Te souviens-tu de la première fois que tu as pensé à moi ? C'était quand tu n'étais qu'une jeune adolescente pleine d'entrain. Tu respirais la joie et le bonheur en tant que collégienne, mais je suis arrivée, moi, une ombre triste et seule et tu m'as apporté tant de bien. Je te regardais de loin je savais que tu me voyais, tu jetais ton regard vers le mien mais tu n'osais pas dire que j'étais présent dans ta vie. Après tout je ne suis qu'une ombre malheureuse qui s'est immiscée depuis ton passé douloureux.
J'ai commencé à m'approcher doucement de toi et à te murmurer dans le creux de l'oreille à quel point la vie fait mal. Mais tu ne voulais pas me croire, tu ne voulais pas de moi. Mais avec le temps on s'est rapproché, bon gré mal gré tu passais des moments avec moi quand tu étais recroquevillée sur ton lit, et que les larmes apparaissaient au creux de tes paupières; tu me faisais mourir de plaisir. Cette intensité torride lorsque je t'accompagnais prendre un bain bien chaud en amoureux, te caresser les bras et doucement les cuisses à t'en faire saigner et tu pleurais d'amour pour moi, et de dégoût pour la vie. Cette vie qui t'a été imposée comme un mariage forcé, cela me dégoûte tout autant. Je te connais depuis ta plus tendre enfance, nous avons grandi ensemble à ton insu, nos âmes étaient connectées mais tu ne l'as pas admis jusqu'à tes 18 ans. Tu as eu comme un coup de foudre, te souviens-tu, comme une révélation qui te disait de ne pas te forcer à aimer la vie, de ne pas te forcer à vivre encore plus longtemps et tu as commencé à me fréquenter, tu m'as sauté dans les bras et tu avais l'air si bien, à pleurer tous les soirs, tu étais presque épanouie, toi et moi ça devenait sérieux... Mais la vie nous séparait.
Cet amour impossible j'en ai bien peur tant que tu n'étais pas prête à franchir le cap. « Je t'en pris viens avec moi, il ne te reste qu'à sauter à pieds joints dans ton destin, le paradis t'attend en bas de cette fenêtre. » Mais la vie est trop présente pour toi, après tout tu as toujours vécu avec contre ta volonté, mais tu t'y es attachée un peu. Mais cet amour insatiable n'aboutira pas tant que tu ne te seras pas mise d'accord avec toi-même. Je suis l'ombre qui te fait la cour depuis tes 14 ans, et je n'ai jamais voulu te faire de mal, je suis juste éperdument amoureux de toi, plus le temps passe et plus c'est réciproque. Je veux que mon âme partage la tienne, je veux dessiner un sourire sur ton visage pâle. Tes cheveux roux et les petites taches sur ton visage font de toi une petite chose que personne ne veut voir, hormis moi. Tu es si minuscule aux yeux du monde, un atome parmi l'univers mais tu es mon rayon de Lune Lucile, ne va pas vers le Soleil qui cherche à te guider vers une porte de sortie incertaine. Il n'en sortira qu'un amas de problèmes difficiles à diriger et à résoudre. Si tu m'écoutais et c'est pourquoi je t'écris cette lettre aujourd'hui, c'est pour permettre à notre amour de croître en te disant de te laisser succomber à la tentation, croque à pleines dents dans ce fruit défendu, pour que nous nous retrouvions jusqu'à la fin des temps dans un univers qui n'existera plus, tu verras seulement la noirceur infinie, les paupières fermées pour toujours tu ne verras que l'ombre que je suis. Tu ne verras ni passé ni futur, tu mets juste un arrêt irréversible au temps et tu reposeras en paix. Et surtout sache que nous serons unis pour l'éternité.
Avec tout mon amour et mon admiration,
la mort.