L’affaire de la ratte au court-bouillon. Chapitre 11.
– Attendez-moi, je viens avec vous.
– Non Gamuffin, tu ne cours pas assez vite, et je n’ai plus de place sur mon dos.
– Pas besoin de courir, je connais un raccourci… par les égouts.
– Beuark c’est dégouttant.
– Non Suzie, c’est même une bonne idée… Violi, allez avec lui, vous connaissez la nouvelle employée, quand vous l’aurez trouvée, ne la lâchez pas des yeux.
– Mais Mr Ralph, je suis en tenue du dimanche…
– Il nous les casse ce Violi, hey, t’es un rat, les égouts c’est ton domaine, bien habillé ou pas.
– Mr Jo…
– Oui Mr Violi.
– Fermez votre gueule, s’il vous plaît…
Dans les égouts.
– Viens Violi, faut prendre ce boyau, l’eau de pluie ne passe pas par celui-là et on sera vite chez toi.
– Il fait noir là-dedans.
– Qu’est-ce que tu crois Violi… ça fait un moment que t’as pas arpenté les égouts…
– Je vous interdis de me tutoyer Gamuffin, je suis votre patron, alors maintenez la distance dans vos propos. Si jamais le clébard venait à se douter de quelque chose, je ne donne pas cher de votre vie, ni de la mienne.
– OK, OK boss. Mais pourquoi avez-vous donné l’alerte pour la disparition de Tiche ?
– C’est cette garce de Suzie, comme elle ne l’avait pas vu depuis plusieurs jours, elle s’est inquiété et est venue me trouver. Il a fallu que j’invente une histoire en urgence pour la calmer. Mais je ne savais pas qu’elle connaissait ce Ralph… Ce matin, elle a réussi à sortir de la maison, et quand elle est revenue, elle était avec ce clebs à la con et ses puces. Va falloir jouer serré Gamuffin pour ne pas qu’ils découvrent le pot aux roses.
– Vous avez un plan ?
– Dans un premier temps, il nous faut arriver avant eux à la maison, et débarrasser la réserve de tous ses cartons.
– Mais boss, pour les mettre où.
– Ici, dans les égouts, ils ne les trouveront pas. Dès qu’on arrive, on se met au boulot, j’ai des gars qui nous aiderons. On se grouille Gamuffin… portez-moi sur votre dos, vous courrez plus vite que moi.
Dans la rue.
– Ralph, si tu pouvais éviter de passer dans les flaques, j’aime pas être propre.
– Fait pas chier Jo, je fais comme je peux… de toute façon, y a de l’eau partout. Ça va Suzie, pas trop secoué ?
– Un peu, mais ça va. Coupe par le jardin public Ralph, ça va nous faire gagner un peu de temps.
– Bonne idée Suzie…
– Hey Ralph…
– Ouais Jo ?
– Pourquoi t’as laissé Violi partir avec Ragamuffin ?
– Humm, j’le sens pas ce rat, il nous cache un truc. T’as vu ses fringues, elles doivent coûter une blinde.
– Ouais, c’est sûr, mais comme il joue aux courses, il a dû gagner un bon paquet.
– Et il le trouve où le flouze pour jouer ?
– Mouais, t’as peut-être raison mon Ralph.
– J’ai remarqué un autre truc aussi. Quand il est revenu de la réserve de Gamufin tout à l’heure, il a dit qu’il n’y avait que des légumes à l’intérieur. Pourtant, il empestait la viande pourrie. T’as pas senti Suzie ?
– Non… mais je suis un peu enrhumé en ce moment. Et Gamuffin est de mèche avec Violi alors.
– Aucun doute… sa gargote sert d’entrepôt, et cet enfoiré de chat-ragondin doit aussi écouler la marchandise.
– Mais d’où vient cette viande ?
– Faut te faire un dessin Suzie ? Holala, elles ont rien dans le citron les gonzesses.
– Jo, arrête de chercher des puces à Suzie, elle n’en a pas.
– Pas encore, hé hé hé, mais ça va pas tarder.
– Mais alors Tiche…
– Mouais Suzie, ça sent pas bon pour elle non plus.
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