Valse onirique
Il faisait beau ce jour-là. Et encore, beau est un mot bien faible pour décrire ces merveilles de couleurs, cette sensation de légèreté présente qui me donnait envie de m'envoler. Il faisait froid en cette soirée de décembre. Pourtant, dans mon coeur, un brasier venait de s'allumer. Assise en tailleur au beau milieu de la forêt sans tenir compte de l'humidité de l'humus, les yeux clos, je m'ouvrais à toutes les portes de l'univers. A ma droite, le chant des oiseaux nocturnes. A ma gauche, le vent, douce brise, m'effleura le visage, me fit brièvement frissonner, avant de repartir vers d'autres horizons. Je me sentais cible de tous les regards, invitée dans un lieu qui est résidence pour d'autres.
Emplie d'une sérénité incroyable, j'ouvrai mes yeux, émerveillée et je regardai autour de moi.
Des arbres au feuillage bleu glacé et aussi vieux que le monde côtoyaient les nuages du ciel, paré, lui, de sa robe chatoyante, offrant ainsi un contraste magnifique aux yeux des rêveurs. Un lac serpentait la forêt près de moi. Son doux clapotis contre les rochers ajoutait encore à la sérénité du lieu et contribuait à l'apaisement de mon âme. Je me levais puis je m'approchais de l'eau, faisant craquer des branches et des feuilles mortes sous mes pas, puis, je contemplais les vaguelettes quelques secondes avant d'enjamber le lac et de m'enfoncer dans les bois. Chaque pas m'entraînait vers le paradis. Des arbres aux souches bordeaux, marron, ou encore jaunes. Des feuillages reflétant la lumière de manière totalement irréelle, et parsemant des poussières venant de... Venant d'où d'ailleurs ? Mon coeur d'enfant opta pour les fées. Je souris. Poussière de fée. Lumière dorée. Mon coeur rata un battement lorsque j'atteignis le centre.
Je me figeai sans m'en rendre compte. Une douce mélodie parvint à mon oreille, apaisante et rassurante. Je m'avançai doucement, accueillie par un cerf majestueux. Un guide. Je le suivis jusqu'à... Jusqu'à quoi ? Un étang ? Non, ce mot était trop terre à terre pour décrire cette merveilleuse alchimie de bleu et de blanc, de liquide et solide.
Puis, mon regard se posa autour de moi. Epuré, sans aucune fioriture, magique et merveilleux, doux et brut, sauvage. Des arbres entouraient ce lieu sacré, tels des gardiens tandis que l'humus laissa la place à une herbe émeraude et jaunie par endroits. Soudain, une lueur blanche attira mon attention. Je dirigeai mon regard vers sa source et je la vis. Quoi ? Une rose de glace. Je savais cette espèce rare et je fus honorée d'en apercevoir une. Aussi transparente que l'eau, aussi légère que le vent, et aussi belle que... que quoi ? Que toutes les merveilles qui l'entouraient ? Non, aussi belle qu'une déesse. Emue, je m'approchai, m'accroupis, et effleurai doucement ses pétales avant de m'allonger, sereine...z
Annotations
Versions