Confidence.
*13 mars 2017
J'étais plongé dans mes pensées en attendant cette femme qui m'obsédait depuis quelques temps, puis sa voix résonnant à mes côtés me surprit, plus douce et plus mélancolique qu'hier.
— Vous savez, je n'ai pas toujours été confiante et passionnée comme vous l'avez si bien dit hier. Je n'ai pas vraiment eu la chance d'avoir une vie simple me rendant heureuse. À l'école, je n'avais pas un bon niveau, mes profs disaient même que j'allais être une moins que rien toute ma vie vu le niveau et l'intérêt que j'avais en cours. Mais ils n'ont jamais compris que leurs cours n'étaient pas intéressants et n'apprenaient rien. Rien dans toute ma scolarité ne m'a apporté ce que je cherchais, rien ne me plaisait dans ce que l'on était censé étudier en classe. Je ne travaillais pas pour eux, je travaillais pour moi et ce qui me plaisait, ce qui me procurait du bonheur, alors je lisais et gardais des tonnes et des tonnes d'informations sur des sujets que beaucoup de gens ne pouvaient comprendre ou croire. C'est comme ça que j'étais heureuse, je m'enrichissais de tant de choses plus utiles dans la vie que leurs cours minables. Mes parents n'étaient pas présents, je vivais dans une famille adoptive qui était loin d'en être une bonne. Et en amour non plus rien ne me rendait heureuse, je me sentais comme une coquille vide, creusée par la monotonie et le manque de tendresse. J'ai passé tant d'épreuves seule que je me suis forgée, j'ai décidé de devenir celle que j'avais toujours voulu être et non celle que tout le monde voulait que je sois. Cela a été dur, mais me voilà à 25 ans telle que j'ai toujours voulu être, j'ai réussi et j'en suis fière.
Je la regardais admiratif. Nous avions tellement de points communs ensemble que s'en était troublant, elle était tellement forte.
Après avoir repris sa respiration, elle s'est remise à parler.
— Mais comme vous l'avez dit, la vie est imprévisible, dans ce sens tout est négatif pour moi. C'est vrai que je suis heureuse, mais il y a quelque chose de contradictoire en moi qui sonne comme une illusion. Peut-être qu'un jour je me réveillerai et je réaliserai que tout est faux, que celle que je suis aujourd'hui n'est qu'un tissu d'imagination pour me permettre de m'évader ou même de fuir la réalité qui ne serait triste et difficile. Peut-être que rien de tout ça n'est réel, peut-être que je suis seule sur ce banc, à me parler à moi-même.
J'ai mis quelques secondes pour assimiler ses paroles, et le temps de réfléchir pour lui répondre, elle n'était déjà plus là.
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