Possession
Un bruissement, pareil à celui d'une feuille froissée, vint troubler le sommeil agité de Claire. Il se répéta alors qu'elle traversait le couloir froid en direction de la chambre d'Angie.
Soupçonneuse, pas encore tout à fait inquiète, elle poussa la porte entrouverte de sa fille et son cœur s'arrêta l'espace d'une seconde aussi longue que l'éternité.
Des corbeaux, ces espions du Malin, allaient et venaient par la fenêtre grande ouverte sur l'hiver et la nuit. Angie, lascive sur son lit, semblait ailleurs. Claire voulut croire un court instant à une nouvelle crise de cécité après les larmes de sang, mais en percevant les murmures étranges que prononçaient sa fille dans une langue inconnue, elle comprit.
Satan, ce père avide, cet amant calculateur, prenait possession d'Angie. Dans cette lutte qui dépassait le simple sort d'une enfant, les premiers coups étaient donnés.
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