Après un séjour magique à Kinshasa, un moment où Nzinga avait retrouvé ses racines, sa famille, et redécouvert la terre qui l’avait vu naître, le couple se préparait à rentrer. Léna et Nzinga savaient qu'il était temps. Leurs cœurs étaient pleins de la chaleur de Kinshasa, des sourires de la famille, mais aussi des rêves de nouveaux horizons. L'Afrique avait laissé une empreinte profonde sur eux, mais leur avenir les attendait ailleurs.

Avant leur départ, un dernier moment marquait une étape importante dans l’histoire de leur voyage : Monsieur Mboa, ce Camerounais dont l’âme avait été touchée par le parcours de Nzinga, annonça qu'il partirait du Congo pour revenir chez lui, au Cameroun, après plus de vingt ans passés au Canada.

Mboa avait les yeux pleins d'émotion lorsqu'il se tourna vers Nzinga. "C’est grâce à toi que j’ai le courage de revenir chez moi, après tout ce temps," dit-il, sa voix chargée de gratitude. "Toi, tu m’as montré qu'il était possible de retrouver ses racines, de revenir à la terre d’origine. Ce n’est pas facile, mais grâce à toi, je sais que c’est ce que je dois faire. Merci de m’avoir donné cette force."

Nzinga, touché, lui tendit la main. "Tu m’as toujours soutenu, Monsieur Mboa. Je suis honoré que tu reviennes chez toi, là où tout a commencé." Ces mots étaient plus qu'une simple reconnaissance ; c’était un hommage à celui qui l’avait soutenu dans ses premiers pas d'écrivain, celui qui avait cru en lui alors que tout semblait incertain.

La surprise était grande lorsqu’Monsieur Lemoine, après avoir passé de nombreuses années au Canada et s’être progressivement détaché de sa maison d’édition, annonça qu’il ferait le choix de s’installer définitivement à Kinshasa. Ce n'était pas le vieux Lemoine que tout le monde connaissait, l’éditeur rigide et passionné des lignes d’imprimerie, mais un homme épris d’un nouvel amour : Georgette, une Congolaise qu’il avait rencontrée pendant son séjour à Kinshasa. À ses yeux, l’Afrique, et en particulier la vie à Gombe (l’une des communes de Kinshasa), avait une simultanée simplicité et beauté qui le séduisait. Il semblait bien plus heureux qu’il ne l’avait jamais été dans l’ombre des livres et des contrats d’édition. Il laissa de côté les lourdes responsabilités de son passé.

"Je suis prêt à laisser derrière moi cette époque," dit-il en souriant, les yeux pleins de sérénité. "J’ai eu ma chance. Maintenant, c’est à toi de porter ce flambeau, mon cher Nzinga." Et ainsi, Monsieur Lemoine, dans un geste symbolique et plein de confiance, légua sa maison d'édition à Nzinga, le jeune auteur qui avait réussi à conquérir le monde avec sa plume.

La maison d’édition d’Équinoxe devint alors la nouvelle base de lancement des voix africaines. Nzinga, désormais à la tête de ce patrimoine littéraire, décida de se consacrer à la publication des jeunes talents, à ouvrir les portes à tous ceux qui n'avaient pas encore trouvé un moyen de se faire entendre, mais qui, comme lui, portaient en eux des histoires profondes à raconter.

Nzinga se lança aussi dans un nouveau projet : il commença à écrire son prochain livre, une œuvre qui serait le fruit de son expérience personnelle, de ses luttes, de ses réflexions sur son identité et son rêve devenu réalité. Ce livre s’intitulait "Rêve devenu Terre" et il mettait en lumière l'importance des sacrifices, des obstacles et des réflexions profondes sur ce que signifie réellement poursuivre un rêve.

Là, dans le silence de son bureau, entouré de livres et de pages vierges, il se rendit compte qu’il ne suffisait pas seulement de réussir. Non, écrire pour lui était bien plus profond que ça. Écrire, c’était inspirer les générations futures, leur donner des clés pour réussir à leur tour, pour ne pas oublier d’où ils venaient. Et plus que tout, Nzinga savait qu’il devait laisser une trace pour ceux qui viendraient après lui. Il voulait être une voix parmi d’autres, mais une voix qui porte, une voix vibrante.

---

De son côté, sa mère qui avait toujours gardé un pied sur la terre africaine, décida d’accepter l’invitation de son fils. Elle quitta Kinshasa et partit vivre au Canada, aux côtés de Nzinga et Léna, pour être plus proche de son fils. Et c’est ainsi qu’elle commença à travailler à la maison d’édition, apportant son expérience et son savoir-faire en tant que maman et femme africaine. Elle devenait aussi un pilier dans cette aventure littéraire, accompagnant son fils dans son projet de soutenir les voix africaines.

Léna, quant à elle, avait trouvé une nouvelle cause. Elle s’était toujours passionnée pour les droits des femmes, et après avoir vécu l’Afrique et ses défis, elle décida de se lancer elle-même dans l’écriture. Léna écrivit plusieurs ouvrages, mais ce qui la touchait plus particulièrement, c’était de défendre la place des femmes dans un monde où elles étaient souvent ignorées ou négligées. Ses écrits sur les droits des femmes, sur leur émancipation, rencontrèrent un grand succès et contribuèrent à nourrir un autre aspect de la lutte pour l'égalité.

Dans ce monde de littérature, de lutte et de rêves, Nzinga, entouré de sa famille, de son équipe, de ses amis et de ses soutiens, trouvait enfin un équilibre. La vie ne s’arrêtait jamais, mais chaque étape qu’il franchissait l’aidait à se rapprocher de ce rêve qui avait commencé si lointain. Parce qu’il l’avait compris : rien n’est jamais facile mais tout est possible quand on croit en son rêve.

Et comme il le disait souvent lors de ses conférences : “Un rêve, aussi lointain soit-il, commence toujours par une petite étincelle. Mais si cette étincelle est nourrie, elle grandira. Si vous y croyez, vous pouvez le réaliser. Le chemin est long, mais l'essence est là, dans chaque mot que vous écrivez, dans chaque pas que vous faites."