3 – Rien de ce qu’il n’eut fait n’eut été sans elle.

Une minute de lecture

Cette fumée âcre menaçait de me rendre fou. Mélange d’ocres, d’épices, brûlant ma poitrine et mes yeux, riant à gorge déployée, me conduisant à une longue agonie dont seules ces nymphes connaissaient le secret. Mon esprit, épris, en proie, se laissait attirer par le tumulte des rues adjacentes.

Je traversais, me déversais, à l’intérieur de mes pensées les plus embrumées, les plus confuses, mais les plus certaines du but qui les avaient menés en cette place. Je me frayais, me faufilais, dans ce labyrinthe de délices et de décadences, à la recherche du plus ultime de mes péchés.

Mais dans ce monde, si corrompu et empreint d’impénitence soit-il, les plus fidèles manifestations d’égalité entre êtres, contraintes par le désespoir sans doute, par cette folie devenue si commune aujourd’hui, m’ont été données. Si je ne puis plus être ton fils, laisse-moi seulement être le témoin des choses d’ici-bas. Tant dépeintes par mes pairs mais incomprises par ceux-ci, des hommes condamnés, font preuve ici, dans leur repenti, de valeurs dont tu ne saurais disconvenir.

Je poursuivais mon voyage, lâchant remords et rancœurs en ce lieu qui ne saurait que trop bien les contenir. Je poursuivais mon fardeau, pressé d’atteindre son terme.

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