La phase dépressive

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                C’est certainement ce qu’il y a de pire dans cette maladie…

                Je préfère mille fois les phases de manie, quand je déborde d’énergie, que je suis euphorique, créatif et productif, même si je dois rester très attentif pour ne pas entrer en rage maximale.

                Mais la phase dépressive… En général, elle se déclenche suite à un évènement que je ne parviens pas à surmonter, et là tout bascule…

                Et réussir à en ressortir est très dur, pour plein de raisons.

                La première, c’est l’image que j’ai de moi dans ces moments-là. Une loque humaine incapable de quoi que ce soit, sans énergie ni volonté et s’apitoyant sur son sort. Je déteste ça, je me déteste comme ça, mais paradoxalement, là où ça devrait me mettre en colère et me permettre de m’auto-botter le cul, ça me fait sombrer encore plus…

                Ensuite, il y a « l’isolement ». Je suis en arrêt, je suis tout seul à la maison, et croyez-moi, rester à tourner en rond est dur pour le mental. J’ai plein de choses à faire, pourtant. Un sous-sol à ranger, des jeux vidéo, des séries et des films, des livres, de l’écriture, ce ne sont pas les occupations qui manquent, mais rien n’y fait, je manque d’énergie et de volonté, et du coup, je reste le cul planté sur le canapé à attendre que le temps passe… Et ça aussi, ça me déprime… Et puis, dans ces moments-là, je suis comme hyper sensible… un rien peut me faire pleurer, ou à l’inverse me faire exploser, et quand ça retombe, je suis encore plus défoncé et déprimé…

                Alors heureusement pour moi, il y a mon épouse. Dans ces moments-là, elle prend soin de moi, s’inquiète pour moi, me fait parler, me fait m’exprimer sur ce que je ressens. Ça semble n’être trois fois rien, mais dans ces moments-là, et bien que ce soit tout ce qu’elle puisse réellement faire, c’est énorme pour moi, c’est gigantesque, ce qu’elle fait pour moi, même si au final le temps reste le meilleur traitement (Ça et mes huit cachets quotidiens plus mes petites goûtes dégueulasses à diluer dans beaucoup d’eau parce que, vraiment, le goût de ces saloperies est infect…).

                Parce que voyez-vous, je suis inscrit sur une page d’entraide entre bipolaires, et de ce qu’ils confient, beaucoup de couples et de familles ont volé en éclat à cause de cette maladie…

                Alors je serre les dents, toute ma famille serre les dents aussi, et on attend… On attend que le temps fasse son office, parce qu’il paraît qu’il faut laisser le temps au temps…

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