Chapitre 162

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MATT

Je dégage le corps d'Océane du mien pour m'extraire du canapé, sa main retient mon poignet alors qu'un autre coup retentit à l'extérieur. Lou se met à hurler dans son berceau.

  • Bouge pas, Océ tu restes là ! Dis-je d'un ton le plus calme possible alors que l'angoisse commence à monter en moi, il est évident que nous ne sommes pas seuls.

Je me dirige en direction du hall d'entrée, tout tremblant plein d'adrénaline. J'entends les pas d'Océane derrière moi alors que j'extrais la barre d'haltère du porte parapluie. Je lui avais pourtant dis de rester en retrait dans le canapé.

  • S'il te plaît sois prudent ! Dit-elle en pleurs lorsque j'ouvre le vérrou de l'intérieur.

Océane se glisse derrière la porte pour se protéger alors que je sors sur le porche en criant de ma voix grave.

  • QUI EST LA ? MONTRE TOI !!! JE SAIS QU'IL Y A QUELQU'UN !!! JE TE CHOPPE JE T'ASSURE QUE JE TE FAIS LA PEAU !!!!!!!!

Je brandis la barre d'haltère et lorsque je contourne les premiers murs entourant la maison je me retrouve face à face avec un individu cagoulé et encapuchonné. Mon premier réflèxe est de vouloir lui asséner un coup de barre métallique, celui-ci l'évite de justesse. Aillant mis toute ma force dedans, la barre décroche violemment la lanterne qui était suspendue au mur, elle se fracasse au sol dans un tintement de verre. L'individu commence à me balancer ses poings dans le visage, je les évite au mieux en tournant la tête, ceux-ci attérissent dans mes pommettes.

Cela provoque un déferlement de rage en moi m'amenant à perdre mon contrôle. Je me rappelle des cours de boxe à la caserne, il y a un temps pour nous apprendre la défense. Mon sang ne fait qu'un tour et je lui rends ses coups puissance double ! Sa tête est violemment projetée contre le mur de la maison, l'homme se plie en deux de douleur, je lui assène un coup de pied qui le cloue au sol avant de saisir de nouveau la barre métallique que je brandis au dessus de ma tête.

Mon coeur tambourine violemment tout comme ma respiration saccadée faisant soulever mes pecs. Un goût métallique me rappelle la douleur qui est présente sur mes lèvres, je crache sur le gazon tout en me rapprochant de la personne qui est presque achevée.

Les coups qu'il m'a porté tout comme la colère qui émane de mon être, je pourrai bien le tuer si je poursuivais le combat.

  • CASSE TOI TU ENTENDS ?!!!!!!!! (Je lui hurle dessus) DEGUERPIS DE LA !!!

Il se met à courir en boîtant, je suis à ses trousses à moitié essoufflé de l'affront. Il descend maladroitement les quelques escaliers qui mènent à notre porte d'entrée avant d'escalader la barrière qui entoure la maison.

  • NE REVIENS JAMAIS SI TU NE VEUX PAS QUE JE TE BUTE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Océane finit par me rejoindre à l'extérieur, la jeune femme se serre fort contre ma taille, je soupire.

  • J'ai eu si peur pour toi, y avait bien quelqu'un du coup ! Dit-elle en faisant de gros yeux. Viens, ne traînons pas, entrons à l'intérieur... Viens...

Océane me prend par le cou pour m'entraîner à l'intérieur, je verrouille nerveusement la serrure et cours vers la chambre pour vérifier que Lou n'ait rien et qu'elle soit toujours dans son berceau. Ma fille s'est rendormie paisiblement, je soupire avant de retourner dans le salon.

  • Oh mon dieu, tu t'es bien fais casser la gueule ! Hurle Océane horrifiée. Bouge pas je vais chercher de quoi te soigner !

Je m'assois dans le canapé alors que la jolie brune revient avec la pharmacie qu'elle a pris dans la salle de bain, elle s'active pour nettoyer le sang à moitié séché sur mes lèvres puis aussitôt fait, elle se rue vers le congélateur pour improviser une poche de glace avec des légumes surgelés et le torchon de la vaisselle.

  • Oh mon dieu ... Dit-elle la voix et les mains tremblantes de façon impressionnante. Bon ben demain midi ou demain soir, vous mangerez poêlée de légumes ! (elle essaye l'ironie malgré ses yeux larmoyants). Il ne t'a pas raté, t'es tout boursoufflé ! Oh mon dieu....... (Je grimace en sentant le froid sur mes pommettes et en dessous de mes yeux, pas très agréable cette sensation, j'ai connu mieux.). Je suis désolée, je suis désolée ! ( Sa voix est paniquée). Mais c'est pour que ça soit moins gonflé !

  • En tout cas... Il sait que tu es là... Dis-je en faisant des '' sssss '' de douleur lorsqu'elle applique la poche gelée là où j'ai reçu les coups de cette merde. J'ai eu tellement peur une fraction de secondes de vous laisser toutes seules Toi et Lou !

  • Cet éclat de verre, mon sang s'est glacé lorsque je l'ai entendu ! J'étais terrorisée, je ne pouvais plus bouger pour venir t'aider... Je m'en veux tellement que tu sois dans cet état.

  • Océ arrête, je n'ai fais que de vous défendre la petite et toi ! Tu as bien fais de rester derrière la porte, c'est bien là où c'était le moins risqué d'accord ?! Ecoute demain j'irai voir Fred pour déposer une main courante ou au moins lui faire part des faits pour que ce soit noté quelque part ! Je n'ai aucune envie d'accuser Damien, il n'y a pas de certitude même si je suis presque sûr de moi ! Mais faut quand même laisser une trace, je ne suis pas bien fier, je l'ai bien amoché on ne sait jamais ce qu'il pourrait dire aux gendarmes après il n'avait rien à faire chez nous, c'était de la légitime défense mais bon ça peut aussi se retourner contre moi ! Tsss j'vais pas être tranquille ! Je vais évoquer l'hypothèse que c'est Damien mais ça en restera là ! Il n'était pas très grand le gars Océ, ça correspond bien à ton ex ! Je dirai un mètre soixante dix pas plus ! Demain soit en sûre, je vais voir mon frère aussi et là il a plutôt intérêt à être honnête avec moi ! Mais je pense que le fait qu'un individu t'ait approché et que je me sois fais éclaté la gueule ne va pas le faire rire du tout, il va plutôt avoir les pétoches.

  • Merci Matt dit-elle. C'est ce qu'il y a de mieux à faire après on ne peut pas dire qu'il soit coupable alors que tu n'as pas vu son visage ! Mais je te fais confiance je te laisse faire ! Viens, on devrait aller se coucher !

  • Oui, mais on dort tous les trois dans la même chambre ! Je n'ai pas envie d'être séparé de vous !

Océane et moi soulevons délicatement le petit berceau de Lou, je recule tout doucement jusqu'à notre chambre et l'installe toute proche de la place à laquelle je dors.

Un brin parano je soulève un petit meuble pour le caler contre la fenêtre et tire la commode pour bloquer la porte de la chambre ainsi que deux tours de clés.

Océane est déjà allongée à la place de Lélia alors que je me tourne sur le côté face au petit lit de mon bébé. J'éteins la lumière en tendant le bras souhaitant bonne nuit à ma belle-soeur qui se trouve complètement à l'autre bout du lit.

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