* Après le confinement, c'est excitant
Le confinement a bouleversé le rythme de leurs rencontres adultères. D’une à deux fois par semaine, ils ne se sont pas vus depuis 4 mois. La dernière fois, c’était le jour où le Président a annoncé le confinement. Le déconfinement et toutes ses règles strictes et improbables sur les transports a empêché les retrouvailles le 11 mai.
Les appels et les textes ont comblé leur manque régulier mais aujourd’hui c’est le grand jour … Ce soir, ils se sont donnés rendez-vous loin de leurs domiciles et de leurs lieux de travail, mais dans une ville suffisamment grande.
Il est arrivé en début d’après-midi pour lui préparer une belle surprise à l’hôtel lui avait-il dit.
Et il voulait surtout venir l’accueillir et la cueillir à la gare.
Il prend une demi-heure d’avance pour repérer les lieux.
Il se dirige sur le quai 2, demande où sera la tête de train.
Les sextos du jour sont de plus en plus excitants et l’abstinence a assez duré. Il veut la retrouver, ne pas perdre une minute.
Le train est annoncé avec un quart d’heure de retard. Ca les agace.
Mais la voilà enfin en approche.
La tête de train sous les yeux, elle est dans le wagon suivant. Il est mal placé et se déplace pour vite lui trouver les yeux.
Derrière la vitre, malgré le reflet, elle est là … il la devine, les yeux posés dans les siens. Il avance vers la porte au même rythme qu’elle.
Le train est peu bondé. Mais ce reflet est pénible !
Il est face à la porte. Ça y est : elle est là.
Mais elle lui avait caché ça : elle s’est maquillée. C’est léger et subtil mais ça transforme son regard dans lequel il ne voit que « fais moi l’amour ».
Il ne la quitte pas des yeux et admire sa tenue qui n’a rien de ses habitudes : elle a un chemisier limite provocant tellement la dentelle de son soutien-gorge dépasse légèrement.
Sa jupe paraît courte quand même. Mais elle est belle avec ses jambes galbées et bronzées (vive le beau temps confiné).
Des Louboutins ? Whaou. Elle a sorti le grand jeu. Mais il avait déjà tellement envie d’elle. Elle n’avait pas à changer son style à ce point !
Pourtant elle est là, desirée et désirable, encore sur la plateforme avec un sourire radieux qui témoigne sa joie d’être ici et ce regard malicieux qui montre sa satisfaction. Elle a réussi son effet. Elle le perçoit dans son œil pétillant d’envies.
Elle n’a pour accessoire qu’un sac à mains. La tenue de nuit est prévue sobre car nue.
Il lui reste les deux marches à descendre : il bouillonne dans son pantalon. Son excitation est à peine dissimulée à travers sa chemise non rentrée dans son jean.
La mamie prend un peu trop de temps à descendre. Il l’aide pour attraper sa belle amante au plus vite.
Il ne la quitte pas des yeux pendant qu’il lui prend la main. Ce premier contact après de longues journées leur procure des frissons et des mini vagues veulent s’échapper de leurs yeux.
Ils se sont manqués. Ils se retrouvent.
Elle est à quai, la dernière à descendre. Sans un mot, leurs bouches se trouvent.
Leurs langues se cherchent.
Leurs bras découvrent à nouveau leurs corps.
Leurs nez hument leurs parfums.
Le train part ; ils restent à ne pas se dissocier.
En reprenant sa respiration, elle veut parler. Il lui pose un doigt sur la bouche comme pour lui dire « chut, suis-moi ».
Elle obtempère et se laisse prendre par la main. Dans les escaliers descendus vers le passage souterrain puis remontés vers la gare, elle tente à nouveau de dire un mot le suppliant du regard. Il maintient son index sur sa bouche. Elle garde le silence vocal mais s’exprime à pleins poumons par un oeil plein d'espoir.
Il a le même mais plus malicieux car il sait pourquoi il la fait taire. En haut des marches, il ne la guide pas vers la gare. Ils poursuivent sur le quai 1, passent le bâtiment du XIXeme siècle et pénètrent par la porte accolée.
À la vue du panneau « toilettes », elle s’arrête. Elle a compris les raisons du silence. Il lit son blocage.
Ils en ont déjà maintes fois discuté et les lieux publics, elle n’en veut pas.
Il transforme son regard bleu et finit de la convaincre d’envies. Il avance de deux pas. Elle reprend sa marche.
Juste le temps qu’il mette la pièce dans le monnayeur, il abandonne ses prunelles.
En même temps que la porte s’ouvre, il la scrute à nouveau et comme il s’y attendait le message transmis par la vue est tout autre : elle le veut.
La porte verrouillée, elle lui a déjà déboutonné le jean et lui, il a soulevé sa jupe.
Leurs corps s’associent pleinement à travers le toucher, le goût, l’odorat… depuis 5 minutes qu’elle est arrivée à Chartres, leurs cinq sens sont en éveil.
Elle ne peut retenir un cri de plaisir pendant qu’il jouit au plus profond d’elle.
Après l’orgasme expressif, elle se mord les lèvres comme gênée d’avoir parlé et fait du bruit … il sourit et d’un regard satisfait, elle sait qu’elle peut maintenant parler … à l’unisson, droit dans les yeux « Tu m’as manqué, je t’aime ».
jFA
Défi : Il ou Elle est revenu. Il ou Elle vous a manqué, et vous lui avez manqué aussi. Imposé : Pas une parole, juste des regards sur le quai d'une gare. Pas un mot, juste le touché, celui de l'être aimé.
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