J'ai baissé légèrement ma tête, me sentant presque humilié. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit au courant ? Merde... Là je suis cuit. Elle a raison.. Quand ils vont voir le suçon, ma carrière va être ruiné.

 - La ferme, répliqua Matt. Tu te sens supérieure maintenant ? Redescend, ça voudra rien dire.

 - Mhh... T'es sûr ? Sincèrement, à votre place je me ferais tout petits. Vous allez connaître l'humiliation et la descente aux Enfers.

Elle s'approcha de moi et me tapota l'épaule, ce qui me fit comprendre qu'elle voulait discuter avec moi. Je l'ai suivi, sous le regard meurtrier du châtain. J'avais du mal à avouer qu'elle nous tenait en laisse et avait presque gagner ce qu'elle cherchait. Mais je l'avais aidé, c'est de ma faute qu'aujourd'hui qu'on soit au bord du gouffre. 

Elle m'emmena dans la salle de repos et s'assura que personne n'était dans les environs. Finalement, elle se tourna vers moi et m'adressa un sourire mesquin qui cèda soudainement à un regard froid.

 - Tu as crû que t'allais t'en sortir ou quoi ? T'es retourné auprès de lui alors que tu sais que si tu osais le faire, je balance la vidéo à la presse ! T'es vraiment stupide !

 - Je m'en fiche pas mal que la vidéo soit balancé... Tu l'a déjà fait, j'en suis sûr. Alors ne viens pas me faire la morale.

 - Comme tu veux, réliqua Mina. Mais moi au moins...ajouta-t-elle en se rapprochant de moi, je n'ai pas le suçon d'un mec sur ma nuque.

Elle avait abaissé mon col roulé, laissant place à la marque de Matt. J'ai rougi sur le coup, honteux. Elle esquissa un rictus et tapota ma peau.

 - Dire qu'un homme de baise comme jamais... Tu ruines ta vie mon pauvre. Si après avoir perdu la place fabuleuse que tu as actuellement tu recherches une profession, celle de pute t'iras à merveille.

Elle me planta là, partant rejoindre l'équipe de tournage. J'ai remonté mon col avant de rejoindre ma manager. Elle m'adressa un sourire amical et me tendit une bouteille d'eau. En voyant ma tête, elle m'emmena discrètement loin des autres et me demanda, gentiment, ce qu'il se passait et si mon état s'améliorait.

Je lui ai montré le suçon, éclatant en larmes alors que, pour une fois, je me confiais à elle. Elle m'écoutait attentivement, presque sans émotions. Elle me donna un mouchoir et j'aio essuyé mes larmes avec. Quand j'eus tout raconté, c'était bien la première fois que je disais enfin tout à une personne, elle me prit dans ses bras, câlinant mes cheveux.

 - Je me doutais bien que vous aviez ce genre de relations. Mais c'est un peu osé d'avoir laissé Mina vous fimer pendant l'acte. Et puis, pour le suçon, je peux déplacer votre shooting. Mais la prochaine fois, essayer de mettre en place une relation saine avec votre partenaire. On dirait presque, selon vos dires, que vous n'êtes que des sex-friends. Si vous voulez mon avis, officialiser les choses. Et ce, au plus vite. Après le tournage du film, essayer de montrer votre relation au grand jour, ce sera déjà beaucoup mieux que si vos fans l'apprennent par le biais d'un journal.

 - Merci.. Qu'est-ce que je ferais sans toi...

 - Pas grand chose, plaisanta-t-elle en souriant. Maintenant détend toi et attendons que tu ai l'air " normal ".

J'ai acquiescé et j'ai tourné discrètement mon regard vers le petit groupe. Mon sang se figea quand je vis mon châtain me fixer intensément. J'ai avalé ma salive et ai détourné les yeux. À coup sûr, il me demandera ce soir ce qu'il n'allait pas. Pourquoi c'était ce petit ( grand ) jaloux et possessif qui m'aimait et que j'aimais ? Va savoir.

 - Bon, vous êtes prêts les gars ? demanda le réalisateur, alors que le chef costumier ajustait quelques retouches de nos habits.

 - Attends un peu, j'ai bientôt fini les ajustements. On doit passer un col roulé à Jayden à la place de son T-shirt ample, il a une marque dans le cou.

 - Okay, ça changera rien mais ne perds pas de temps Nolan, répondit le réalisateur alors que je virais au rouge. Jayden, on en parle après.

 - Ou-oui monsieur ! répondis-je en baissant la tête honteux.

 - Ethann.... Pourquoi fuir ? Ne voyez vous donc pas que vous et moi étions destinés à finir ainsi ?

 - Arthur, jamais notre amour n'aboutira à du bien... Je l'ai vu...répondis-je en m'éloignant.

 - De quoi parlez-vous ? répliqua-le châtain en fronçant ses sourcils.

 - Vous et cette femme, cette femme qui fait palpiter votre coeur. Son corps est bien plus beau que le mien. Et puis, jamais vous ne pourriez tomber amoureux d'un homme comme moi. Je suis un homme cherchant dans la rue des acheteurs de drogue et vous... Vous, vous êtes un homme d'affaires. Pourquoi vouloir d'un dealeur comme moi ? Il n'y a pas d'explications.

 - Le corps de Jane ? De quoi parlez-vous ? Certes, nous avons déjà couché ensemble mais ça ne veut rien dire ! Mon coeur ne bat pas pour elle.

 - Mensonges, le coupais-je avec un rictus. Votre visage vous trahis. Et puis, ajoutais-je en me mettant dos à lui, je ne vois pas l'intérêt de coucher avec un homme. Et même si cela se faisait, du jour au lendemain nous serions des inconnus. Moi le hors de la loi, et vous l'homme d'affaires. Rien ne colle, rien ne va ensemble.

 - Ethann... grogna-t-il en serrant ses poings. Pourquoi ne pas me dire ce qui vous pèse sur le coeur depuis le début ? Je vous écoute.

 - Nous n'avons plus rien à nous dire, au revoir Arthur.

Je commençai à avancer, l'abandonnant. Je l'entendis jurer alors que je faisais mine de quitter son bureau. Il s'avança rapidement vers et moi et avant même que je produise un son, il me retourna et me plaqua contre un mur.

 - Pourquoi vous vous en allez ? C'est moi qui décide, non ? Ne suis-je pas un dirigeant ? attaqua Matt en me bloquant, une de ses jambes entre mes cuisses, une de ses mains retenant mes bras au-dessus de ma tête, l'autre relevant mon visage vers le sien.

 - Arthur...

 - Je vous écoute.

Dans le reflet de ses yeux, je pouvais voir une tête que je ne reconnaissais pas. Je m'y voyais, mais j'avais l'impression que ce n'était pas moi. Je faisais peine à voir. J'avais une tête de soumis.

 - Lâchez-moi grosse brute, vous me faîte mal, articulais-je en essayant de prendre une voix sûre alors que ma tête disait le contraire.

 - Je t'aime, je t'aime alors laisse moi goûter tes lèvres.

Il se pencha, m'embrassant délicatement. La main qui retenait ma joue l'abandonna et vint se poser sur ma hanche, me faisant frisonner. Il décolla ses lèvres et ajouta sa langue alors qu'il revenait s'attaquer à mes lèvres.

Merde... Si il continue je vais gémir... Pourquoi quand il le fait ça me fait tout le temps ça ? Le pire, c'est que généralement je bande moi !

 - Arthur... articulais-je difficilement... Pas plus...

Il intensifia le baiser, m'empêchant de parler. Même si on était entouré de notre équipe de tournage, bon sang qu'est-ce que j'aimais ça !

 - Coupé ! C'est bon les gars, vous étiez parfaits !

 - Oh, merci Monsieur, répondis-je en repoussant Matt qui fit une mine boudeuse. Lorena, une bouteille d'eau s'il-te-plaît.

 - Quoi !? Jayden ! s'offuqua Matt

 - Hmm ? Fous moi la paix, crétin, répliquais-je en lui lançant un regard noir. J'ai pas le temps pour m'occuper de personnes indécises.

 - On va en reparler, crois-moi.

Ma manager m'emmena la bouteille et je suivis le réalisateur jusqu'à la salle de repos. Il veilla à ce que personne ne nous suive puis se retourna vers moi. Je me suis assis, buvant mon eau et observant ses gestes.

 - Jayden, commença-t-il, j'aimerais savoir c'est quoi cette marque dans ton cou. Tu sais très bien que c'est la chose à éviter pour un acteur comme toi.

 - Je m'en doute monsieur, c'est juste une petite brûlure.

 - Une brûlure ? Fais moi voir cette " brûlure ".

J'ai écarquillé mes yeux en déclinant sa proposition d'un mouvement de tête.

 - Jayden, arrête de faire l'enfant. C'est juste pour estimer combien de temps elle restera. C'est des précautions si tu préfères.