filles, tous aussi dégoûtants les uns que les autres. Oh, comme ils me répugnent. D'ailleurs, je suis fatiguée de le voir. Il commence à m'ennuyer. Alors, je me lève et m'approche de lui. Plus je m'approche, plus il crie à l'aide.
Je caresse sa peau avec mon instrument, avant de le plonger profondément dans son abdomen. Lentement, il s’effondre au sol, la vie qui le quitte. Méticuleusement, je coupe un à un ses doigts, les plaçant soigneusement dans un sachet. Les stigmates de son dernier souffle dans cet édifice abandonné sont effacés avec précision. Son corps, soigneusement emballé, rejoint l’obscurité d’une poubelle lointaine. Puis, le vrombissement de ma voiture me ramène chez moi.
J'entre dans mon appartement, soulagée que ma mère ne soit pas encore là, probablement en train de boire. Dans ma chambre, je prends une profonde inspiration. Je retire ma mini-robe noire et tout le déguisement . Je me sens vulgaire. Tout va dans la machine à laver, puis je prends une douche tiède pour me débarrasser de toute cette saleté sur mon corps. Une fois sortie, je peigne mes cheveux noirs courts et enfile ma robe de chambre. Je prends mes cours de la journée et révise.
Ma mère rentre, comme d'habitude, laissant la porte ouverte. Après m'avoir appelée plusieurs fois, elle s'affale sur le canapé et s'endort. Je ferme la porte et me retire pour la nuit.
Le lendemain matin, je m'éveille sous le regard accueillant du soleil. Merde, il est 10h, je suis en retard. En hâte, je m'apprête et attrape mon sac. Ma mère, plongée dans les actualités, prépare le petit-déjeuner.
– Bonjour maman. J'y vais. Je suis en retard.
– Hé hé, viens par ici Mia. Assieds-toi, tu dois prendre ton petit déjeuner. Sinon, tu vas manquer de force.
– Bon d'accord.
« ... Cet homme a été retrouvé dans une poubelle dans la ruelle de Ravenwood. Selon la police, il s'agirait d'un meurtre commis par notre tueur en série. Monsieur Donald First, la victime, avait en effet disparu depuis deux mois comme toutes les autres. Nous présentons toutes nos condoléances à sa femme et à sa fille pour cette tragédie. Donald était un commerçant honnête, un mari aimant et un bon père. Nous espérons que la police parviendra à arrêter ce tueur qui plonge la ville dans une énorme obscurité, créant sur son chemin plusieurs orphelins et veuves. Merci de nous avoir suivi, et bonne journée à vous. »
– C'est bizarre, remarque ma mère.
– Quoi ?
– Pourquoi tuer des pères de famille ? Généralement, les tueurs en série s'attaquent aux femmes, non ?
– Peut-être un homosexuel, mais là, c'est à la police de répondre, pas à nous. J'ai fini. Bonne journée, maman.
– Bonne journée, chérie, et rentre tôt.
« Un bon commerçant et un père de famille aimant... », comme toujours c'est ainsi qu'ils sont décrits dans la société, ces prédateurs. Je souris et démarre ma voiture en direction de l'université.
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– Bonjour tout le monde, déclare l’inspecteur Elera.
– Bonjour Luna. Encore désolé pour l'interruption de ta lune de miel, exprime le détective Fraust.
– Tu sais, je commence à m'y habituer avec ce boulot. Pas de vie personnelle pour moi.
– Encore mes félicitations.
– Merci, c’est gentil. On est sur quelle affaire ?
– Donald First. Son corps a été retrouvé dans une poubelle au fond de la ruelle. L'heure de la mort est 22h30 d'après le médecin légiste. Ses doigts ont été découpés et il a été sacrément torturé. Je dirais avec du couteau et de l'électricité.
– Je vois. Encore notre tueur en série.
– Exactement. Il n'a pas de temps fixe pour kidnapper ses victimes, apparemment. La dernière victime date de deux mois et l'avant-dernière, un intervalle de 2 semaines.
– Il n'est pas très organisé. Tu penses qu'il tue les victimes dans le même endroit ?
– C'est probable. Il a toujours cette habitude de laisser ses victimes dans une poubelle, mais loin de là où il les tue. Il découpe leurs doigts ou leurs sexes. Leur profil : des vieux pères de famille, certains avec une situation moyenne, d'autres non. Pas des riches. Tu crois que cela signifie quelque chose ?
– Hum, étrange. Notre tueur a une dent contre les hommes mariés, remarque l'inspecteur Luna Fraust.
– Tu penses qu'il s'agit d'une tueuse en série.
– Mon instinct me le dit. Nous devrons interroger la femme de la victime. Je veux tout savoir sur ses fréquentations, ses lieux habituels, où l’a-t-on aperçu la dernière fois et en compagnie de qui.
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Mes cours de la journée terminés, je me rends chez moi. Ma mère n’est pas là, comme d’habitude. Après le boulot, elle s’amuse avec ses amies. Elle boit et rentre saoule à la maison. Mon père ? Il n’est plus depuis des années. Vous voulez savoir pourquoi ? Je l’ai buté. Petite, mes parents se sont divorcés, j’ai été remise à mon père parce que ma mère était dans une cure de désintoxication alcoolique. Là où mon calvaire a commencé. J’avais sept ans au moment des faits. Mon père était également un alcoolique, mais il se cachait. Il fumait, il se droguait. Le soir, il me battait, il m’attouchait et le lendemain, il s’excusait.
Des mois se sont passés, mon père s’était retrouvé sans boulot. Détournement d’argent dans son service de comptabilité. Il volait la caisse et la mettait dans la drogue. Nous n’avons plus de ressources, de quoi manger. Pour nous nourrir, mon père organisait une petite fête chaque soir, chez nous. Où les vieux de son âge, des hommes mariés, se satisfaisaient, il me violait, m’attachait et me prenait pour un objet.
Mon père maniait l'argent pendant des années. Chaque tentative de fuite se soldait par des heures d'isolement dans ma chambre, suivies d'un cauchemar nocturne. À 16 ans, j'étais une fille brisée, une ombre de mon ancienne moi. Plutôt un monstre. Sans penchant pour la drogue, ma souffrance s'effaçait dans le sang des hommes. Ma première victime ? Mon père. Je l'ai haï au plus profond de moi, l'achevant à coups de couteau, son corps brûlé, jamais retrouvé. Après sa disparition, remise à ma mère, je continuais l'école.
De jour, une élève modèle s'occupant de son alcoolique de mère. La nuit ? Une blonde aux lèvres rouges, traquant de nouvelles victimes dans les bars. Mon approche ? Assise seule, séduisante, j’ attire un homme, généralement plus âgé. Je le fais boire, jusqu'à ce qu'il s'éméche et me fasse des avances. Proposition : nous rendre chez moi. En voiture, le somnifère fait son effet. Il se réveille dans ma cachette secrète, et là, commence la partie la plus intéressante de l'histoire.
Le monde devrait remercier. Je le débarrasse de ses monstres. J’en ai tué plusieurs. Des pervers, des pédophiles et de même, j’en ai sauvé plusieurs. C’est à moi qu’on devrait faire des éloges. Cette bande d’incapables de journalistes !
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– Bonsoir, Madame First. Je suis l'inspecteur Luna Elera, et à mes côtés, mon coéquipier James Fraust. Nous sommes ici pour vous interroger au sujet de la disparition de votre époux et de son assassinat.
La veuve serre son mouchoir, ses mains tremblantes, et ses yeux, témoins d'une nuit de larmes, fixent l'inspecteur. Elle acquiesce. L'inspecteur poursuit.
– Votre mari fréquentait un lieu particulier ? La dernière fois, il a été repéré dans un certain bar.
– Moonlit...
– Oui, c'est bien ça. Avait-il l'habitude d'y aller ?
–Lorsqu’il sortait du travail pour prendre l’air ou boire un verre, c’était toujours en solitaire. Mon mari, vous savez, n’était pas vraiment sociable. Malgré son travail acharné et son dévouement à la maison, il avait besoin de moments pour lui. Cependant, cette nuit-là, il n’est jamais rentré. C’était inédit pour lui, et mon inquiétude a grandi lorsque les appels restaient sans réponse. On l’a cherché partout, et finalement, on a découvert son corps dans une poubelle. Mon Dieu ! Comment peut-on être si impitoyable ? Pourquoi lui ? Pourquoi mon mari ? Lui arracher les doigts ? Vous devez absolument démasquer celui qui a commis cet acte. J’aimerais le voir en face, regarder dans ses yeux et comprendre sa haine. Car oui, il faut une haine profonde pour commettre un acte aussi atroce.
– Je vous le promets, madame. Je vous le promets !
Après avoir quitté la veuve, les inspecteurs se dirigent vers le "Moonlit", un petit bar au cœur de la ville. Ils interrogent le gérant et le personnel, certains reconnaissent la victime comme un habitué, notamment une serveuse qui se souvient l'avoir vu monter dans le 4x4 blanc d'une femme blonde. Grâce à cette description, un portrait-robot est dressé.
La police est désormais à la recherche d'une femme blonde de taille moyenne avec un grain de beauté, une prostituée qui fréquente les bars chaque soir, ou peut-être une tueuse blonde se faisant passer pour une prostituée.
Mia ne laisse aucune information lui échapper. Elle sait que la police se rapproche, et elle évite désormais de sortir la nuit. En journée, elle porte un chapeau pour se rendre à l'université. Sa mère trouve son comportement étrange mais ne s'y attarde pas trop.
Les Inspecteurs Luna et Fraust avait trouvé des pistes. La voiture 4×4 blanche aurait été retrouvé à mainte reprises devant l’université National de Ravenwood. La plaque de la voiture a été enregistrée. Il appartiendrait à une certaine Katy Klein, la mère de Mia. Elle fut convoquée au poste de police . Elle nia avoir utilisé cette voiture pour se rendre dans un certain bar. D'ailleurs, cette voiture, c'était sa fille qui l'utilisait. On lui a remis le portrait, et elle a reconnu sa fille.
La gentille et studieuse Mia Klein était en réalité la tueuse en série recherchée depuis des années. Toute la police était à sa poursuite. La porte de l'appartement a été forcée, et on a retrouvé Mia morte dans sa chambre. Elle s'était suicidée.
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