Chapitre 3
3.
Hé ben c’est où ces chiottes ?
Mouais, deux uniques cahutes en pierre pour tout le camping, le reste n’étant qu’arbustes, herbe, pierres et arbres, et je mets quand même trois plombes à y arriver.
Ah si !, il y a des lampadaires quand même, ohoh, trace de technologie humaine ?, enfin, y en a quatre en tout, faut pas trop demander, au moins on y verra un peu cette fois car tout à la frontale c’est pas toujours top top.
Hé bé dis donc, c’est vraiment pas foule par ici, même les oiseaux se cachent tellement il fait sec et chaud, y a plus que les mouches et les fourmis.
Pffff, c’est pas ouf ça, quand y a plus rien hé bien y a toujours des mouches, des fourmis et des moustiques, tout mignons et hyper utile tous ses bestiaux la, hein…
Mince, je ne vais même pas pouvoir me faire charmer par quelques apollons pendant que Solène drague le poisson.
Mh, un camping-car ?, boarf, c’est un truc de papi ça de toutes façons, ce n’est pas ici qu’il y aura profusion de princes charmants avec tout plein d’attentions pour me porter lors des prochaines étapes, j’ai bien l’impression.
Bon, je m’en fous hein, qu’est-ce que vous vous imaginez, les princes charmants y en a pas trop, je sais, je saiiiis, je me suis trompée d’époque.
Ahah, ça me rappelle Maxence le dernier en date, et ses tirades princières…
- Waaaw, tu es trop bonne au lit Justine, j’avais jamais jouis comme ça.
- Ha heuu d’accord si tu le dis, hihi, et bien me voici ravie.
- Dis, t’as pas envie d’aller me chercher une clope, je suis KO après avoir baiser en général moi, mais avec toi c’est doublement KO.
- Haha mais elles sont à deux mètres, je t’ai achevé à ce point ?
- Oh oui bébé, c’était troooop bon, tu m’as explosé quand je t’ai laminée.
- Méééééé, je vois que monsieur est un peu flémard, tu n’as pas envie de me caresser un peu plutôt, j’ai encore envie moi, héhé, on a commencé y a pas si longtemps à batifoler, et il se trouve que je commence à avoir la motive.
- Oh lalaaaa pas tout de suite, j’en peu plus.
- Mh bon j’ai compris, je vais le faire toute seule, ou alors bouquiner ma revue de tricot.
- Ouais, si tu veux, n’oublies pas mes clopes surtout.
Voilà le prince version 2020, « t’es trop bonne, file moi des clopes »
Mh, soyons indulgente et philosophe, c’est moins pire que le « oh putain, t’es une salope toi hein » que j’ai déjà entendu, j’aurais dû me contenter du compliment, mais bof bof, je pense qu’il y a quand même des mecs qui ont une autre notion du partage sensuel que d’envoyer leur meuf se toucher dans un coin.
C’est quand même spécial non ce délire, genre, faire l’amour, j’avais toujours pensé plus jeune que c’était quelque chose qu’on partage, quelque chose de beau et complice, et là... ce n’est pas la seule fois, avec Maxence, ou j’ai été confrontée au modèle, « je te nique et puis je ronfle ».
Il m’est en effet vraiment arrivé de me faire jouir comme une grande, avec ma mimine, sous les ronflements de mon conjoint à 30 centimètres, ceci dans la prolongation immédiate d’un coït express, ou, parce que Monsieur a fini sa petite affaire, le dossier des coquineries est nécessairement clos.
Bref, pourquoi baiser implique majoritairement que le mec jouisse et pas la meuf ?
Et ici, entre les moustiques, les vaches et les poissons, c’est probablement pas plus gagné qu’en ville pour épouser un monarque, pfffff... tu rêves Justine, vas te toucher, vaaas. Mh, tiens, pourquoi pas d’ailleurs...
Ah oui, je rêve encore, allons plutôt pisser et ensuite se prélasser dans l’eau, ce sera un peu plus concret.
Oulalalala, mais pas de précipitation, j’espère qu’elle n’est pas glacée d’ailleurs cette flotte, pas comme ce ruisseau ce matin. Oh misère, pire glissade sur pierre mouillée, heureusement j’ai plongé qu’un seul pied, mais mince qu’est-ce que c’était gelé.
« splaaaaaaaachhhhi »
- Mais…
- Aiiiiiiiii meeerde.
- Hihihihihihihiiiiiiiii t’es Juste In étourdie toi !
- Mais, fuck, de con, de shit de bite, ça va pas non, c’est pas moi, c’est ce cailloux.
- Ouais, « lorsqu’on traverse un ruisseau on fait attention aux cailloux », disait le vieux sage !
- C’est pas un ruisseau c’est un fleuve, et le vieux sage disait « si tu traverses le fleuve muni toi de ton yacht ».
- Hihihihihiiiiii, un petit pipi de chat et tu réussis quand même à tomber dedans. Justiiine godichine, Justine godichineuuu.
- Mééhéééé ça caille troooop laaa, je fais quoi maintenant ?
- Hé bien tu marches y a du soleil alors ça va sécher.
- Trop nul de marcher, trop pourri l'eau froide dans les pieds, pas assez de rayons, ce soleil.
- Justiiiiinnnnneeee, tttttttttt.
J’aime pas l’eau glacée, glagla, pas la bouillante non plus d’ailleurs, aillaille, je suis difficile en eau je crois hihi.
Oh, mais nous y voici, inspection des lieux quand même, ça va, c’est un joli bâtiment en pierres ou apparemment il n’y a pas des millions d’araignées.
Etonnant, la bicoque semble entretenue, ça ne va pas me tomber sur la tête quand je serais à la douche, et je ne serais pas assaillie de scorpions lorsque je serais assise cul nu sur la cuvette, moui car on ne sait jamais avec les campings de Solène.
Les bacs à vaisselle sont cleans, ça présage bien.
C’est ici qu’on entre ?
Mouais pas trop le choix, qu’une seule porte, le truc n’est pas gigantesque, mais autant, on est pas à la côte d’azur non plus, hein, donc les sanitaires ne sont pas des hypermarchés, je peux comprendre...
Ah oui mignon.
Hiiii, ça presse là, je ne vais pas fouiller non plus pendant des heures, alors comment ça marche ?
Ça c’est un bac à linge, ici trois douches, et là-bas trois chiottes, parfait.
Cosy, cosy, le sol est sec et propre, ça me semble bien et ça sent toujours les fleurs et les arbustes, tout va bien haha.
Oui bon des fois tu rentres, ça pue et c’est gluant, mais ici c’est désert alors je suppose que ça ne se dégrade pas trop.
Nous y voici enfin, bien, que choisir ? Je n’ai pas l’embarras du choix ceci dit, et il n’y a personne, allons tout au fond je suppose que personne ne va jusque-là, ça sera tout propre.
Après tout ça a l’air d’être de bonne facture et sans options pour visiteurs rampants, je veux dire par là que la porte est une porte qui ferme et pas un battant à la con qui laisse trente centimètres d’espace en dessous de la porte ou si tu t’accroupis à peine tu peux aller regarder tout ce qu’il se passe…
Ça n’existe pas ? que nenni, je suis traumatisée moi depuis ce putain de camping glauque quand j’étais ado…
- Sont ou les toilettes maman ?
- Hé bien je suppose que c’est le bâtiment là-bas Justine.
- Quoiiiii, cet entrepôt ? C’est énorme !
- Oui, heureusement, tu imagines la queue, pour un camping de 250 emplacements, s’il n’y avait qu’un petit cabanon.
- Pfffff, bon, pas le choix de toutes façons.
- Tu nous diras si c’est propre.
- ouaiouais.
- Ah oui c’est l’industrie du pipi ici, genre odoramat et sonoramat en bonus.
- Bon cette cuvette ci est propre, ça fera l’affaire, quand faut y aller faut y aller.
- Ouuuuuh que c’est bon de retirer enfin cette petite culotte.
- Pssschsssschhssschssssssssssss
- Ah ça fait du bien, et en plus y a du papier, merveilleux.
- Un petit essuyage en règle de cette nénette toute éclaboussée et hop besogne terminée.
- AAAAAAAAAAAAAAAAh,
- mais bordel, c’est pas possible, dégage connard de gosse, espèce de putain de voyeur débile, c’est n’importe quoi ces chiottes, on peut passer sous la porte sans l’ouvrir, ‘taiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn…
Et voilà, vous avez compris le trauma, en me penchant pour essuyer ma chatte, jambes écartées, je suis tombée nez à nez avec la tronche d’un gamin d’une douzaine d’années qui rampais tranquillement sous les palissades des toilettes, puisque les cloisons s’arrêtaient à un mètre du sol. Le truc le plus débile de la planète. Maintenant j’inspecte pendant une heure juste pour aller faire pipi, genre même, si possible, je préfère aller dans les buissons.
Mais ici, tout va bien, belle porte qui ferme complètement, sans interstice utilisable à mauvais escient, avec poignée ferme et en bon état, ça me semble parfait tout ça.
Allez, hop… enfin !
- Ha…!
…
…
… A suivre
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