Ma dure journée de travail

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À 11h, je rentre au travail. Tout d'abord, je salue madame A, madame B, madame C, puis... madame D, E, F, G ettttt Fabio. Y'a vraiment beaucoup de p'tites madames. C'est éreintant de devoir en saluer autant de si bon matin. Surtout qu'il faut écrire tous les prénoms sur un papier pour bien distribuer le pourboire à la fin de journée. Après cette tâche fastidieuse, j'ai mal au poignet et ça fait déjà cinq longues minutes que mon quart de travail a débuté.

À 11h05, je commence à servir des clients qui me posent des questions dignes des plus grands philosophes comme : « Qu'est-ce qu'il y a dans une chocolatine ? », « Dans le croquant framboise, il y a de la framboise ? » ou encore « C'est quoi la différence entre le sandwich avec du poulet et l'autre avec du porc ? »... Dans ce genre de moment, je me dis : « Une chance que ce n’est pas eux qui donnent les questions du bac de philo parce qu'assurément personne ne passe. » Je préfère les questions du style « pourquoi la vie ? », au moins pour ce genre de question, on peut répondre quelque chose d'un minimum intelligent et ne pas remettre en doute l'avenir de l'humanité à chaque réponse donnée.

À 13h34, quand le raz-de-marée de clients est passé, je commence une séance de sport digne des Douze Travaux d'Astérix (ou ce sont ceux d'Hercule ? Je sais plus) à la plonge. Je m'équipe d'une corne de boulanger en métal pour combattre le plus puissant des ennemis : les plaques sales ! Je les combats pendant d'innombrables heures, mais j'arrive toujours à en venir à bout et ressortir vainqueur ! Certes, mes mains sont boueuses et ensanglantées ainsi que mon front en sueur, mais j'ai vaincu.

À 17h, je commence la fermeture de la plonge. Après avoir régler leur compte à autant de plaques de métal, il est temps de me préparer une retraite bien méritée. Je lave soigneusement la vaisselle restante tout en suivant le rythme endiablé qui joue dans mes écouteurs. (C'est important de ne pas perdre le rythme !)

À 18h, c'est une véritable course contre la montre. Je prends les clés, descends les rideaux les uns après les autres, ferme les lumières des comptoirs sur le passage et barre la porte le plus rapidement possible !

18h02 et 43 secondes. ( Rahhh ! J’étais si proche de battre mon record ! )

À 18h15, je sors mes gros biscoteaux ( ils ne sont pas petits ) et soulève tout seul une échelle aussi grosse qu'un gratte-ciel et la scelle comme le roi-démon dans une pièce aussi froide que le pôle Nord !

À 18h20, enfin je peux retourner chez moi.

18h50... mes parents ne sont toujours pas arrivés...

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