I love NY
Marsh barbote, je le laisse tranquille. Cela fait maintenant un petit bout de temps qu'on se connaît, lui et moi, pourtant, le regard rieur et l'air malin d'enfant qu'il prend parfois me font toujours fondre. Mais là, avec ses sourcils froncés et son regard plein de ténèbres, ses yeux bleus ressemblent à ceux d'un ange courroucé.
Il faudra qu'on se parle pour que je comprenne ce qu'il a dans la tête en ce moment. Je trouverai un moment, plus tard dans la journée.
D'ailleurs, il faut aussi que je lui parle d'autre chose…
Je vérifie dans ma boîte mail, la "spéciale", celle que personne ne connaît s'il a posté son chapitre. Rien. Il y a comme des warnings qui se mettent à clignoter dans mon cerveau. Il est toujours réactif quand il s'agit d'écrire et cela fait déjà trois jours qu'il n'a rien envoyé.
On a gardé cette habitude du début pour l'écriture de nos romans. Chacun invente son bout de texte et l'envoie à l'autre, jamais de ligne directrice, jamais de début ou de fin clairement établie. On picore chez l'autre ce qui construira la suite. Et on ne parle pas boulot à la maison. On a tellement d'autres choses à faire.
Je fouille dans la pile de lettres, classe sommairement l'urgent et l'important, et tombe sur un truc intéressant : nous sommes invités, tous les trois évidemment, à une séance de signatures dans la plus jolie librairie de New York. Je m'en réjouis d'avance, j'adore cet endroit et une petite escapade nous fera le plus grand bien. On pourra enfin se parler.
Quand Marsh entre dans le salon, je lui raconte ce rendez-vous qui tombe du ciel.
La seule réponse que j'obtiens est un "mouais", bien peu convaincant.
Interloquée, j'ai du mal à trouver quelque chose à lui rétorquer. Lui aussi est dingue de NY, je ne comprends pas. Un peu agacée, je finis par lui dire :
- Tu pourras t'occuper de réserver un Jet ? Ils veulent qu'on vienne avec Billy, et il est hors de question qu'il voyage dans une cage. Tu te souviens, notre agent est en vacances. Tu t'en chargeras, on part dans 10 jours ?
Il ne répond pas et quitte la pièce d'un air las en attrapant son téléphone.
Je sors dans le jardin, il fait chaud. Le ciel est infiniment bleu.
Mince, on sera à New York pour Noël ! Ce sera la première fois qu'on le passera là-bas.
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