Le cœur serré entre les livres
Là où meurt le jour,
Je commence à vivre.
Là où naît l'amour,
Mon coeur se délivre.
Là où la vie éclot, entre deux pages déchirées,
Je laisse monter mon esprit désincarné
Jusqu'au plus haut des horizons spirituels
Qu'il m'est donné d'atteindre, dans ce ciel.
Là où le temps est trop court, pas de livres,
Les pages aussi blanches que le linge
Se recouvrent d'une fine toile de givre :
Absente énigme du Sphinx et sa Sphinge.
Là où les chapitres se succèdent, noirs d'encre,
Lorsque se gribouille sur les pages brunies
L'arabesque d'un destin riche de cent coloris
L'essence de la plume d'argent se consacre.
Là où le vent pousse les ailes de papier
À l'envol, d'un battement aisé, si léger !
Les yeux contemplent leurs coeurs flotter
Dans une atmosphère en tous points protégée.
Là où je meurs, je renais,
Le papier entre mes mains.
Là où pleurent mes regrets,
Lorsqu'un livre touche à sa fin.
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