Le lendemain, Laurent raconta avec une vive émotion à Matamata comment il avait découvert la véritable identité de son père. Son amie le consola et lui donna le courage de se demander ce qu'il en était advenu. Il se souvint alors de ce qu'il avait lu dans la Bible quelques jours plus tôt : « Ne te laisse pas abattre par la douleur. Si tu ne le ressuscites pas, tu ne pourras pas le ressusciter plus tard. »

Il se demanda s'il pouvait maintenant se laisser ressusciter par l'amour. C'était la première fois qu'il pensait que sa vie avait un sens. Il se sentait aussi soulagé de ne plus être seul, de ne plus faire face seul à la mort.

Laurent et Matamata partageaient une amitié ancestrale. Mais ça ne leur servait pas de grand-chose. S’ils avaient trouvé la joie dans leurs amours, ils l’avaient perdue avec l’arrivée des Européens, un « pèlerinage » au contact desquels ils perdaient toute capacité d’être.

Ils se sont mis à devenir amis pour se sentir mieux, à l’époque, dans les années 1920.

Les pays de la région ont été colonisés par les Français, les Japonais, les Britanniques, les Anglais, et l’Italie, qui a racheté le sud de la Nouvelle-Zélande.

Laurent et Matamata, deux hommes, se rencontrent à l’occasion d’une fête, ils sont amis, ils partagent une passion commune et la joie de vivre, mais tout se termine là.

L’Italie a racheté le sud de la Nouvelle-Zélande. Les Japonais sont venus au milieu des années 1920 et ont fait venir leurs familles. Les Français ont pris le pouvoir. Les Britanniques ont quitté en masse.

Le pays est sous occupation allemande, et le régime de Vichy est en place. Les deux hommes, Laurent et Matamata, ne se voient pas.

En 1965, leur amitié s’est renforcée quand Laurent a découvert qu’il était le fils de Matamata.

Les deux hommes se sont mis à vivre ensemble. Ils se sont connus.

Matamata est venu pour faire un voyage à son fils.