Exploration de l'aurore
En sortant de ma ville
Je marchais d’un pas habile
J’ai quitté ma famille
Pour explorer le monde qui fourmille
Je suis parti seul, j’ai pris ma destinée
J’ai choisi de partir en été
A la quête de l’aurore
Le bien nommé Est, alors
On connait là-bas les montagnes
Une sécheresse complète en campagne
Et au-delà un infini désert
Plus rude encore qui dessert
J’ai traversé Elberon la Grande
La dernière cité marchande
Avant les montagnes à perte de vue
Après la ville la campagne était nue
L’air s’est réchauffé en journée
Et l’univers glaçait la nuit tombée
Les plaines étaient arides et
Je n’avais pas encore monté la vallée
Les montagnes étaient hautes
J’ai mis cinq jours sans-faute
Pour atteindre un premier sommet
J’ai ainsi vu de l’autre côté
Des monts m’entouraient
Fières et immobiles tours de guet
Je devais aller de l’avant
Et suivre la route du levant
Une semaine après sous la chaleur
De cet astre chaud à toute heure
Ma tente était montée à l’ombre
Après la plus haute montagne en surplombe.
Après elle c’était l’inconnu
Le lendemain ce constat m’est venu
Personne n’est revenu de l’au-delà
Et j’y allais, moi, d’un bon pas
Devant moi restaient des monts
Et en bas bien des vallons
J’ai décidé d’aller tout droit
De remonter la course du Soleil, un exploit
Un temps j’ai suivi un sentier
J’ai suivi des animaux de l’été
Sous le chaud Soleil niché
Dans le Ciel bleuté
J’ai descendu des pentes peu boisées
Des faibles cours d’eau j’ai enjambé
Pour sortir des montagnes un jour
Pour faire face à un désert tout autour
Mon courage prit en main
Un pas après l’autre vers le lendemain
J’avais des provisions rationnées
Pour un mois et plus assuré
Tout autour le désert
Au-dessus le Soleil lacère
Rien de plus, rien de plus
Bien des jours après, toujours Phébus
Bien des jours, oui
Une plaine inondée par lui
Si haut dans le Ciel
Si présent sur Terre dès le réveil
Il n’y avait que lui
J’étais abandonné, choisi
Le Soleil m’a dressé un message
Je le reçu bon présage.
Voici ce que j’écrivis alors :
Ne monte pas plus haut encore
Car dans le Ciel
Je suis seule parcelle
Tout passe et tout trépasse
Sous mon espace
L’âme juste comme l’injuste
L’Auguste comme le vétuste
J’ai vu les Empires et les Rois
J’ai assisté les paysans et les bourgeois
De leurs naissances à leurs morts
J’ai passé leurs vies sans effort
Ne monte pas plus haut encore
Tu auras bien du remord
Car dans le Ciel
Je suis seule parcelle
Être éternel garant
Chasse l’ombre le matin venant
Même grandie de toute nuit
Elle ne m’atteint pas, je luis
Ainsi va la vie sur Terre
Dans mes rayons mystères
Tu auras bonne vie
Répand mon avis
Crois en moi plus que le reste
Jamais je n’irais te déleste
Je reviens chaque jour
Pour bien plus que toujours
Ne monte pas plus haut encore
Tu auras bien du remord
Car dans le Ciel
Je suis seule parcelle.
Convaincu par sa parole
Je suis rentré chez moi d’un vol
Je ne sentais plus mon corps
Et tout son poids jusqu’alors
J’ai fait demi-tour convaincu
Que, même s’il reste inconnu
L’Est m’a fait un cadeau
Un message soudain et nouveau
J’ai passé les montagnes
Prenant l’escalade comme campagne
Tant qu’il faisait jour
Que la lumière revienne toujours
De retour chez moi j’ai souvent parlé
De mon voyage et ce qui m’a éclairé
Que nous ne sommes autre chose
Qu’enfants de sa cause
Au-dessus de nous
Nous regardant de partout
Il veille et nous garde
Il nous sauvegarde
L’astre lumineux
Fait place dans les cieux
Dispense ses biens
Et ne demande rien
Et en bons enfants
Eduqués et méritants
Nous pourrions lui rendre hommage
Par notre plus bel étalage
Par lui nous vivons
Sans lui nous mourrons
Ce depuis qu’il est au Ciel
Et seule parcelle.
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