8.
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Oncle Paul et Oncle Martin errent dans le jardin,
Thé à la main, l’estomac parfumé de sarin.
Les invités bien loin.
Les fleurs de Maman ont fané.
Il nous reste les photos, les cartons.
Des souvenirs, nos cicatrices.
Tante Irène lave les assiettes au vinaigre blanc.
Elle jubile, le visage neutre.
Enfin libre, maîtresse du jeu.
Elle est. Elle sera.
Reine, selon elle.
Mais le sang innocent,
A criblé son front de pourpre,
Et son verre de Bordeaux vide,
D’une seule gorgée,
A rendu les Moires avides.
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