Lorsque j’eus mon tout ton premier songe sur cette période j’ignorais encore tout, ou presque, de la légende et à dire vrai je m’en contrefoutais comme de ma première chemise.

Ceci pourrait sembler une étrangeté à l’entendement des coutumiers des vies antérieures, puisqu’il a au contraire été souvent constaté que nos enclins, goûts, aversions et passions innés trouvent justification dans les causes karmiques – les impacts en soi des vies oubliées. Pourtant impacts il y a eu, intéressement non. Et cette absence d’intérêt s’explique, selon moi, par des blocages donc traumatismes qui auraient verrouillé le mécanisme de l’attirance et de la sensibilité, tel un évitement inconscient. Que cela soit entendu : il ne s’agit absolument pas de souvenirs liés à la mémoire mentale. Il s’agit de mémoires au pluriel, d’engrammes, de conséquences psychologiques imprimées dans les profondeurs du psychisme et de la personnalité.

Ainsi, ce n’est pas mon intérêt pour ce sujet qui m’a conduit à en rêver, mais exactement l‘inverse. Intérêt d’ailleurs très relatif car limité à ce qui concerne ce vécu révolu ou à ce qui a gravité autour, en lien direct ou indirect. Suffisant pour avoir réveillé l’envie puissante de le raconter et de lui trouver une cohérence historique. Insuffisant pour me donner l’appétit de tout savoir sur le sujet. C’est pourquoi, même si j’aurais adoré que l’on puisse reconstituer la véritable histoire du Graal par soif de vérité, ma priorité est de rapporter la part fragmentaire que j’en ai appris et non d’en faire le tour complet.

Voilà qui devrait donner un aperçu de l’état d’esprit dans lequel j’ai mené les nombreuses enquêtes nécessaires à la rédaction de ma narration, afin de l’inscrire dans un tout historiquement cohérent, possible. Puis la fiction que j’ai brodé dessus pour parfaire les fragments : les lier, les compléter.

Sachez, pour finir, que ce ‘’travail’’ est en cours et même en recommencement. Si vous avez lu les chapitres précédents vous en connaissez la raison. Voilà pourquoi il m’est impossible de tout publier en bloc ou d’écrire seulement. Je continue à enquêter. Qu’adviendra-t-il du résultat ? Je ne serai probablement pas en mesure de me découvrir. La chose restera derrière moi, ici et/ou ailleurs et je ne le devrai qu’à mes nombreux renoncements.

Puisse ce modeste ouvrage, d’un écrivaillon en herbe lacunaire, servir à quelques uns et questionner les autres dans leurs certitudes ou croyances.

Je ne puis en espérer rien de mieux.

Merci, dans tous les cas, pour vos lectures bienveillantes et aides éventuelles.

Keellian alias Eek