Elles envers et contre tous
J’ouvre les yeux pour les poser sur elle, ses formes, ses longs cheveux blonds, ses petites fossettes et son odeur naturelle qui me rend folle d’elle.
- Eh puce tu te réveilles. Dis-je en caressant ses cheveux
Elle grogne et me demande de lui laisser encore 5 minutes.
- On va être en retard Becca.
- Mais encore 5 petites minutes stp.
Je décide de lui offrir ses 5 minutes et vais lui préparer son petit déjeuner. Un jus d’orange pressé, des toasts, de la confiture de myrtille et un thé aux agrumes avec un sucre et demi . Alors que je finis de préparer le petit déjeuner, ma belle se lève, portant un t-shirt très court, laissant apparaître son ventre rond qui rend ses lignes encore plus divines.
- Bonjour mon coeur. Dit-elle en m’embrassant.
- Bonjour puce. Dis-je
Je caresse son ventre et pose un baiser dessus et elle me caresse mes longs cheveux bruns.
- Je t’aime. Me dit-elle
- Moi aussi.
On s’embrasse et ses mains commencent à me caresser mes seins.
- Tu as tes hormones qui te travaillent on dirait.
- J’ai tout le temps envie. Dit-elle
- On n’a pas le temps.
- Tina stp, fais moi l’amour. Je suis super stressée, et ça va me détendre.
- Ce soir et arrête de stresser, on va faire face.
- Je suis pas sur que ça se passe aussi bien que tu l’espères, tu sais.
Je sais que ça va être un sacré choc pour ma famille. Ils ont toujours pensé que Rebecca était ma meilleure amie et non ma petite amie. Mais j’en ai marre de me cacher et avec l’arrivée de notre bébé dans 2 mois, il est temps d’annoncer à ma famille que Rebecca est la femme de ma vie et la maman de notre bébé.
- Tina, tu en penses quoi ? Me demande t’elle en sortant de la salle de bain.
Elle arrive en robe sobre noire et dorée, qui lui arrive au dessus du genou, serrée au niveau de sa poitrine volumineuse.
- T’es magnifique.
- C’est vrai ?
- Bien sur que c’est vrai, t’es canon, moi j’adore.
- C’est le principal.
Je l’embrasse et nous montons en voiture pour aller rejoindre ma famille. Ils connaissent Rebecca depuis notre enfance. Nous nous sommes rencontrés chez notre nourrice à 8 mois et on s’est plus jamais quitté. Et puis à l’adolescence, on a commencé à découvrir nos envies. J’ai essayé quelques garçons mais sans jamais avoir envie d’eux.
A nos 18 ans, nous avons fêté ensemble notre majorité, nous souhaitant une merveilleuse vie. J’arrivais pas à ne pas penser à elle, elle était à l’université, me parlait de ses camarades, et je crevais de jalousie face aux filles avec qui elle discutait et aux garçons qui voulaient l’avoir. Ce que je ne savais pas, c’était que de son coté, elle vivait mal que j’avais moi aussi des contacts avec d’autres.
A 20 ans, malheureuses toutes les deux, on a décidé de s’offrir une semaine de repos pour décompresser. Sans réfléchir un soir, devant la cheminée, on a fait l’amour, on découvrait ensemble la sexualité et l’amour. Pendant 2 ans on a fait des allers et retours pour se voir, toujours sans rien dire à notre famille. On a décidé de vivre ensemble, faisant passer ça pour une colocation. Et un jour la mère de Becca, nous a surprise et elle a eu une réaction merveilleuse, nous disant que le principal était d’être heureuse. Naturellement j’ai voulu en parler à ma famille. On a été toutes les deux manger chez eux, confiantes mais lorsque mon père à parlé de ses homos qui faisaient chier à vouloir leur mariage pour tous, que la nature c’était un homme une femme, on a gardé le silence et notre amour pour nous. Mais aujourd’hui, il va falloir qu’ils l’entendent, qu’ils l’acceptent. On s’est pas encore mariée car on veut qu’ils soient là mais on voulait tellement un bébé que lorsque la clinique a accepté, on a foncé.
- Je suis morte de trouille Tina, j’ai beau les connaître, j’ai peur qu’ils me rejettent.
- Je serais là et ils vont devoir accepter.
- Oui mais là ça fait peut être un peu beaucoup Tina, on va leur annoncer qu’on est ensemble et qu’on va avoir un bébé. C’est pas rien.
- Oui, et alors ? J’en ai marre de me cacher Becca.
- Moi aussi.
- Alors on assume.
Je me gare et nous entrons dans le pavillon de mes parents.
- Becca !!!! Mais….
Ma mère se retourne vers moi.
- T’aurais pu nous dire qu’elle allait être maman !!!
Ma mère embrasse Rebecca.
- Et le papa ? Tu aurais du lui dire de venir, tu sais que tu fais partie de la famille.
- Oui je sais Marianne.
Becca me regarde paniquée et je lui souris.
- Bonjour maman. Dis-je
- Bonjour ma fille.
Ma mère m’embrasse tendrement et nous dit que tous le monde est à table dehors.
- Oh Becca !!! C’est quoi ce ventre !!!! T’as trop mangé ou quoi ? Lance mon père
- Bonjour Jean Paul.
- Alors c’est qui le fautif ? On le connaît ?
Je prends mon courage et balance sans aucun tact.
- C’est moi. Dis-je
Toute ma famille marque un stoppe et mon père éclate de rire.
- Mais qu’elle est con celle là. Dit-il en riant
- Je suis très sérieuse papa. Becca et moi...on est très amoureuse.
Ma mère lâche le plat qui s’explose par terre et mon père perd son sourire.
- Amoureuse ? Tu veux dire que toi et Rebecca vous…non c’est impossible ! Pas ma fille putain ! Crache t’il en se levant de table.
Il s’avance vers Rebecca et je me mets devant elle par instinct de protection.
- Toi, la fille qu’on a connu gosse putain ! Petite pute va !
- Papa !!!!
- Quoi ! Ça dure depuis combien de temps votre petit jeu !
- Depuis 5 ans papa. Mais on s’aime depuis toujours.
- 5 ans !!! Mais…
Il regarde le ventre de Rebecca.
- On a décidé avec Becca d’avoir un bébé. Dis-je sèchement.
Mon père nous regarde avec un air dégouté et ma mère est sans voix mais je reste digne et je tiens la main de Rebecca pour la soutenir.
- Je serais curieux de savoir qui est celui qui t’a fait écarter les cuisses toi la gouine. Lâche t’il à Becca.
- Papa, arrête tout de suite, je t’interdis de lui parler comme ...
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu’il me balance une gifle.
- Tu viens me mettre la honte devant notre famille, t’as pas à m’interdire quoi que se soit ! Bordel mais qu’est ce qu’on a raté pour mériter ça !!! T’as toujours eu tout ce que tu voulais Tina alors qu’est ce qu’on a raté !
- Rien !!! Vous avez été des parents formidables, jusqu’à aujourd’hui. Dis-je en pleurant
Ma mère pleure et ma tante et mon oncle chuchotent des choses que j’entends pas. Quand à ma sœur elle regarde son mari mais ne dit rien.
- Ici il n’y aura pas de gouine, jte préviens Tina, son gosse elle se démerde !!!
- Son gosse c’est aussi le mien !
- Ah oui et depuis quand deux femmes peuvent avoir un enfant Tina !
- Depuis que des scientifiques nous ont permis d’avoir recours à la FIV.
- La quoi ?
- La Fécondation In Vitro. Dit ma sœur
Mon père regarde ma sœur qui se lève pour venir vers moi et Rebecca.
- C’est quoi ça ! Crie mon père
- C’est un dur combat pour avoir un enfant, les femmes qui font appels à ce genre de solution, c’est qu’elles ont très envie d’avoir un bébé. Un bébé qu’elles vont rendre peut être plus heureux qu’un couple hétéro papa. Dit ma sœur
Mes larmes ne cessent de couler, tout comme celles de Becca.
- Tu vois papa, j’aurais pas pensé avoir un jour honte de ma famille, et bien c’est fait. Dit ma soeur
- Mais Sophie...tu...tu vas pas quand même les soutenir. Dit mon père
- Bien sur que si, c’est ma sœur. Ma petite sœur est amoureuse d’une fille géniale qu’on connaît depuis bébé, une fille qui lui donne le sourire et va lui offrir la plus belle chose au monde. Alors si papa je vais les soutenir ! T’aurais préféré quoi ?! Qu’elle ramène un connard ?
- Bien sur que non !
Ma sœur vient me prendre dans ses bras.
- Félicitations pour votre bébé. Vous savez le sexe ?
- Une petite fille.
- Génial, Amélie sera contente d’avoir une petite cousine.
Elle serre Rebecca dans ses bras.
- La grossesse te va super bien. Tu seras toujours la bienvenue.
Mon père reste sans voix et ma mère s’approche de nous à son tour.
- Oui bien sur que t’es la bienvenue, tu fais partie de la famille et on dirait bien qu’elle va s’agrandir.
Je regarde mon père qui est sonné, qui ne sait plus quoi dire. Ma tante se lève avec son mari et bafouille quelque chose.
- Désolée mais moi je trouve ça répugnant, je...on a jamais eu ça dans la famille. Dit-elle écoeurée
- Et bien on te retient pas. Crache ma sœur.
Mon père tente de la retenir mais mon oncle et ma tante claquent la porte.
- Alors c’est ça maintenant, on se met entre filles et on fait des bébés n’importe comment et moi je dois rien dire, tout accepter ! Cet enfant sera jamais de la famille, il n’a même pas notre sang !
Mon père reste sur sa position mais Rebecca trouve la force d’aller vers lui. Il recule puis se laisse approcher. Elle lui prend la main et la pose sur son ventre.
- Vous n’êtes pas de notre sang mais elle vous aime déjà.
- Ce...ce n’est pas…
- Si, c’est votre petite fille, et elle sera heureuse que son papy lui montre son jardin, lui montre comment les hirondelles font leur nid et comment on va chercher les champignons.
Mon père a un sourire face à nos souvenirs.
- Soyez rassuré, le prochain c’est Tina qui le portera, il aura votre sang comme ça.
- Quoi !!!! Ah non vous allez pas remettre ça quand même.
- Si, on en veut une chacune, soyez pas jaloux JP, nous les lesbiennes ont a la chance de pouvoir les porter chacune notre tour.
Mon père s’assoit sur sa chaise comme épuisé. Ma sœur me sourit et on l’entoure toutes les trois.
- Je vous préviens c’est moi qui lui apprendrai à faire du vélo !
- Avec plaisir. Dit Becca
- Et c’est moi qui lui ferai goûter aux premiers champignons.
- Ça va de soi.
- Et elle m’appellera pas pépé mais papy !
- Parfait.
- C’est pour quand ?
- Le 10 Septembre.
- C’est bien ça pour l’école.
- Ouais.
Mon père nous regarde et on lui sourit.
- Je suis peut être un sale con mais je vous aime et...et si tu brises le coeur de ma fille, t’as beau être une femme, je t’en collerai une Rebecca !
Elle éclate de rire.
- Est ce que vous me donner votre accord pour me marier avec elle, alors ? Demande Becca.
- On verra si tu nous fais un beau bébé, on sait même pas qui est le spermatozoïde qui a été mis en toi. Si faut elle sera moche.
- Papa !!!
- Quoi !!! On sait pas, imagine que c’est un noir !!!! Mon dieu on aura un bébé métisse qui vient de deux lesbiennes.
- Non papa il est caucasien le donneur.
- Et comment vous aller lui expliquer qu’elle n’a pas de papa ?
- On lui dira qu’elle a un super papy qui vaut pour les deux.
- Mouais.
Mon père ronchonne mais finit par se dérider. Je regarde Rebecca retrouver son merveilleux sourire. Mon dieu que j’aime cette femme.
2 mois plus tard…
- Et il est à qui ce beau bébé ? A papy !!!! Et oui je suis ton papy ma beauté. On va faire plein de chose ensemble, tu vas voir, papy va te montrer les jolis légumes de son jardin, mamy te fera des bonnes soupes quand on te gardera pendant que tes mamans travailleront. Oui c’est un très beau bébé ça, un très beau bébé. Papy t’aime très fort petit amour...très très fort.
Je regarde Rebecca et lui tiens la main où elle porte sa bague de fiançailles. Au printemps prochain, elle sera ma femme et je serais la sienne, accompagné bien sûr par mon père.
Annotations