Aujourd'hui, ça fait dix-neuf ans que tu as quitté cette Terre,
Emporté par une mort soudaine.
Crois-moi, quand je regarde en arrière, ta disparition n'est pas vaine,
Elle permet à des âmes écorchées de ne plus se taire.

Je repense à ce jour et au moment où tu t'es écroulé,
Dans cette cage d'escalier.
Je me rappelle de la rage des pompiers,
Qui n'ont jamais réussi à te ranimer.

Je repense à l'enterrement où tout le monde te pleurait,
J'ai pu voir tes collègues, tes amis... et ta maîtresse.
Je te laisse imaginer l'ironie de cette rencontre digne de la presse.
La mort te servira au moins d'alibi, à toi, ce sous-homme qui fuyait.

Néanmoins, je garderais le souvenir d'un prototype d'humain raté,
Face à qui, il n'aurait jamais fallu se démonter.
Aujourd'hui, je suis ton exact opposé,
Et pour toujours, je laisserai ces souvenirs se reposer.