VII. Paradis perdu / 1
La virée dans le néant spatiale touchait à sa fin, le Lyria avait amorcé son approche en direction d’Ilyiée, située en territoire neutre. La planète était assurément sauvage et seule une petite région était habitée et habitable. L’Impérium l’avait gracieusement offert aux Venoris pour services rendus, il y a déjà plusieurs siècles. Désormais Ilyiée abritait l’une des trois Loges « planètes » de l’Ordre.
Le Lyria venait de se poser sur une énorme piste d’amerrissage où d’autres vaisseaux de toutes tailles flottaient sur une eau placide.
Une fois n’est pas coutume, Mara demeura bouche bée en découvrant ce nouvel environnement. La loge venorie d’Ilyiée était établie au milieu d’un océan bleu cristal, dispersé sur de multiples îles chacune reliée par des parcelles suspendues. Au centre se trouvaient de nombreux atolls, îles karstiques et quelques îlots vierges formant des lagons aux couleurs azurs. La riche végétation masquait tantôt certains bâtiments plus anciens. Ils étaient le vestige de la longue histoire des Venoris dans la région.
On expliqua à Mara qu’il existait peu de terres émergées sur Illyiée: elle était essentiellement composée d’îles, réparties en majeure partie à l’équateur. Pour contrer les terribles tempêtes qui frappaient de manière récurrente, l’intégralité de la zone habitée pouvait être enveloppée par un bouclier. Cette protection pouvait également servir contre l’ennemie. Quoique jusqu’à présent, personne n’avait défié les Venoris sur leur territoire.
— Mara, vous feriez mieux de fermer votre clapet, il y a des insectes dangereux ici, suggéra Béruc voyant que Mara gardait sa bouche ouverte depuis plusieurs minutes.
Mara s’exécuta aussitôt. Elle ne s’en était pas rendu compte.
Elle huma alors l’odeur saline que le doux vent charriait et l’agréable parfum d’une fleur qu’elle n’aurait su désigner.
— Ne l’écoute pas, ce n’est pas vrai, intervint Lumia.
Une petite navette de transport les achemina directement sur l’île centrale et les déposa sur une terrasse arrondie située dans les hauteurs. Ici, la vue sur l’horizon marin était imprenable. À cette heure de la journée, la température était idéale. 23,5 ° Celsius.
Face à eux trônait une petite fontaine aux lignes épurées, plus loin, un bâtiment moderne et vitré épousait la courbe de la terrasse. Il faisait trois étages, sauf au centre ou un quatrième étage offrait un accès à un jardin luxuriant situé sur le toit. La couleur des fruits et légumes laissait penser à un potager.
— Bienvenue dans notre quartier général, s’enthousiasma Tréviane.
Il ne cachait pas sa joie de retrouver enfin le bercail.
— Vous vivez là ? s’extasia Mara qui pour une raison inconnue s’attendait à un environnement plus austère.
— Disons que c’est notre fidèle pied à terre lorsque nous ne sommes pas en transit, corrigea Tréviane. Maintenant si vous me le permettez, je me retire dans mes quartiers avant d’aller piquer une tête !
D’une marche rapide, il traversa le hall pour accéder à une grande porte de métal blanc.
Béruc suivit le pas après avoir salué ses compagnons de voyage.
Après être restés une semaine dans une boite de conserve, l’air pur et les vastes espaces les appelait.
— N’hésitez pas à nous demander quoi que ce soit ! Vous êtes ici chez vous, mais évitez de vous montrer curieuse. On vous présentera au chef de la sécurité. Il n’est pas toujours commode, surtout lorsqu’il pressent une menace, annonça Caelan en posant sa main sur l’épaule de Mara.
Sur cette tirade, Caelan confia Mara à Lumia lui promettant qu’ils se révéraient avant ce soir. Il lui adressa un dernier sourire radieux et emprunta les escaliers de gauche.
— Qu’est-ce qu’il se passe maintenant ? entonna Mara charmée par l’ambiance exotique de cette planète.
— Nous allons te trouver un appartement, très chère, rétorqua Lumia en lui faisant un clin d’œil.
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