Je m'écris

2 minutes de lecture

Pour une lecture plus transperçante, je vous propose de mettre la musique de Hans Zimmer, Cornfield Chase (https://www.youtube.com/watch?v=7GlsxNI4LVI), bonne lecture.

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J'écris pour l'éternité du temps qu'il me reste.

J'écris l'amour, la peine, la vie et la mort. J'écris la vérité et le mensonge. J'écris probablement le prolongement de mon âme, seul les mots savent que j'écris, personne ne me lit, seul mon âme me le dit.

J'écris, car c'est l'arme la plus puissante que j'ai trouvé. Celle qui peut détruire mais aussi me détruire. J'écris aux riches mendiants comme aux pauvres mendiants. J'écris les derniers mots du condamné, ceux du suicidé. J'écris à l'enfant et au vieillard.

J'écris surtout depuis que j'ai compris. Depuis que j'ai compris que l'écrit est bien plus puissant que le fusil, car derrière chaque fusil, il y a un écrit, un ordre, un commandement. Alors, à l'écrit, j'y mets des bouts de chaires sur mes textes, de ma plume, je m'ouvre les veines pour écrire avec mon sang.

L'écrit est une arme de destruction massive, une torpille de savoir et d'intelligence, un poison mortel au goût d'antidote.

Donne moi un nom et une histoire, je te ferai couler des larmes de sang ou bien je ferai sourire ton âme. Car en écrivant, je te vois, je te transperce, car je suis toi, je suis avec toi et je sais qu'avec les mots l'on peut transpercer, transcender.

Les mots restent, les personnalités disparaissent. L'écriture perdure, les paroles s'effacent.

J'écris pour te rencontrer, j'écris pour me délivrer. J'écris pour me guérir, j'écris parce qu'on ne me l'a pas demandé. J'écris car c'est le seul moyen de me comprendre et de me connaître. Écrire, c'est l'autre moi, celui que les gens ne connaissent pas et dont ils ne se doutent pas. J'écris pour vivre ma vie, je m'y réfugie, j'y gis.

C'est à l'écriture que je dois ma survie, car quand ses yeux me guettent, elle m'apporte apaisement et me font apprécier la vie comme la mort. L'écriture est mon dialogue aux allures de monologue, elle est d'une appréciable compagnie.

À l'écriture, le temps qui passe n'est plus un terrible danger, il devient un fidèle ami.

À l'écriture, ma colère n'est plus, elle devient une douce mélodie mélancolique qui me chuchote le bonheur de la vie.

À l'écriture, mon cerveau n'est plus une douleur, il devient le hamac de paix de mon âme.

À l'écriture d'un texte, je retrouve un fragment de moi, car au matin d'une nuit à écrire, je redeviens le fantôme de ma vie.

À l'écriture je vis, c'est mon doux traitement surréaliste contre la réalité de la vie.

J'écris aussi, car c'est la seule façon dont je sais m'exprimer. Celui qui écrit ici n'existe pas ailleurs, c'est une double vie.

J'écris pour vivre. J'écris aussi car je l'ai promis. Elle m'a fait promettre d'écrire. D'écrire à en mourir. Elle, qui, à ce moment où j'écris ses lignes est en face à face avec la Mort et la Vie, je lui ai dit que j'écrirai à en mourir.

Je m'écrie.

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