Sur la croix du monde
Aujourd'hui j'ai mal d'être Homme
Aujourd'hui j'ai si mal d'être moi
A quoi sert tout ce en quoi je crois
Si on se sent encore comme surhommes
Où est l'humilité ?
La bonté ?
La bienveillance ?
La gentillesse?
Ce satané monde aura ma peau
Je m'en venge en écrivant sur son dos
Puisque je suis coincée
Dans cette société
Cette façon de penser
Où rien n'est moi
Et que je ne veux pas
Je ne veux qu'aimer librement
Pas être rouée de coups
Quand bien même je tendrais ma joue
Comme le Christ si aimant
C'est une religion de la souffrance
Que d'être homme, trop de pouvoir
Et pas assez de bienveillance
Que de la haine qu'on me crache au visage
Poète maudit, brisé, dégage !
Je n'ai pas demandé à vivre
Vous étiez tous ivres
Condamnés au Paradis
Pour tant de péchés commis
Et moi j'arpentais l'Enfer
Le coeur sur la main, quelle folie !
L'injustice poursuit sa course,
La balance à la main
Sur son cheval d'airain
Me bouscule et me pousse
M'écrase sous ses pieds de fer
Prédit la mort de mon père, ma mère
Poussés à bout par la machine infernale
De cette société morte et bancale
Qui nous sera bientôt léguée,
Payant le prix de nos ancêtres
Contre tous elle se sera liguée
Et qui en sera le maître ?
Ses chaînes déchirent mes ailes
Ma seule liberté
Et je me retrouve sous elle
En train de suffoquer
Son poids est aussi lourd que celui des dettes
Aussi ardue que la plus pentue des crêtes
Mais aujourd'hui, c'est ma fête,
Tout le monde veut ma tête !
Mais je n'ai que mon coeur à donner
Prenez-le brûlez-le si vous voulez
Mon âme est dans les étoiles
Vous auriez du mal à l'attraper !
Mon coeur qui saigne de la violence
Des mots des coups des morts des fous
Qui se proclament hommes sans défense
Quand ils me volent ma vie qui bout
Et les chaînes m'enferment
Dans cette prison à ciel ouvert
Torture pour un ange offert
En pâture à Satan et sa ferme
Alors je crie je hurle je supplie
Mais ceci est la cité de l'oubli
Personne ne sait qu'un ange
Est caché là, sous ce voile étrange
Qui le dissimule aux yeux des passants
Pour toujours gravés dans le courant.
Un monde fait d'aveugles atrophiés !
Quelle vie n'a t-il mérité,
Cet ange descendu des cieux
Pour qu'on lui crève les yeux,
Le coeur et l'espoir ?
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