Elizabeth

Le lendemain, je me réveille avec l’odeur du professeur sur moi. Ses bras m’entourent et je respire son parfum dans son cou pour ne jamais l’oublier.

- Bonjour Elizabeth, dit-il heureux.

Je m’écarte de lui en cachant mon corps avec les draps. Je sens la main de mon amant se poser sur mon épaule puis m’embrasser dans le cou. Je me lève en laissant tomber les bras pour me diriger dans la salle de bain sous l’œil indiscret du professeur.

J’entre dans la cabine de douche puis je fais couler l’eau sur mon corps. Je suis détendue et heureuse de partager des moments intimes avec cet homme. Je me lave avec le savon de l’hôtel car je ne veux pas emprunter celui de mon enseignant.

Lorsque je sors de la douche, je repère un deuxième peignoir qui n’a pas été utilisé. Je m’habille avec puis je reviens dans la chambre. Je récupère mes vêtements au sol puis je regarde l’heure.

- Je devrais revenir dans ma chambre avant de me faire surprendre, je lui indique.

Le professeur s’approche de moi puis dépose un baiser chaste sur ma bouche.

- Nous nous retrouvons pour le petit déjeuner, déclare-t-il un sourire radieux sur les lèvres.

J’ouvre discrètement la porte puis je m’éclipse dans le couloir vide. Je me précipite dans ma chambre au moment où la porte d’en face s’ouvre. Ouf, personne ne m’a vue sortir de chez mon enseignant.

Je m’habille avec des vêtements propres puis je commence à ranger ma valise en pensant à ma nuit d’amour. Après un moment aussi torride, c’est impossible de ne pas imaginer perdre ma virginité avec lui.

De plus, l’enseignant semble être excité par tout ce que je représente : une femme rousse, une étudiante soumise à son autorité et une personne intelligente. J’ai déjà remarqué son admiration lorsque je réponds correctement à des questions difficiles.

Mais ça ne veut pas dire que ça dépasse le cadre sexuel, je ne peux m’empêcher de penser. De toute façon, je ne peux pas me passer de nos étreintes et lui non plus. Même si un jour il ne veut plus de moi, au moins j’aurais vécu ma première expérience amoureuse.

Je ferme ma valise puis je la dépose près de la sortie. Il est bientôt l’heure du petit déjeuner prévu à neuf heures. Je descends à l’accueil pour ranger ma valise dans la bagagerie puis je m’installe dans un fauteuil en cuir.

Les garçons ne tardent pas à me rejoindre en discutant à voix basse. Arrivés à ma hauteur Jason m’explique ce qui anime leur conversation :

- Tu as entendu hier soir ?

- Entendu quoi ?

- Malgré l’épaisseur des murs, nous avons entendu des bruits suspects dans la chambre du professeur Grayson, intervient Louis.

- Tu devrais lui demander des conseils, plaisante Jason. Au moins lui, il arrive à faire jouir une femme.

Louis fait la moue sans rien répondre.

- Si ça se trouve il s’est réconcilié avec la professeure Rathbone, continue-t-il.

- En tout cas, nous ne dirons rien à personne sur ce que nous avons entendu, grommelle le français. Nous ne sommes pas sûrs que ce soit ça et je ne veux pas qu’il ait de problème pour une histoire aussi banale qui ne nous regarde pas.

Jason acquiesce avant de se tourner vers moi.

- Je ne t’ai pas vu après ton départ aux toilettes, tu ne te sentais pas bien ? J’ai vu le professeur te courir après.

- C’est exact, je mens. Je crois que la glace m’a donné mal au ventre et après mon passage aux toilettes, Grayson m’a raccompagné jusqu’à ma chambre. Ensuite, je suis partie me coucher et je n’ai pas revu le professeur.

Je pense que les garçons sont convaincus par ce que je dis car ils ne semblent pas faire le lien entre moi et l’enseignant dans la même chambre. En même temps, c’est presque inimaginable qu’une chose pareille se passe à la prestigieuse université de Cambridge.

Peu de temps après, le professeur arrivent vers nous et les garçons échangent un regard amusé. Il nous indique que c’est la dernière fois que nous prenons un repas avec le couple Higles.

Pour une fois, je mange avec appétit. L’enseignant me lance quelques coups d’œil discrets qui n’échappent pas à Georges Higles, amusé par ce manège.

- J’ai été ravi de vous rencontrer, dit-il à la fin du petit déjeuner. Je vous souhaite de réussir dans vos études et dans vos projets.

Il lève sa tasse de café comme une coupe de champagne puis la porte à ses lèvres avec amusement. Nous nous levons tous de table puis remercions le retraité de nous avoir invité.

Le taxi nous attend dehors et nous prenons rapidement nos valises pour les mettre dans le coffre de la grosse berline.

Une fois à l’aéroport, nous rejouons le même rituel qu’à l’allée. Le professeur ne semble plus jaloux de me voir discuter avec Jason. Maintenant, il doit se dire qu’il a réussi à me conquérir mais je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose.

Jason grommelle une nouvelle fois car je suis à nouveau à côté du professeur dans l’avion. Je commence à me demander si mes camarades de vol ne se posent pas des questions sur ma relation avec lui.

Aux côtés de cet homme, je me sens bien. Il me serre discrètement la main lorsque l’avion décolle. Je n’arrive toujours pas à m’habituer à cette sensation qui me provoque à la fois de la peur et de l’excitation.

Les sièges de mes camarades sont disposés comme le première fois. Je ne peux donc pas prendre le risque de faire quelque chose qui puisse éveiller leurs soupçons. L’idée de me retrouver dans le bureau du doyen me parait impensable. Pourtant, nous devons faire attention et contrôler notre désir.

L’enseignant est en train de corriger un devoir maison qu’il a reçu en ligne la semaine dernière. Pour ma part je lis un livre comme si rien n’était. Je ne doute pas que Jason dois me lancer quelques coups d’œil de temps en temps.

Je regarde l’écran de mon téléphone et je constate que Jason et Louis m’ont demandé en ami sur Facebook. Je n’ai pas souvent de nouvelles demandes et je n’accepte que les personnes que je connais. Je suis ravie d’allonger ma liste d’amis. J’ai envoyé également une demande à Catherine et Anna après notre rencontre.

Le trajet passe rapidement et je regrette que nous soyons déjà arrivés à destination. Je n’ai pas envie de quitter l’ambiance bienveillante de ce voyage.

Nous récupérons nos valises puis Louis et Jason commencent à s’éloigner après nous avoir saluer. Je les regarde s’éloigner un peu triste. Le professeur c’était déjà éloigné mais il se retourne pour me faire signe de le rejoindre.

- Je peux te raccompagner ? propose-t-il. Ma voiture est garée dans le parking et ce sera plus facile pour toi.

- Avec plaisir, je m’enthousiasme à nouveau de bonne humeur.

Je suis l’enseignant en silence jusqu’à sa superbe voiture. Il range ma valise dans le coffre tandis que je m’installe à l’avant. Pas besoin de lui donner mon adresse, il la connait déjà.

La voiture file rapidement car il n’y a pas beaucoup de monde en ce lundi après-midi. Je sens que le décalage horaire va encore me faire défaut.

Le professeur arrête sa voiture devant ma résidence. Il se tourne vers moi de bonne humeur.

- Je suis heureux d’avoir partagé ce voyage avec toi, avoue-t-il.

- Moi aussi.

Il se penche pour déposer un baiser sur mes lèvres.

- Nous nous revoyons demain dans mon bureau, conclu-t-il avant d’ouvrir la portière.

Nous nous montrons très prudent et mon amant ne s’attarde pas dans le quartier. Il y a beaucoup d’étudiants de Cambridge qui ne manqueraient pas de raconter ce qu’ils ont vu. Pire que ça, je pourrais tomber sur un étudiant de la promo.

- A demain, je lui dis en lui faisant un signe de la main.

Il sourit mais démarre tandis que je grimpe vers la porte d’entrée de la résidence. Je rentre chez moi le sourire aux lèvres. J’ai l’impression d’être dans un conte de fées et la magie fait encore son effet.

Je défais rapidement ma valise puis je m’installe sur mon lit avec mon téléphone. Maintenant, il ne me reste plus qu’à raconter la vérité à Cassidy et Anna.