les bourgeois sont comme des...

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- Dites mon cher Mathurin, ne pensez-vous pas que vous y êtes allé un peu fort ? Vous l’avez roulé dans la farine

- Cré vingt dieux, Monseigneur, faudrait pas me prendre pour une poire, j’ai pas l’habitude d’me faire traiter de cette manière, y manquerait pu qu’ça.

- Je comprends, Mathurin, je comprends…je dois admettre que vous avez entièrement raison, il n’aurait pas dû vous parler ainsi, j’avoue sincèrement que je riais sous cape, à votre place je n’aurais certainement pas employé ces termes mais je dois dire qu’ils ont fait mouche.

- Hi ! Hi ! Hi ! c’est pas de la tarte c’te bonhomme, je me suis pas laissé faire, hein ? Je me suis dit, mon bon Mathurin faut pas y aller avec le dos de la cuillère avec c’t’homme-là sinon y va prendre l’d’ssus.

- Dites ! Mon brave Mathurin, pourquoi vous a-t-il houspillé ainsi ? je ne suis arrivé qu’à la fin et je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, racontez-moi donc toute l’histoire, j’ai une petite réunion avec le conseil et comme nous sommes plusieurs à le détester, cela pourrait nous être utile, si vous voyez ce que je veux dire…

- Ben entendu, Monseigneur, j’vais vous conter l’affaire, je faisais le poireau au coin de la rue Des Moines, j’attendais Madame qui faisait ses emplettes, je n’ dérangeais personne, c’t’alors que M’sieur Bertrand, vous savez ? le greffier, y est arrivé, Ah ! C’est une crème ce gars-là, sauf qu’il avait l’air d’être rond comme une barrique; En v’la un qui va avoir du mal à retourner chez lui, que j’me suis dit, y m’voit et se dirige dret sur moi, une boutanche à la main ; Hé Mathurin ! qui fait en m’voyant, viens boire un coup avec mouai, j’su triste, ma femme m’a quitté pour de bon, Bouhou ! Tu refuseras pas une tite goutte avec un vieux pot, Hips ! D’ailleurs c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe, hein ? Qu’il ajouta en s’esclaffant.

Alors comme je voulais pas le rendre plus triste qu’il n’était, j’ai bu une gorgée avec lui, c’est tout’.

Il rigolait, le bougre, en me voyant faire la grimace, faut dire que son tord boyau c’était quèqu’chose, même que j’ai eu de mal à déglutir et mon pauvre Bertrand qui hurlait à tout va « peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » c’est alors que l’aut’ zouave a débarqué et pis il nous a insulté en disant que nous étions… comment qu’il a dit déjà…Ah ! ça y est, ça me revient,

« nous étions des dépravés, nous nous donnions en spectacle et que cela donnait le mauvais exemple pour la jeunesse »

Qu’est-ce que c’est que cette salade et de quoi j’me mêle ? Que je lui ai dit, vous savez pas pourquoi on boit et pis de toute façon, ça vous r’garde pas, passez votre chemin.

Mais c’est qu’il l’a pris de haut le Bonhomme, il est monté sur ses grands chevaux et cerise sur le gâteau, v’la ti pas qui nous fait la morale le corniaud et devant tout le monde, à nous traiter comme des morveux…

J’avoue que la moutarde m’est monté au nez; Mathurin ! que j'me suis dit, « s’il continue à m’chauffer la couenne, je vais te lui retourner la crêpe à c’t énergumène » et si vous n’étiez pas arrivé, j’te lui aurais collé une sacré torgnole à c’t’ bougre d’animal.

- Heureusement que vous ne l’avez pas fait, cher ami, il aurait bien été capable de vous traduire devant la justice pour coups et blessures.

- Ouais ! p’t-être ben, mais ça lui aurait mis les humeurs en place.

- Somme toute, mon bon Mathurin, ce que vous lui avez dit a eu le même effet, je peux vous l’assurer et je vous en félicite.

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