Elizabeth

Dimanche matin Cassidy débarque dans mon immeuble. Il est presque midi et je ne me suis toujours pas levée. Etrangement, j’ai beaucoup mieux dormi que la veille alors que lundi je vais tomber de haut.

- Réveille-toi Lise, crie-t-elle derrière la porte pour que je vienne lui ouvrir.

Je me dirige vers la porte en grognant. Mes cheveux sont en bataille et mon visage doit faire peur à voir. Cassidy le remarque et me lance un regard désapprobateur.

- Heureusement que je suis là pour te remettre sur les rails, s’exclame-t-elle de bonne humeur. Avant de sortir, nous allons te faire une beauté avec ce que je t’ai amené.

Ma meilleure amie m’indique de partir me laver sur le champs et de quitter mon affreux pyjama d’hiver.

Peu de temps après avoir fait couler l’eau sur mon corps, je l’entends fouiller dans mon placard à la recherche de la tenue parfaite. Ses bottes à talons claquent sur le parquet et terminent de me réveiller.

Je suis reconnaissante qu’elle soit là car je vais pouvoir me détendre sans penser aux conséquences de ma relation avec le professeur Grayson.

Une fois sortie de la douche, j’enfile des sous-vêtements avec la tenue que Cassidy m’a préparé. Heureusement, elle n’a rien choisi d’extravagant, juste un jean bleu avec un gros pull en laine grise et mes bottines marrons.

Ma meilleure amie coiffe mes cheveux avec des tresses serrées autour de mon crâne puis interprète un maquillage léger.

- Nous allons d’abord aller déjeuner car je suppose que tu ne manges pas grand-chose en ce moment.

Je suis surprise de découvrir la voiture de son père sur le parking. Je suppose que nous avons besoin d’un véhicule pour faire toutes les activités que Cassidy a programmées.

Ma meilleure amie parvient à se garer en centre-ville non loin d’un Breakfast traditionnel pour nous restaurer. Sans me demander mon avis, elle commande tout un tas de choses.

- Tu as intérêt à bien manger, me menace-t-elle en agitant un doigt. Mon objectif de la journée et de t’enlever cette tête de déterrée.

- J’arrêterais de faire cette tête quand je serais tombée en Enfer, je grommelle.

- Ne dramatise pas Lise, souffle Cassidy. Je suis sûre que le professeur va sauver la mise. Je compte sur son intelligence et son tact pour vous sortir de cette situation.

- Je me fiche d’être renvoyée. La seule chose que je veux c’est être avec lui. Je ne me vois pas vivre une vie sans Timothy.

Ma meilleure amie écarquille les yeux. Ça doit lui faire drôle que je prononce le prénom de notre professeur devant elle.

L’odeur des œufs aux bacon me donnent faim alors je les mange sans discuter. J’enchaine ensuite sur des flageolets à la sauce tomate pour terminer avec du fromage blanc au sucre. Cassidy a englouti le reste de ce qu’elle a commandé sous mes yeux effarés.

- Quoi ? Je n’aime pas gaspiller alors que beaucoup de personnes ne mangent pas à leur faim, se défend-t-elle.

Je lâche un petit rire amusé sous son regard satisfait. Je suppose qu’elle n’a pas mangé depuis qu’elle s’est levée et meurt de faim.

- Bon, il est temps d’aller à notre premier rendez-vous, m’indique-t-elle en se levant pour payer l’addition.

- Qu’est-ce que tu mijotes encore ? je demande de meilleure humeur.

- Tu verras bien, répond Cassidy avec malice.

Une fois la note réglée, nous reprenons la voiture de son père pour sillonner la ville. Elle se gare sur le parking d’un grand centre de soin à l’extérieur de Cambridge. Je suis heureuse que pour une fois, elle n’ait pas choisi de me trainer dans un bar.

Le centre est spacieux et très moderne alors je suppose qu’il doit y avoir une clientèle assez aisée. Ils disposent de canapés accompagnés de coussins moelleux qui me donnent envie de dormir. Cassidy se dirige vers l’accueil pendant que je contemple le lieu avec attention.

Des plantes hautes sont disposées dans l’entrée et les portes vitrées laissent pénétrer la lumière naturelle. La vaste pièce est vide et se poursuit par un couloir composé d’une moquette douce.

- Nous devons aller par-là, m’interpelle ma meilleure amie.

Je la suis dans le couloir qui mène à des vestiaires luxueux. Elle me donne un bikini noir offert par l’hôtesse d’accueil. Nous nous changeons dans de vastes cabines fermées par un rideau en velours.

Cassidy se présente avec le même maillot que moi puis s’équipe de sandales et d’un peignoir prêté par l’institut. Nous pénétrons ensuite dans de vastes bains romains où quelques personnes sont en train de se détendre.

Nous posons nos affaires sur des fauteuils matelassés qui détonnent avec le style des bains romains. Une fois que mon corps est dans l’eau chaude, je me rends compte à quel point j’étais tendue ces derniers jours.

Nous restons un moment dans les bains à nous faire masser par des jets. J’ai un peu nagé dans l’eau puis nous sommes parties au sauna. J’ai beaucoup de mal à supporter la chaleur à l’inverse de Cassidy alors je ne tarde pas à sortir.

Je patiente près du petit bar à boissons et je me sers un thé chaud. Je suis vraiment contente de partager un moment entre filles avec ma meilleure amie. Je suis désormais beaucoup plus détendu alors je crois qu’elle a atteint son objectif avant la fin de la journée.

Cassidy me rejoint quelques instants plus tard pour m’indiquer qu’elle a payé des soins en plus.

- Nous allons être dans deux pièces différentes mais ne t’inquiète pas, je serais à côté si tu as besoin de moi. N’oublie pas que le plus important est de poursuivre ta détendre.

Nous sortons en peignoir dans le couloir pour rejoindre nos masseurs. Nous patientons dans un petit sas à côté des pièces destinés à cet effet. Mes cheveux sont un peu humides mais je ne les aie pas mouillés grâce à la coiffure faite par Cassidy.

Une jeune femme et un homme d’une vingtaine d’années viennent à notre rencontrée vêtu de la même blouse blanche.

- Bonjour, je m’appelle India, je vais m’occuper de mademoiselle Cassidy, explique-t-elle en souriant.

Je n’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que ma meilleure amie s’éloigne déjà en me faisant un signe de la main. Je me retrouve seule face au sourire de l’homme.

- Bonjour, je m’appelle Khalil, vous devez être mademoiselle Elizabeth.

- Je préfère Lise, je rétorque avec nervosité.

Je ne m’attendais pas à me retrouver face un homme aussi beau. Il a la peau mate avec une barde et des cheveux bruns bien taillés. Ses muscles sont visibles malgré la blouse blanche et je commence à rougir.

Je le suis dans une petite pièce luxueuse avec une lumière tamisé. Il doit sentir que je ne suis pas très à l’aise alors il ne cesse de me lancer des sourires rassurants. Je m’installe à plat ventre sur la table de massage pour ne pas croiser le regard de Khalil.

- Il faudrait que vous retiriez votre peignoir car je ne peux pas vous masser, commente-t-il amusé.

Je me redresse pour le retirer immédiatement puis je me repose sur le ventre. Je sens ses mains douces tirer sur les ficelles de mon maillot. Je manque de bondir de la table mais je me retiens.

Tout va bien Lise, il ne va pas te déshabiller. Il fait juste son travail, c’est-à-dire dégager le terrain pour te masser.

Il applique de l’huile de massage et je sens ses mains glisser doucement sur mon dos.

- Les muscles de votre dos sont vraiment tendus Lise, m’indique-t-il d’une voix douce et virile. Profitez de cette séance pour vous détendre.

Plus facile à dire qu’à faire quand je suis en présence d’un homme comme lui. Je ne sais pas s’il se rend compte que je suis tendue à cause de son aura masculine. J’aurais préféré être avec India pour éviter ce malaise.

Toutefois, les massages de Khalil font un bien fou et je parviens à me détendre. Je sens ses mains s’attarder sur mon dos puis se poser sur mes mollets.

- Vous avez une très belle peau claire, me complimente-t-il.

- Merci, je parviens à dire.

Je tressaille une nouvelle fois lorsque je sens ses doigts remonter sur le haut de mes cuisses. Est-ce que c’est normal qu’il soit aussi près de mes fesses ? Probablement que oui. Après tout, c’est la première fois que j’assiste à une séance de massage.

A mon grand soulagement, Khalil termine son travail. Il me rattache gentiment les fils de mon maillot entre eux. Je le salut puis je quitte la pièce pour rejoindre Cassidy qui m’attend dans les vestiaires.

- Il est l’heure d’aller à notre prochaine destination, s’écrie-t-elle.

Nous nous changeons rapidement puis rejoignons la voiture.

- Tu as eu de la chance d’avoir le beau gosse. Si je l’avais eu comme masseur, je n’aurais pas hésiter à le mettre dans mon lit.

L’image douce de Khalil me revient en mémoire. Si je n’avais pas eu Timy, peut être que je lui aurais proposé quelque chose. Ou peut-être pas. Après tout, il dit avoir l’habitude que des femmes lui demandent son numéro.

Nous terminons l’après midi avec une séance de jeux d’arcades. Le regard des ados et des jeunes hommes se posent sur Cassidy. Ils ne doivent pas être habitués à voir une bombe comme elle fréquenter ce genre de lieu. Pourtant, je sais qu’elle adore jouer à Dance Dance Revolution.

La journée est passé vite et je suis heureuse de rentrer chez moi pour me reposer. Je suis détendue mais je n’arrive pas à me sortir le doyen de la tête très longtemps. En effet, l’angoisse revient vite au galop.