Chapitre 62

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LELIA



Cette grossesse est éprouvante. Plus le temps passe, plus je ressens la fatigue physique et musculaire. Et pourtant, nous sommes que mi-Février soit trois mois et demi que je suis enceinte. Trois mois passés, ce n'est rien et pourtant je supporte difficilement mes quatre kilos pris récemment ! Je fais soixante et un kilos, ça passe encore mais ça m'est dur à trimballer et je fais de la retention d'eau ! Mes seins ont bien gonflé visiblement et j'ai l'impression qu'ils pèsent une tonne ! J'ai dû mal à rentrer dans mes soutiens-gorges, il va falloir que j'en rachète bonnet C ! Sans oublier que je ne ferme plus mes braguettes de pantalons ! Jamais je n'aurai cru que c'était aussi contraignant !


L'avantage des blouses de soignants, c'est que ça reste confortable sans me serrer ni me boudiner. Cette nuit, je suis de garde car on m'a proposé un remplacement, je n'ai pas réussi à dire non et je me dis que ça fera un plus sur le salaire pour pouvoir être confortables avec le bébé ! Hors de question que Matt paye tout.


J'engage ma deuxième ronde pour vérifier que tous les résidents aillent bien et ne manquent de rien, leur confort et santé avant tout. Lorsque je me rends dans la chambre 201, je me stoppe devant la porte et des cris étouffés proviennent de la 202.


J'abandonne la première chambre et me précipite vers la seconde où j'entends à présent des claquements de métal contre le mur. Je sens mon coeur tambouriner, il se passe quelque chose à l'intérieur c'est évident mais la peur me fige sur place. Ma main reste tremblante dans le vide avant de se poser sur la poignée. Je me saisis de la béquille calée contre le mur du couloir, ferme les yeux pour faire le vide puis entre en trombe avec mon seul moyen de défense.


  • AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Hurlai-je horrifiée et tétanisée, mains plaquées contre ma bouche, béquille tombant lourdement au sol.


Je reste immobile devant ce décor digne d'une scène de film d'horreur qui se tient dans mon champ de vision. Je manque de chanceler. Dans la chambre de Monsieur et Madame Deschamps, une odeur de fer règne, les draps blancs de l'EHPAD sont couverts de sang, tout comme les murs... La mamie est inerte, allongée sur le lit, son mari à califourchon sur elle, sa canne tenue entre ses deux mains lui assenant de violents coups sur la tête. Spectatrice de cette macabre boucherie qui me donne la nausée, je me mets à respirer bruyamment complètement en panique n'arrivant pas à hurler de nouveau.


Je ne peux plus réfléchir, totalement bloquée, mes yeux suivent cet objet contondant qui à chaque coup un crac raisonne et envoie une giclé de sang du sol au plafond. Puis soudain je sens que quelque chose de chaud et gluant coule de mon front, par réflexe je passe ma main et récupère sur mes doigts du sang coagulé mélangé avec de la matière cérébrale et des morceaux d'os.


Puis soudain plus un bruit, Monsieur Deschamps se tourne vers moi, descends du lit et s'approche et pose ses mains couvertes de sang sur mes épaules.

  • Je ne voulais pas vous faire peur ma petite Lélia ! S'exclame t-il désolé.


Je ne sais pas comment mon mari fait pour voir ce genre de scène de crime quotidiennement, il faut avoir le coeur bien accroché !


  • Qu............................ Qu'..........................................Qu'est-ce que ..................... Vous avez fait ? Parviens-je à articuler la voix tremblante.

  • Elle m'a cassé les couilles ! Affirme le vieil homme. Tout le temps à gueuler parce qu'elle est complètement paumée !!! Puis elle voulait mourir alors, ben moi je l'ai aidé ! (Une pointe de tristesse passe dans son regard lorsqu'il regarde le corps inerte de sa femme). Je vous jure Lélia que ça partait d'une bonne intention ! Je suis navré...

  • Je......... Attendez ............. Je ne peux pas rester comme ça sans rien faire, je vais ......................... Devoir appeler la gendarmerie ! M'exclamai-je en prenant la fuite alors que le pauvre homme pleure sa femme dans ses bras.

Je ne comprends pas, c'est une personne habituellement censée comment a t-il pu vriller meurtrier... En même temps, ça devait être lourd pour lui de prendre soin de sa femme constamment alors qu'elle a grandement diminuée ces dernières années, mais quand même ... Foutez moi un coup de pelle si un jour ça se termine comme ça avec Matt... Je ne peux m'empêcher de penser à toutes les embrouilles que l'on a eut jusqu'à aujourd'hui mais ce que je n'arrive pas à oublier, c'est tout ce qu'il a pu me balancer dans la tronche dernièrement.


Je me resaisis aussitôt puis m'élance dans le couloir qui rejoint l'autre unité de long séjour dans lequel est ma collègue Nina.


  • Nina ! Ninaaaaaaaaaa ! Tu es là ? M'époumonnai-je le coeur à 140 ayant enfin réalisé ce qui vient de se passer.


  • Oui, Lélia ! Tu as des difficultés avec un résident ? Je peux t'aider ? S'exclame la rouquine en débarquant dans le couloir.


  • Oh oui enfin non pas moi directement ! Enfin si je suis méga impliquée ! Le couple de la 202 ... Monsieur a tué sa femme, je ne sais pas quoi faire ! Finis-je par articuler en pleurant toutes les larmes de mon corps. Je ne sais pas s'il faut appeler les flics et sa déclaration m'a troublé, il a fait ça pour lui venir en aide ! Franchement ça me fends le coeur ! Il a voulu lui rendre service et ce pauvre monsieur va payer ! Je ne peux pas appeler les gendarmes ! Ils vont me questionner ! Pourtant j'ai tout fait correctement c'est la seconde fois que je fais une ronde !


  • Non mais Lélia, faut qu'on appelle les flics ! Imagine il s'en prend à une autre personne du service ou même à toi ! S'exclame Nina. Tu ne peux pas fermer les yeux et avertir personne ! Surtout avec le bébé que tu portes ! Assieds-toi ma belle, respire d'accord ! Regarde moi, c'est bien doucement ! Tu vas appeler les gendarmes ! Et tu leur explique tout !


  • Mais Nina, il n'était pas agressif, je pense que je risque rien ! On ne peut pas non plus le mettre derrière des barreaux ! Comme ça pour rien ! M'écriai-je toute essouflée. Sa femme voulait mourir, elle lui a dit et lui ça lui faisait trop de la peine, il l'a aidé...


  • Lélia, tu ne sais pas comment peut réagir cette personne, je te rappelle que tu es enceinte, tu ne devrais pas t'interposer, laisse faire les flics, il a quand même tué sa femme ! Ce n'est pas rien ça ! Je vais venir avec toi, on va voir où il est, sans se mettre en danger et si sa fenêtre est vérouillée, je serai toi, je verouillerai aussi sa chambre !


  • D'accord, merci de m'accompagner mais je te préviens, c'est choquant, je n'ai jamais vu autant de sang, j'ai faillis tomber dans les pommes !


***


Nina me précède, elle inspire profondément avant de passer l'encadrement de la porte, je lui tiens le bras et reste collée à elle, elle a raison ses réactions peuvent être impévisibles, en voici la preuve.


  • Lélia, il faut impérativement les appeler en renfort ! S'exclame t-elle en sortant à l'extérieur de la chambre puis la vérouille d'un simple coup de clés. Je le fais ! Et tu n'y retournes pas là-dedans ! Que ce soit bien clair !


Je me réfugie dans le '' labo '' et m'adosse au grand fauteuil de bureau gris soulevant ma mèche de cheveux par dessus ma tête. J'ai besoin de parler à Matt, même s'il est deux heures du matin, j'ai besoin d'être rassurée. Toute tremblante, je décroche le téléphone, la sonnerie m'agace, l'attente est insupportable, je tombe sur la messagerie, ressaye de nouveau.

Puis encore une fois...


  • Lélia ma chérie ? ! Que se passe t-il ? Pourquoi tu m'appelles à une heure pareille, je dormai bien, j'ai le coeur à 140 ! Il t'est arrivé un truc ? Demande mon mari inquiet.


Je reste de longues minutes silencieuse puis fonds en larmes, la respiration saccadée.


  • Lélia ?...


  • Oui, il s'est passé quelque chose au boulot sanglotai-je. Matt, je ne veux pas aller en prison parce que je n'ai rien vu ! Je n'ai pas su être là à quelques secondes près ! Je n'ai rien pu faire !

  • Putain Lélia je ne comprends rien, tu me fais baliser ! Grogne Matt. Qu'est-ce que tu n'as pas pu faire au juste ? Pourquoi tu me parles de prison bébé ?!


  • Y a eut un meurtre dans mon unité, trop peur que ça me retombe dessus pourtant j'ai fais deux rondes... Et tout allait bien, les flics vont arriver ! Tout comme le personnel d'astreinte ! M'exclamai-je pleine de détresse.


  • Lélia, tu n'y es pour rien, si tu dis avoir fait tes rondes, tu n'es pas en tord ! La personne était encore chaude ? Si oui cela se verra que tu es passée tout de suite derrière ! Mais par pitié dis moi où tu es ? Tu es en sécurité ? Me demande t-il. Je suis vraiment désolé que tu aies assisté à ça... Et ça va aller toi ?


Des flash bleutés envahissent le noir de la pièce.


  • Matt, je dois te laisser, les gendarmes viennent d'arriver, ils ne vont pas tarder à monter.... Je t'aime !

  • Bon courage, moi aussi je t'aime !

J'entends Nina qui salue poliment l'escouade de gendarmes, elle leur indique la direction de la chambre puis je vois les bleus débarquer dans le salon, je suis encore choquée de la scène qui s'est passée sous mes yeux, comment a t-il pu arriver une chose pareille dans un des EHPAD les plus calmes de la ville ?

L'un d'entre eux s'agenouille à côté de mon siège roulant posant sa main sur mon épaule alors qu'un de ses collègues le plus jeune a fortement pâli en glissant son regard sur ma tenue souillée.

  • Tout va bien mademoiselle ? Demande t-il, plutôt charmant, dans les trente-cinq ans bien brun mal rasé, de beaux yeux bleus.

" En fait c'est plutôt Madame " Pensai-je intérieurement. Je secoue la tête incapable de parler à cause de ce que j'ai vu mais aussi parce qu'il est impressionnant dans son uniforme bleu.

  • Vous êtes encore en état de choc, c'est une réaction normale dit-il de sa voix rassurante. (J'entends son talkie discuter comme quoi le résident a été maîtrisé par les forces de l'ordre mon coeur se resserre). vous êtes en sécurité à présent ! Les pompiers vont arriver ainsi que le médecin pour constater le décès, je vous laisserai aller avec eux.

  • Hum hum parviens-je à répondre toute tremblante.

  • Monsieur, ma collègue est enceinte murmure Nina à l'oreille du gendarme.

  • Raison de plus pour aller faire un petit check-up ! Conclut-il. Il ne faut pas rigoler avec une grossesse... Est-ce que vous pouvez m'expliquer comment c'est arrivé ?

Je ............ Oui ..................... Pardon je suis encore ................ Sous le coup de l'émotion bégaiai-je difficilement. Je suis tombée enceinte par accident mais nous voulons à tout prix garder notre enfant !

Il sourit.

  • Pas votre grossesse mademoiselle dit-il, oh la honte complètement à côté de la plaque. Le meurtre, je parle bien de ça.

  • Oui bien sûr... Est-ce que je pourrai vous en parler un peu plus tard, j'ai les idées confuses ! M'exclamai-je.

Des pas lourds retentissent dans les escaliers de l'ehpad, style rangers... Je pousse un profond soupire en voyant apparaître Ethan puis Betty-Lou. Ils n'ont pas mis longtemps pour regagner le service, sans même être essoufflé !!! Clément arrive le dernier avec les grosses valises.

Je me mets à pleurer en pendant mes bras au cou d'Ethan qui m'encercle des siens, Betty-Lou s'assoit à mes côtés pour caresser mes épaules alors que Clément semble destabilisé par ce qui s'est passé.

  • Lieutenant Varnier je suppose ? Demande le gendarme en posant ses yeux sur l'uniforme d'Ethan.

  • Affirmatif ! Répond l'interessé en se redressant.

  • Pouvez-vous vérifier l'état de la victime même si il n'y a aucun espoir... On ne sait jamais si il y a des gestes à effectuer avant l'arrivée du médecin ! Jeune homme, accompagnez-le ! (S'adressant à Clément).

Tous les deux se lancent un regard hésitant ne sachant pas trop comment ils vont retrouver la mamie.

  • Bien sûr finit par répondre Ethan alors que Clément a du mal à décamper de ses positions.

  • Je vous préviens murmurai-je. C'est choquant, en tout cas moi ça m'a choqué !

  • Viens Clém ! Rétorque Ethan en posant sa main sur son épaule.

  • Lélia, je vais t'installer sur le brancard, tu dois te reposer et nous allons t'emmener à l'hôpital ! Déclare Betty-Lou avec un ton stricte et sûre d'elle. Je ne préfère pas prendre le risque de vous faire perdre votre bébé, un tel choc psychologique peut-être dangereux et pour toi et pour lui.

Quelques minutes après, je suis sanglée et installée dans le VSAV. Betty-Lou va me rassurer, le gendarme de toute à l'heure grimpe la marche du VSAV et s'installe en face de Betty-Lou pour m'auditionner, cela est compliqué pour moi que je me mets à pleurer de nouveau.

MATT

J'arrive en trombe sur le parking, ma voiture est complètement de travers, je n'ai pas pris le temps de me garer comme il aurait fallu ! Tant pis je ne risque pas l'amende puisqu'un blason sapeurs pompiers pend à mon rétro central.

Le coeur battant à tout rompre, je dérape devant Mélody, je manque de perdre l'équilibre.

  • Lélia est dans le camion ?! M'écriai-je essoufflé comme jamais, dû à l'angoisse. Il faut que je la vois !!!

  • Lieutenant Bonnier, cela n'est pas possible me rétorque un gendarme d'un ton ferme. Lélia va être auditionnée sur le trajet et l'infirmière la rassure donc pas d'inquiétude ! Vous pourrez la voir que plus tard !

  • Putain ! Grognai-je en calant ma tête contre la carrosserie du VSAV. Lélia je ne sais pas si tu m'entends ! Je suis là, ça va aller ! Je te rejoins à l'hôpital, tu n'es pas seule ! Je t'aime !

  • Matt, viens avec moi, on va suivre le véhicule murmure Mélody en caressant le dessus de mon torse. Olalala ton coeur, faut le ménager ! On attendra dans le hall avec une boisson chaude !

  • Tu l'as vu toi ?!

  • Non Matt, elle était déjà isolée dans le labo quand je suis arrivée à l'étage, tu sais, il me faut plus de temps que les autres pour monter !

Ethan et Clément sortent de la maison de retraite, l'air échoeurés autant l'un que l'autre. Clément cours vers le bosquet le plus près et régurgite tout le contenu de son estomac, le repas du soir sans doute. Mon ami lieutenant pousse un profond soupire avant de me regarder.

  • Il faudra être bien présent pour elle, je compte sur toi mon pote déclare t-il le front tout transpirant.

  • C'était vraiment choquant ? Demandai-je en jetant un oeil à Clément qui est toujours penché contre le buisson.

  • Oh, complètement lâche t-il. Un carnage, même moi qui d'habitude n'y craint pas... Là je t'avoue que c'était compliqué d'examiner la personne, Clém est resté en retrait donc j'ai fais les gestes tout seul... Mais c'est vrai que c'était pas chouette alors imagine Lélia qui a assisté à la scène... Bonjour le traumatisme ! Le sang, la matière cérébrale, son crâne complètement hâché...

  • Clém, ça va mon poulet ? Demandai-je inquiet en l'aidant à se redresser.

Mon pote se met à trembler entre mes bras, ses yeux deviennent tout brillants, je lui tapote l'épaule ce qui finit par le rassurer.

  • Matt, tu viens ?! Déclare Mélody en me faisant de grands signes.

LELIA

Après avoir réalisé plusieurs examens, Matt me rejoint en s'asseyant sur le bord du lit, je fais signe de venir à Mélody qui s'apprête à nous laisser en toute intimité. La jolie brune prend place juste à côté de Matt, sa cuisse calée contre la sienne.

Mon homme me prend la main, ses lèvres se posent dessus et son regard est plein de tendresse et de compassion. Je ferme les yeux pour apprécier la douceur de celles-ci.

  • Comment va le bébé ? Murmure t-il inquiet presque les yeux luisants.

Il a eut peur, comme moi lâchai-je en resserrant ma main sur la sienne. Ils vont me garder en observation jusqu'à demain matin, son coeur bat beaucoup trop vite que c'est dangereux pour lui, je risque de le perdre Matt !

  • Non................... non................. Pas ça non s'effondre t-il sa tête contre ma main. Il la redresse s'efforçant d'être fort pour moi. Ecoute, repose-toi c'est tout ce dont tu as besoin...

  • Mon coeur ça va aller, le bébé et moi on va se battre puis toi, tu es là pour moi ça compte à mes yeux m'exclamai-je. Puis je prendrai rendez-vous au plus vite chez un psychologue, c'est ce que les professionnels m'ont conseillé, je n'ai pas envie de prendre ça à la légère, il y aura forcément un traumatisme !

  • J'espère que les gendarmes ne t'ont pas trop ennuyés avec leurs questions ? Me questionne mon bel homme.

  • J'ai dû répondre à leurs interrogations, passer en revue tous les détails de la scène, ce n'était pas forcément agréable à narrer, mais c'est passé Matt, tout va bien d'accord ! C'est des choses qui arrivent malheureusement et c'est tombé sur moi !

Mélody et mon homme ont pu rester un moment mais ont été très vite expédiés vers la sortie. Je déteste me retrouver toute seule à l'hôpital... Pour en avoir fait les frais un an auparavant, les souvenirs ne sont pas forcément bons. Ce qu'il faut que je me dise, c'est que c'est que pour la fin de la nuit.

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