9. Le contrat (camille)
Camille était quelque peu perturbé par le comportement du démon, mais surtout par sa dernière phrase. Il s’était bien rendu compte de l’erreur qu’il avait commise, il l’avait insulté et rabaissé alors qu’il voulait l’aider. L’ange n’avait pas pris en compte que le démon en face de lui était peut-être bien plus humain que démoniaque. Il n’avait pas pris en compte ses émotions et ses sentiments, trop focalisé sur sa déchéance. Il n’avait pas vu qu’il faisait du mal à chaque parole dite. Voire Kolrarid ainsi, anéantie lui faisait mal au cœur. Car oui le démon avait tout fait pour le faire sourire, l’aider alors qu’il aurait pu le laisser mourir dans cette ruelle sordide.
L’ange ne lui laissa pas la bouteille alors qu’il était en train de râler pour boire. Camille rangea la bouteille avant de prendre le démon par le bras, pour venir le porter jusque dans la chambre. Il le fit allonger sur le lit, sans pour autant échapper à quelque insulte de sa part.
— Je suis désolé Kol… je suis vraiment désolé pour ce que je t’ai dit, murmura Camille.
Le silence fut la seule réponse, mais le démon avait bien entendu, car il gardait les yeux grand ouverts. Juste avant de repartir dans un sanglot et de se mettre sur le côté en boule.
— Je t’ai fait du mal Camille, je t’ai blessé à cause de ma nature démoniaque… tu as raison, je suis un sale démon.
— Non… tu es un bon démon, c’est moi qui ai été un… monstre. Je n’ai pas ouvert les yeux assez tôt, tu m’as aidé alors que je t’insultais. Je suis tellement désolé Kol ». J’ai besoin de toi, j’ai besoin de ta présence et de ton aide, car sans toi ici je me ferais engloutir par ce monde.
Kolrarid avait agrippé la main de Camille, la tenant de façon tremblante comme s’il avait peur qu’il le fuie. L’ange vient se coucher dans son dos, l’entourant de ses bras, attendant que le démon ne s’endorme pour s’endormir lui aussi. Il entendit le démon gémir toute la nuit le rassurant de temps à autre. Le lendemain matin Camille se réveilla avec les draps froids. Paniquant il se releva d’un coup pour foncer dans le salon ou le démon préparait le café avec une tête d’enterrement. Il lâcha un soupir de soulagement.
— Tu vas te balader a poile dans l’appartement tout le temps ou tu vas décider a mettre les vêtements que je t’ai prêtés, gronde le démon.
Oui effectivement Camille en ce n’était pas rhabillé depuis hier, cela ne le dérangeait pas en soit. Il fit demis tout pour aller enfiler un caleçon, un pantalon et un haut. Il regarda dans le miroir de la salle de bain sous le pansement grossier qu’il avait fait. Le sang se remit immédiatement à reculer alors il changea rapidement la compresse avant de revenir dans le salon. Kol’ était à fixer sa tasse comme si c’était la plus belle chose en ce monde, avec un regard de poisson mort.
— Ça va ? Demande Camille inquiet.
— Ouais, j’ai la gueule de bois. Tu sais je m’en veux pour ce que je t’ai fait.
— C’est ma faute pas la tienne, je… j’aurais du être moins buté sur mes aprioris. Je t’ai blessé j’en suis conscient.
— Je t’ai blessé aussi… pourquoi tu te balades avec ce gros pansement sur la joue ?
Le démon avait relevé les yeux sur Camille et fixait sa joue en louchant. Le pansement ne pouvait clairement pas passer inaperçu. L’ange ne voulait pas inquiéter le démon plus que ça, et surtout ne pas lui dire qu’il n’avait pas réussi à se guérir.
— Bah après une guérison c’est sensible alors je préfère protéger un peu tu voies, pour que ça ne frotte pas trop.
Il lui fit un petit sourire niais, pas vraiment crédible vu la façon dont le démon le regardait. Il s’assit à côté de lui, se servant lui aussi un café avant d’y mettre une tonne de sucre dedans, ainsi que du lait.
— Pourquoi tu t’obstines à boire du café alors que tu n’aimes pas ça ? glousse le démon.
— Si j’aime ça ! Regarde je vais te le prouver je vais en boire sans grimacer cette fois.
Il porta la tasse à ses lèvres buvant une gorgée, une seule et unique gorgée. Il se crispa, se concentrant pour ne pas grimacer, mais un tic nerveux secouait légèrement sa paupière. Kolrarid explosa de rire à ce moment-là, comment ne pas rire face à la tête constiper de l’ange. Il lui retira alors sa tasse, avant de lui préparer autre chose qui intriguait l’ange. Quand il posa la tasse devant lui, c’était une tasse remplie d’eau chaude avec un sachet blanc dedans, une bonne odeur de plante s’en échappait. L’ange huma la tasse avec envie, tout en goutant sauf qu’il fit un autre grimace.
— C’est chaud !
— Mais… niguedouille ! Attends un peu que ça infuse, c’est du thé.
— Ça sent super bon en tout cas, bien plus que ton café, grommela l’ange.
Le démon avait retrouvé le sourire et ça faisait plaisir à Camille qui s’en voulait pour la journée désastreuse de la veille. Le petit déjeuner avaler, l’ange avait mis la tenu que le démon lui avait donné, aujourd’hui il devrait passé un entretiens pour travailler dans son bar. L’ange n’était pas stressé, même très détendu pour cette fois.
— Il faut que tu retires ce pansement pour l’entretien, ordonne le démon, surtout si tu n’en as pas vraiment besoin.
— Tu es sur, ça fait un style non ?
Le démon tendit la main vers le pensent, mais Camille l’en empêchât les yeux écarquillés.
— Quoi ? C’est si sensible que ça ? Tu sais sans le fortement de la compresse tu aurais moins mal… attend c’est rouge ?
Cette fois Camille ne réussit pas à arrêter la main de Kolrarid qui lui arracha le pansement dévoilant la balafre. Le démon ouvre grand les yeux face à la blessure qui se remit à saigner immédiatement. Il remit le pansement dessus en appuyant pour éviter que ça saigne plus.
— Je croyais que tu t’étais soigné, fais-le ! C’est complètement idiot de la laisser surtout que tu saignes beaucoup.
— Je n’ai pas pu.
— Comment ça ? Ne me dis pas que tu ne veux pas te soigner, car tu t’en veux ou je ne sais pas quoi ? Dans l’histoire c’est moi le fautif pas toi.
— Je n’ai pas pu, car je n’ai plus aucun pouvoir depuis que mes ailes sont devenues noires.
Camille baissa la tête, les yeux tremblants. Le démon quand a lui était consterné, il avait de la peine pour lui, car à présent a par ses ailes, l’ange n’avait absolument plus rien de céleste, comme un humain. Il décida de l’entrainer dans la salle de bain et de soigner cette vilaine plaît bien mieux que ce qu’avait fait l’ange. Il l’aurait bien emmené aux urgences pour le faire recoudre, mais comment expliquer cette blessure ? Il réussit à resserrer les chaires avec des straps et à ce que ça ne saigne plus, puis il l’avait recouvert d’un pansement beaucoup moins imposant.
— Bon ça devrait le faire, je suis vraiment désolé, je ne me contrôle vraiment pas quand je suis un démon, murmure Kolrarid.
— Comment ça se fait, c’est ton tatouage qui te sert comme une sorte de sceau de scellement ?
— Oui c’est ça, mais c’est un peu plus compliqué, je te raconterais plus tard on va être en retard, coupe court le démon comme s’il voulait évité le sujet.
Camille fronça des sourcils, mais n’insistas pas, il ne voulait pas reprovoqué la colère du démon une seconde fois. Il se regarda dans la glace, c’est sur que le pansement était bien moins grossier que ce qu’il avait fait lui. Ils finirent pas descendre pour aller au bar, en arrivant le patron était là sur une des tables perdues dans les papiers alors qu’il n’y avait aucun client. Quand il vit Kolrarid, il lui fit un grand sourire invitant les deux garçons à s’assoir à la table.
— Bon alors voici ton « ami » que tu m’as recommandé ? Celui qui t’a fait un chagrin d’amour hier soir, glousse le patron.
— Ce… Ce n’était pas un chagrin d’amour arrêt tes conneries, grogna le démon en tournant la tête.
Camille regardait les deux autres sans vraiment trop comprendre, pour lui ce ne pouvait évidement pas être un chagrin d’amour vu la dispute. Le patron qui avait un petit air à la George clonée se tourne vers l’ange lui souriant chaleureusement.
— Alors, dis-moi, présente-toi.
— Je m’appelle Camille, Monsieur.
— Camille, quelle est ton expérience, demande avec douceur le patron, se demandant presque si le gamin n’avait pas un retard mental vu son sourire nia fixé sur ses lèvres.
— J’ai été gestionnaire de l’entrée des am…
Sauf que Kolrarid venait de poser sa main sur sa bouche, l’empêchant d’en dire plus. Camille allait parler de son expérience au paradis et évidemment cela l’aurait totalement décrédibilisé.
— Ne dis pas de connerie Camille, on sait que tu as un sens de l’humour débordant, mais reste un peu sérieux, gloussa nerveusement le démon.
— Pardon… donc, veuillez m’excuser, mais je n’ai malheureusement aucune expérience en tant que serveur. J’étais dans… l’administratif avant. Mais je suis de nature très curieuse je suis capable d’apprendre très vite.
Le patron rigola avant de chercher dans ses papiers un petit tas de feuilles qu’il présentât devant l’ange qui regarda celle-ci avec étonnement.
— Si tu peux commencer dès aujourd’hui ça serait parfait ! Evidement Kolrarid, c’est toi qui vas le former. Ramène-moi le contrat signé dès ta prise de poste quand tu l’auras lu. Bon désolé les gars, mais j’ai une tonne de paperasse a faire avant l’ouverture dans trois heures.
Il leur fit un signe de la main comme quoi il pouvait disposer. Camille avait des yeux en bille comme ceux d’un Tarsier. Se faisant limite trainer de force par le démon hors du bar. Il ne comprenait pas vraiment ce qui venait de ce passé, mais il avait le poste, c’est à ce moment-là qu’un grand sourire nia apparut sur son visage. Kolrarid se mit à glousser en le voyant ainsi, c’est vrai que l’ange paraissait… aux anges avec son contrat entre les mains.
Il allait l’amener dans un salon de thé quand un homme surgit devant eux. Camille faillit lui foncer dessus, mais Kolrarid le retiens par l’épaule juste à temps. Son regard devient soudainement mauvais et l’ange le sentit se crisper à ses côtés.
— Tu fais quoi ici Ténébrays ? grogna-t-il entre ses dents.
— Je voulais vérifier de mes propres yeux la rumeur qui court sur toi. C’est vrai alors, tu te balades avec un nouvel animal de compagnie.
— Va te faire voir !
— Il a l’air complètement débile cet ange en plus, déjà que tu quittes les enfers sans dire au revoir a papa, mais en plus tu t’entiches d’un plumer.
Kolrarid bondit en avant pour donner un coup de poing en direction du démon, mais celui-ci l’esquiva avec agilité tout en gloussant. Le cri de Camille retentit, un autre démon sorti de nulle part venait de se glisser dans son dos, une lame sous sa gorge.
— Laisse-nous nous occuper de cet ange, je suis sûr qu’il sera content de sentir la chaleur du réconfort des enfers.
— Ne le toucher pas bordel, hurla Kolrarid.
— Alors c’est vrai tu te serais vraiment entiché de lui pour tenir a lui autant ?
Camille qui était pétrifié n’arrivait pas à bouger, ne comprenant pas qui était ces deux démons et surtout ce qu’il leur voulait. Kolrarid serrat des dents, lançant un regard assassin à l’autre démon. Tout ce qu’il eut en retour c’est un rire sadique et gras, et deux yeux jaunâtres qui le regardaient avec une sorte de dégout.
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