Chapitre 13

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Mon rendez-vous approchant, je me rendais au parking et attendais la voiture. Celle-ci arriva peu après et s’arrêta à ma hauteur, Gabriel sortit de la voiture à la hâte pour me devancer sur la poignée de la portière et me l’ouvrit.

- Bonjour Gabriel. Souris-je espiègle

- Bonjour mademoiselle.

- Oriane suffira. Le corrigeais-je.

Je pris place sur le siège arrière et salua monsieur muscle assis devant qui me répondit l’air méfiant. Adam lui était assis au bout de la banquette en pleine conversation téléphonique. J’attachais ma ceinture quand l’effluve de son parfum m’envouta une seconde fois, invoquant les souvenirs de la veille au moment même où il avait essuyé mes larmes.

Ignorant totalement ma présence j’en profitais pour l’observer discrètement. Il portait un tee-shirt blanc bariolé de bleu marine et noir sur un jean foncé. Plusieurs bagues argentées ornées ses doigts de la main qui tenait son smartphone. L’une d’elle représentant un aigle en vol ; une autre en forme de pyramide avec des hiéroglyphes égyptiens gravés dessus.

- Ok le script est génial mais c’est pas du tout mon style, je ne suis pas fait pour jouer dans des comédies romantiques. Lança-t-il, un paquet de feuille à la main. Parce que je ne le suis pas et n’aime pas du tout ça. Je ne serais pas crédible dans ce rôle, désolé… bon il faut que je te laisse, t’es le meilleur, rajouta-t-il avant de raccrocher aussitôt.

- Bonjour…

- Bonjour, excuse-moi… souffla-t-il légèrement énervé.

- On peut reporter si tu es occupé ?

- Non, c’est bon, mon agent me prend juste la tête…

- Tu avais pourtant l’air de l’apprécier ?

- Dans le show business tout le monde à l’air d’apprécier tout le monde mais c’est loin d’être le cas en général crois moi.

- C’est hypocrite.

- Bien entendu, c’est un show permanent où tout le monde joue la comédie tant qu’il y a quelque chose à gagner. Une masse d’égocentrique jouant les altruistes pour maintenir un champ gravitationnel de bonnes opportunités autour d’eux. Argent, réputation, célébrité, beauté, voilà tout ce qui maintient les relations entre nous en tout âme est conscience. C’est malsain pensais-je retenant de le faire remarquer.

- Il doit bien avoir de vraies relations qui se crées ?

- D’après certain oui, mais je n’y crois pas vraiment.

Après ce court trajet la voiture s’arrêta dans une ruelle. Nous sortîmes de là pour rentrer aussitôt par une petite porte qui se trouvait être en réalité la sortie de secours d’un magasin regroupant les marques les plus luxueuses au monde. Vêtement, chaussures, sacs, bijoux, parfums, tout y était exposés pour le plaisir des yeux les plus gourmands.

- Il n’y a personne ? demandais-je perplexe.

- Non j’ai fait fermer le magasin pour qu’on soit tranquille. Tu as deux heures pour te faire relooker par la meilleure conseillère de New York. Dit-il à l’attention de la femme qui se tenait juste devant nous.

C’était une grande jeune femme de corpulence fine et aux manières prononcées. Ses long cheveux blonds et raides, étaient tirés en queue de cheval et ses yeux lagon soulignées de faux cils bien trop long à mon goût. Elle portait une robe couleur chair au tissu voilé transparent sur des sous-vêtements de même teinte et au design surprenant. De loin, on aurait cru qu’elle était nue.

- Bonjour je suis Betty et je suis plus qu’enchantée de faire ta connaissance Adam m’a tellement parlé de toi. Exagéra-t-elle bruyamment.

- Enchantée aussi… souris-je gênée par tant de fausseté.

Je regardai Adam en fronçant les sourcils, il s’approcha de moi.

- Certain ne joue pas aussi bien la comédie. Murmura-t-il après avoir déchiffré mes pensées. J’étouffa un rire discrètement.

- Donc tu m’as amené ici pour… ? demandais-je une fois Betty partie.

- Pour te donner envie d’acheter une tonne de fringue et payer la facture pour toi ; mais pas de trop non plus pour que tu aies besoin de pouvoir t’en payer plus. Avoua Adam sans retenu.

- C’est logique et ça a le mérite d’être sincère. Mais qui te dit que je vais y prendre goût ?

- Parce que tu es un être humain et quand tu porteras des vêtements de qualités taillés juste pour toi et le corps que tu séquestres, tu ne voudras plus de tes guenilles.

- J’aime mes guenilles… et mon corps est pleinement satisfait ainsi. Le défiais-je.

- Crois-moi, il ne l’est pas… m’assurais-t-il en me dévisageant.

Betty réapparut les bras chargés de vêtements. Elle m’installa dans une des larges cabines aménagées d’un sofa d’une plante et de miroirs suspendus aux quatre coins de la pièce.

- Vous ne connaissez même pas ma taille. Fis-je remarquer lorsqu’elle me tandis un ensemble à essayer.

- Je n’ai eu besoin que de te regarder pour la connaitre, c’est mon métier et j’y excelle fais-moi confiance. S’impatienta-t-elle légèrement vexée.

J’essayais toute sorte de vêtements qu’on m’imposait à l’affiler, décidant pour moi ce qui allait ou n’allait pas. Pendant ce temps-là, Adam était pendu à son téléphone ne daignant même pas regarder dans ma direction je cherchais pourtant son regard afin qu’il me sauve des griffes manucurées et acérées de Betty.

- J’ai besoin d’une pause. Exigeais-je au bout d’une heure.

- Tu as raison, quand je commence je m’arrête plus, surtout quand je refais une garde-robe entière ! s’exclama-t-elle avant de sortir précipitamment de la cabine.

Je me retrouvais seule, dans le salon d’essayage ne portant en plus de mes sous vêtement, qu’une jupe taille haute en cuir noir. Je pris dans la pile le premier haut qui passa sous ma main.

- Je peux rentrer ? me surpris Adam.

- Oui une minute. Dis-je en boutonnant le chemisier. J’ouvrais la porte.

- Alors ça se passe bien ?

- Pas vraiment, avouais-je, écoute c’est très gentil de ta part mais j’aime choisir mes propres vêtements et surtout m’habiller seule. Et là je me trouve juste… regarde ça ce n’est pas moi et ces fringues ne me vont pas du tout… me plaignais-je en regardant dans le miroir le chemisier vert, noir et orange aux motifs tropicaux.

- Elles ne te mettent pas en valeur parce que tu ne sais pas comment t’habiller et tu refuses qu’on t’aide… tu permets ? me demanda-t-il en pointant du doigt en direction de mon nombril.

- Euh oui… Répondis-je sans vraiment comprendre ce qu’il comptait faire.

Adam passa ses mains sous mon haut et les monta jusqu’à ma taille. Il agrippa ma jupe et tira dessus pour me faire m’approcher un peu plus près de lui. Il déboutonna un à un les boutons de celle-ci en m’observant sereinement alors que je devenais livide. Ses phalanges effleurant le bas de mon ventre qui se contracta à son contact comme pour se défendre.

- Tu devrais respirer. Lança-t-il d’une voix grave. Il avait raison.

- Qu’est-ce que tu fais ? lui demandais-je en reprenant mon souffle

- Je te rhabille correctement, répondit-t-il en découvrant un peu plus mon décolleté. Il fit ensuite glisser le tissu sous ma jupe en plaquant ses mains sur mes reins avant de faire le tour de mon bassin, frôlant ma peau nue du bout de ses doigts au passage, à défaut de pouvoir te déshabiller… Finit-il en reboutonnant la fermeture.

A ces mots je frémis. Ma raison penchait pour le gifler pendant que mon corps lui en désirait plus... Il réveillait en moi un désir nouveau et incontrôlé, tirant sur deux émotions contradictoires que j’avais du mal à maitriser. Je restais stoïque, retenant mes mots et mes gestes de peur de leurs répercutions, lui laissant la main à son propre jeu qu’il maitrisait déjà bien assez.

Il se ravisa à tenter quoi que ce soit, esquissa un sourire et me fit pivoter vers le miroir.

- Alors ? demanda-t-il.

- Ok je l’avais peut être jugé trop vite… répondis-je surprise d’apprécier mon reflet.

- Tu parles de la tenue ou bien de moi ?

- De la tenue…

- Tu es canon habillée comme ça.

- Merci… répondis-je focalisée sur ses mains restées sur ma taille.

- Tu devrais sortir d’ici et jeté un œil sur une robe qui pourrait te plaire avant que le tyran ne revienne.

- Seulement si tu restes avec moi pour la choisir sinon je n’en vois pas l’intérêt…

- Celui de te faire plaisir tout simplement.

- Et te laisser gagner la partie si facilement…

- Je ne gagnerais que lorsque tu seras tombée amoureuse de Dior, Louis Vuitton, Gucci, Chanel… Et tu as accepté de jouer le jeu donc fais un petit effort s’il te plait.

- Et quand est ce que je pourrais te convaincre du contraire ?

- Très bien, ralla-t-il. Demain je te laisserais choisir notre emploi du temps et nos activités mais ce sera à tes frais, après tout tu es sensée me persuader que l’argent ne fait pas le bonheur alors…

- Marché conclu Acquiesçais-je en me retournant pour lui serrer la main. L’obligeant à me relâcher, son air devint quelque peu diabolique, froissé surement que je puisse encore le repousser malgré l’emprise qu’il exerçait sur moi.

- En attendant, tu te dois de t’habiller pour notre soirée.

Comment peut-t-on tomber amoureux de vêtement ?! pensais-je en remontant toutes les allées du magasin à la recherche de la fameuse robe, lorsque je m’arrêtais net devant elle. Elle était exposée sur un mannequin et me subjugua par sa beauté tel une œuvre d’art. Simple mais très élégante, noir, longue, fendue sur les côtés et légèrement pailleté. Le genre de robe que l’on voit seulement dans les films, mais que l’on ne s’achète jamais faute de corps et soirée assortit.

- Je crois que tu l’as trouvé. Affirmait-il en me voyant la dévorer des yeux.

- Non elle ne m’irait pas et j’aurais l’impression d’être présomptueuse, c’est vrai qui suis-je pour porter ce genre d’accoutrement.

- Ma cavalière, et crois-moi c’est amplement suffisant… maintenant file l’essayer. M’ordonna-t-il. Mégalo pensais-je avant que Betty arrive pour défaire le présentoir et trouver les accessoires assortis …

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