29 - Simon, amoureux, revient
Depuis la cérémonie, l’artiste me fuyait. Mais, je n’avais pas de temps à perdre. J’abandonnai. Ce n’était pas les soumis qui manquaient. Il s’agissait juste de les trouver. Quand ce n’était pas eux qui te trouvaient au détour d’un site internet. Mais autant les filles soumises s’affichaient carrément, voire se vantaient de l’être sur leur blog, autant pour les mecs c’était parfois plus compliqué.
Personnellement, tout le côté formel du D/s me fatiguait. Le scénario parfaitement écrit à l’avance et exécuté ensuite. L’idée de garder le contrôle en permanence me bloquait dans l’abandon nécessaire à l’atteinte du plaisir. Le seul truc que je trouvais enivrant, c’était le pouvoir que j’avais sur l’autre et surtout l’excitation de le posséder jusqu’aux tréfonds. J’exprimais là, je pense, mon côté masculin. Un désir que je savais très ancien en moi. Les voies de la domination étaient pénétrables. Et j’aimais pénétrer. Et s’il fallait sacrifier à tout le folklore BDSM pour en arriver à cette finalité, j’y étais prête.
L’autre soir, alors que je me pressais pour sortir d’une salle de spectacle parisienne, je tombai sur Simon. Il arborait une barbe fournie et me sourit :
- Julia, j’avais presque oublié comme tu étais belle.
J’entamai ensuite une aimable conversation juste devant le théâtre. Comme il était seul, je lui proposai d’aller boire un verre dans un bar des environs.
Dans la salle principale d’un établissement bondé, nous nous installâmes à une table qui venait juste de se libérer. Je commandai deux coupes de champagne et plongeai mon regard dans les yeux de mon ancien amant. Les souvenirs de nos folies passées étaient toujours aussi présents en moi. Surtout la douceur de son intimité sous mes doigts experts. J’étais déjà comme saoule de ces pensées même avant d’avoir bu. Et, j’en avais très envie. Là, de suite.
Je lui proposai de quitter les lieux et de me rendre chez lui. Dans son très bel appartement, il est certain qu’il aurait tout à disposition pour le jeu. Outre cravache, collier et pinces à sein, je pris une corde et de quoi lui masquer les yeux. Il sourit lorsqu’il vit le matériel que j’avais choisi. Mais, je gardais une surprise. Après lui avoir ordonné de se rafraîchir et de revenir nu avec des pinces à seins, je lui commandai de se mettre à genoux. Je lui passai le collier ainsi que la laisse de métal associée. J’admirai un instant le spectacle de cette nouvelle soumission. Peu m’importait le passé. Je voulais le posséder de nouveau.
Il était bien docile. Un parfait soumis. Il l’avait toujours été dans les phases de jeu. Je retirai les pinces à sein et assise sur le rebord du lit, je commençai à jouer avec ses tétons. J’aimais le plaisir que je lisais dans ses yeux à chaque fois que je les tordais dans tous les sens. Ensuite, je lui ordonnai de me lécher les chaussures. Il obtempéra avec enthousiasme et application.
Lorsque j’eus assez de ce spectacle, j’enchainais avec une phase de féminisation. Je lui passai mon collant résille et j’admirai son petit sexe qui suintait de désir sous l’étoffe transparente.
- Ma petite salope, ça t’excite, hein ?
Lui murmurai-je d’une voix ferme avant de lui attacher les bras en arrière et de le priver de la vue.
Il était maintenant totalement en mon pouvoir. Le parfait sex toy. Je retirai ma culotte et la lui fourrai dans la bouche avant de la jeter. Puis, je menai ses lèvres jusqu’entre mes cuisses pour qu’il me dévore avec avidité. Ce qu’il fit, mes jambes enveloppant son cou. Mais, mes pensées s’évadaient dans l’anticipation de la suite des évènements et n’avaient pas la volonté de jouir sous sa langue.
J’arrêtai donc et lui ordonnai de se lever. Je le poussai ensuite face contre le lit. Puis, je lui assénai quelques petits coups de cravache. Je voyais sa peau qui commençait à rosir sous le voile noir du collant. Je voulais ses fesses. Il s’agissait d’un désir violent de le pénétrer. Je déchirai l’étoffe au niveau du lieu de nos plaisirs, livrant à mon regard sa peau nue. Après l’avoir relevé debout en tirant sur les cordes, je lui détachai les bras et retirai le bandeau de ses yeux. Je voulais qu’il me voit ajuster sur mes reins le vecteur de sa soumission.
Après l’avoir abondamment lubrifié, je le pénétrai pour commencer de mes doigts. Il était sur le dos, les cuisses ouvertes. Il s’offrait à moi. Au plaisir d’être possédé par moi. Je glissais maintenant mon gode ceinture en lui. Debout, entre les va-et-vient, je m’acharnais sur ses seins maintenant en feu. Bien vite, je me retrouvai à le labourer en levrette, debout sur le lit. Il enchaina les orgasmes de son côté, mordant son oreillée, pendant que je fourrais son séant en criant :
- Je te possède. Tu es à moi !
A l’issue de la séance, je me retrouvais totalement en sueur. J’adorais cet exercice. Tout comme lui. Et il n’y avait rien de plus excitant pour moi qu’un mec qui affichait fièrement des préférences sexuelles de ce genre.
Peu après, il remit sa langue et ses doigts entre mes cuisses. Je m’abandonnai un instant au plaisir, rien qu’en repensant au souvenir de sa possession. Il jouit ensuite sur son ventre, en se masturbant, pendant que je lui caressais l’anus.
Après, nous restâmes un bon moment enlacés. Je songeais à ce moment, qu’il aurait pu me suffire. Si j’avais au moins su ce que je voulais. Mais je quittai les lieux, comme à mon habitude, peu avant l’aube. Avant de partir, je retirai mon médaillon en argent avec un « J » gravé dessus et je lui passai autour du cou.
- Un petit souvenir. Je ne fais pas encore dans la marque au fer rouge.
Je lui souris et disparus dans la nuit pluvieuse.
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