Chormagonie
L’univers débuta, comme moi, dans le noir
Il cracha l’existence sur un tableau blanc
Et donna à certaines planètes du bleu
Pour faire vivre la nature et son vert
La fureur embrassa la vie d’un vif rouge
Et le poète lâcha un rire jaune
J’attends toujours un seigneur sur un fond azur
Dégageant de son bras le fond couleur sables
Hésitant à créer un autre monde d’or
Baigné par une sainte sérénité d’argent
Bâtissant un éternel printemps sinople
Brûlant les rois d’une rage couleur de gueules
L’univers est vide sans son plus beau diamant
Brillant sous l’été frais fait d’aquamarine
Un amour divin plus chaleureux qu’un rubis
Chassant des idées plus brillantes que l’onyx
Ma Dame aux cheveux plus précieux que topaz
À la vertu scintillante d’émeraudes
Un clown pleure, voyant le jet de tomates
Il sent monter en lui des larmes de citron
Il mâche méthodiquement de la menthe
Pense à sa femme, son parfum myrtille
Puis revient à la réalité de marbre
Depuis plus de cinq ans, il est seul dans l’ombre
Une noyée désespérée se pend aux algues
Hors de poignet blanc, se déverse son sang
Elle laissa sur son bureau une simple page
Oubliée dans de riches odeurs de safran
Au loin, lui rendirent hommages, les corbeaux
Et il persiste, insouciant, le bleu du ciel
Le paradis est envahi de soufre
Les végétaux perdirent leur chlorophylle
Le trône divin s’échoua dans ses cendres
Les mers perdirent leurs barrières de coraux
Des anges défilèrent pleins d’ecchymoses
Partout règne la pure pâleur de la mort.
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