— Oh Gwen ! Si tu savais comme je suis heureuse de te revoir ici ! Tu t’es absentée si longtemps !

La jeune femme souriait timidement aux parents de son ex petit copain, elle ne savait pas vraiment comment agir. La maman qui était pourtant très protectrice était ravie, tout le contraire du père qui montrait bien son mécontentement de voir Gwen réapparaître dans la vie de son fils, tout fraîchement remis sur pieds.

— Mouais, enfin t’as sûrement oublié tout le mal qu’elle a fait à notre fils en partant comme une sauvage, sans laisser de nouvelle ! Comme par hasard quand Jack va mieux, elle se ramène tout sourire !

Le père préféra s’éclipser de la maison avant de devenir plus acerbe.

Jack se racla la gorge, gêné par la situation. Ses parents n’étant pas censés être de retour à la maison avant la nuit tombée, les deux jeunes adultes avaient été surpris en voyant le couple tranquillement posé à la cuisine, lorsqu’ils sont descendus après avoir pour la énième fois fait l’amour.

— Excuse mon mari, il est ronchon aujourd’hui !

— Non, non, il a raison. Je suis consciente de tout le mal que j’ai fait, mais je suis ici, justement pour m’expliquer avec Jack, et lui montrer à quel point je suis désolée d’avoir agi comme une sale gamine.

La cinquantenaire sourit tendrement à Gwen, puis à son fils qui enlaçait la jeune femme.

— J’espère que cette fois-ci personne ne souffrira.

La mère sortit de la cuisine, vaquant à ses occupations habituelles.

— Bon, avis mitigés, visiblement.

Gwen hocha la tête en silence.

— Tu as quelque part où loger ? Tu restes combien de temps d’ailleurs ?

La jeune femme se posa sur une chaise, imitée par Jack.

— Tout dépend de toi, Jack. Je resterai longtemps si tu me laisses une chance, en revanche, je retournerai en France si rien n’est possible. Je logerai momentanément chez une amie que j’ai rencontrée sur internet.

Le brun resta silencieux, tout reposait sur ses épaules. Mais la situation était compliquée, il avait une copine depuis quelques mois, avec laquelle il avait une relation libre, donc plutôt spéciale vue de l’extérieur, et il ne savait même pas s’il était amoureux de cette fille, tellement il aimait encore Gwen.

— Tu me mets la pression, Gwenaelle. Tu arrives, tu chamboules tout, et tu me poses un ultimatum. Mais j’ai une copine.

La jeune femme soupira, impatiente. Elle pensait pourtant que Jack avait compris à quel point elle l’aimait, elle pensait qu’ils avaient une chance d’être de nouveau ensemble, mais elle commençait à croire qu’elle ne comptait plus autant pour lui, ou du moins, plus de la même façon.

— Tu n’es plus le centre de mon monde.

Gwen sentit son coeur se briser. Encore une fois, Jack ne faisait pas dans la délicatesse, mais il avait raison, la vérité faisait souvent très mal.

Elle se racla la gorge en se levant de la chaise, prête à partir.

— Bien. J’ai compris le message.

Jack se leva précipitamment, comprenant que Gwen était blessée.

— Non ! Attends, s’il te plaît !

— C’est bon Jack, je vais bien. Je te laisse à ta vie, je n’aurais pas dû revenir, je savais que c’était une erreur. Je te souhaite que du bonheur pour la suite.

La jeune femme sortit de la maison, sans se retourner, mais Jack sentit la colère monter en lui, de nouveau, elle l’abandonnait après l’avoir rendu heureux.

Il sortit en courant, puis se mit à crier.

— Alors, ça y est ! Tu recommences ! Tu te sauves comme une sauvage après avoir semé joie, doutes et douleur en moi ! T’as pas changé en fait !

Le sang de Gwenaelle ne fit qu’un tour, elle se retourna vivement avant de crier à son tour.

— Mais c’est toi qui n’a pas su dire la vérité quand je suis arrivée ! C’est toi qui a fait des avances en premier, c’est toi qui m’a fait l’amour trois fois, alors que tu savais que tu fautais par rapport à ta copine ! C’est aussi toi qui viens de me dire que je ne suis plus le centre de ton monde !

Elle s’avança rageusement vers lui.

— Alors, tu veux quoi à la fin, bordel ? !

— Je veux que tu comprennes à quel point c’est dur de te refaire confiance ! Bien sûr que tu es toujours importante pour moi, mais je ne peux pas tout balayer d’un geste, pour toi ! C’est encore un risque de te voir partir, me laissant brisé !

Gwen soupira, tourna le dos à Jack, tout en lui glissant une dernière phrase.

— C’est à toi de réfléchir sérieusement. Je vais chez mon amie. Tu as un mois pour savoir ce que tu veux, après je repars sans nous laisser une seconde chance.

Elle s’éloigna rapidement, rejoignant l’arrêt de bus, où elle entra de justesse avant le départ du véhicule. Un dernier regard jeté à son brun, lorsque le bus passa devant sa maison, puis elle se concentra sur son téléphone, pour un très court compte rendu à son amie.

“C’est très mal parti, meuf.

— Ne t’inquiète pas, s’il ne te donne pas une nouvelle chance, je ferais en sorte que tu rencontres tous mes potes mâles, très, très canons et chauds pour te rencontrer ! “

Gwen ne put s’empêcher de rire à la lecture du message de son amie. Elle ne lui répondit pas car elle était à seulement quelques secondes de la voir.

Son amie d’internet, Maya, l’attendait déjà devant la porte d’entrée de sa petite maison.

Gwenaelle descendit du bus, accompagnée de sa grosse valise. Elle la posa rapidement sur le sol avant de sauter dans les bras de Maya, qu’elle rencontrait réellement pour la première fois en deux ans de communication.

— Mon bébé, je suis si contente de pouvoir te prendre dans mes bras !

— Moi aussi !

Elles se firent un long câlin avant d’enfin se rendre à l’intérieur de la maison.

— Posons nous sur le canapé un coup, raconte-moi tout !

Gwen soupira et une fois installée confortablement sur le canapé de son amie, elle lui expliqua son retour auprès de Jack et ce qu’il s’était passé.

Maya commentait énergiquement le récit de Gwen, ce qui l’a fit rire malgré son humeur un peu triste.

— Ma poule, je vais te montrer à quel point tu as manqué à l’Amérique ! Les américains sont encore plus canons et chauds que lorsque tu y habitais, et je peux te dire que c’est différent de s’en tapper un, par rapport aux Français !

Elles partirent dans un fou rire, mais Maya insista sur le fait qu’elle lui présentait des amis, histoire qu’elle se lâche un peu.

— Fais-moi confiance, il s’est fait du bien avec sa nouvelle nana alors que tu as eu quatre années de jachère ! Même s’il t’a ramonée, tu dois t’éclater et je suis là pour ça !

Gwen se dit que son amie avait raison, même si elle était crue dans ses paroles, elle disait la vérité. Elle se sentait déjà fatiguée de courir après un homme qui avait une copine et qui ne savait pas vraiment ce qu’il voulait, même si elle comprenait que son retour à l’improviste était déstabilisant, elle ne savait pas comment prendre le fait que Jack ne l’avait pas immédiatement reprise, comme avant. Alors, elle décida de se lâcher et de profiter sans se prendre la tête, rien ne pouvait garantir que son brun lui reviendrait, autant prendre de l’avance en rattrapant ses quatre années d’abstinence.

— Ok, mais il faudra que tu sois plus délicate avec moi, je peux pas sauter en deux secondes sur n’importe qui !